– sommaire général du cycle;
_ sur Patreon, téléchargement extrait de Manuela Draeger, Arrêt sur enfance, plus inscription et publier vos contributions, plus Zooms etc.);
_ contributions à envoyer par mail jusque 19/20 mai !
«Nous marchions dans la nuit» : infime mais radical décalage initié par le «nous» des narrateurs croisés du «Arrêt sur enfance» signé Manuela Draeger. Tout d’abord, nous avons retenu la nuit, la marche dans la nuit, les souvenirs et rêves associés, et cet instant sans bord que conférait au texte son passé simple. Mais, ce «nous» c’est aussi une distance prise avec le sujet, qui s’exprime par le «nous» et non en tant que lui-même.
Avec la #11bs, on a tenté l’expansion de la fiction, se saisissant d’un point de bascule du premier texte et lui créant un avant et après. À mesure que les contributions me parvenaient, un constat : le «nous» avait survécu, s’était transposé dans les fictions naissantes.
Travailler sur ce «nous» ? Un texte me hantait d’emblée, et s’obstinait. Bien sûr le Tandis que j’agonise de Faulkner. Fiction écrite en temps bref (dix-huit ou vingt-et-un jours, selon la légende), alors que l’auteur, en butte aux refus éditoriaux de son Le bruit et la furueur s’était employé au service de nuit de la centrale électrique d’Oxford, Mississipi. Une image survivant de l’enfance, le thème immuable depuis Euripide de la mort de la mère, et l’épopée charrette sur une poignée de kilomètres, mais avec inondation, folie et incendie. Et puis ce nouveau scandale, dès les premières pages : trois locuteurs, trois monologues, un même lieu, une même action — la traversée d’un champ de maïs par trois adolescents —, et rien qui puisse attester d’une réalité commune, objective ou extérieure aux trois perceptions-mondes séparées des trois locuteurs.
Et c’est ce que je vous propose : éclater le «nous» de votre texte initial en trois locuteurs distincts, tenter trois monologues (bribes, fragments de monologues, c’est la prise de parole et la confrontation des trois qui compte). Si, dans votre texte initial, le «nous» ne concernait que deux personnages, ajouter une troisième voix, qui serait voix narrative, ou témoin ou spectateur, mais rester sur ces trois bribes de monologue, plutôt que deux.
Tandis que j’agonise est une grande lecture, vous trouverez le livre facilement, ou sur les plateformes numériques. Difficile de construire un extrait, mais on s’en tient, une troisième et dernière fois, à cette compacité et cette musique si particulières du Manuela Draeger. Concernant les monologues croisés, j’insère aussi dans les pièces jointes les monologues de préparation d’avant-texte de Koltès, Combat de nègre et de chiens, là aussi influence Faulkner dominante.
Et c’est à vous…
Oh je viens juste de le lire-relire fracassée par cette lecture (et termine Lumière d’août)
Lumière d’aout avait été le premier de lui que j’avais lu plus jeune… adoré ce titre et ces personnages déchirants
mais l’écriture pour de vrai, je ne l’ai découverte que plus tard… quel choc…