– sommaire général du cycle;
_ sur Patreon, téléchargement Blaise Cendrars, « Cinéma » — plus inscription et publier vos contributions, plus Zooms etc.);
_ contributions à envoyer par mail jusque samedi 28 juin !
Clôture du cycle #boost et telle gratitude — ah bon, près de 1200 e-mails reçus ? en 18 propositions, rien de pesant, au contraire, tant de dialogues et pour moi, dans ce protocole révisé, changement d’optique : quitter la simple position de lecteur du blog, mais avoir quelques instants chaque texte en main pour mise en page chaque séance un peu différente, pour une homogénéité de la lecture… Pour le cycle été, on va revenir à formule habituelle, vous mettez vous-même vos contributions en ligne, mais saison prochaine, à l’automne, on reprendra certainement le protocole testé dans #boost.
Transition vers cycle été, on va clore, tenter de clore en magnificence, funambule et risque, cette suite de propositions auxquelles vous avez donné une dimension incroyable. Intitulée #boost parce qu’il fallait que moi d’abord je sorte de mes routines. Et aussi parce que le site, avec ses 24 cycles thématiques, environ 250 propositions en ligne, avec vidéo et doc d’appui, commence à être auto-suffisant pour les parcours personnels. C’est rétrospectivement, à partir de la 3ème proposition, que me suis aperçu de ce qui serait notre thème dominant : le mental, l’intensité. Et de toute façon je n’aurais pas osé l’aborder de front.
Trouver un élan pour cette 15ème proposition ? je souhaitais un texte qui permette une expansion, une accumulation, une sorte de nuage avec foudre. Il a fallu plusieurs jours. Puis, progressivement, Cendrars.
Le Cendrars de la première époque. Le Cendrars de l’immédiat après-guerre, quand lui-même cherche à s’inscrire dans l’écriture si neuve de son New York in flash light, en 1910: la ville dans son vacarme, ses lumières, ses vitesses, sa simultanéité.
Et c’est ce qui m’a conduit, dans l’édition Denoël, à rouvrir le tome 11 : «Aujourd’hui», avec l’ensemble des textes programmatiques sur poésie, roman, mais aussi les textes publicitaires (l’expérience ou la tentative esthétique de), et ces textes encore tout imprégnés du grand désastre, le «J’ai tué» dans son «Éloge de la vie dangereuse», strictement contemporain de cet OVNI intitulé «Le profond aujourd’hui», tentative de compression de toute l’instanéité rassemblée du présent (vous les trouverez dans le dossier «abonnés» comme à l’accoutumée).
Cendrars est bien, à ce moment-là, en possession d’un système neuf d’écriture, qui lui permet d’investir par ses récits-poèmes des champs traditionnellement considérés comme hors littérature.
Que Cendrars ait lui-même eu la tentative d’un exil dans le cinéma, on en a plusieurs traces vérifiées: voyages en Afrique, séjour à Rome, emplois brefs suivis de licenciements rapides comme producteur, et ce Cendrars-là deviendra personnage fictif de nouveaux récits: son destin de cinéma s’accomplira par l’écrit. Il lui faudra plusieurs décennies pour qu’un livre comme Bourlinguer lui permette de réunir enfin ces tentatives éclatées.
Alors, ce n’est pas d’écrire «sur» le cinéma que je vous propose. C’est de reprendre la matrice même de ces 4 pages où toute une recréation du monde vient converger dans le mot posé en incipit: «le cinéma».
Bien sûr, à vous de déterminer votre thème, pourvu qu’il vous soit nécessaire, et permette l’ampleur, le débord. Textes de dix lignes merci, on lâche la matière, et qu’elle brûle. On l’épuise. Dans la vidéo, à la fin, je donne quelques exemples de ce que pourraient être ces thèmes, pourvu que vous n’ayez pas le choix : que vous ayez, les solllicitant, à y obéir.
Ma proposition, c’est plutôt la deuxième phrase : parce qu’elle inclut le mot tourbillon. Installer dans un mot, celui que vous aurez choisi, l’expérience du tourbillon. Alors le texte de Cendrars devient comme ce mouvement même. Qui ronge jusqu’à ses moindres bords pour renouveler le même creusement en son centre.
Et surtout : commencer par lire ces 4 pages de Cendrars : 7Le Cinéma. Tourbillon des mouvements dans l’espace. Tout tombe. Le soleil tombe. Nous tombons à sa suite. […] Cent mondes, mille mouvements, un million de drames entrent simultament dans le champ de cet œil… […] Remue-ménage d’images. L’unité tragique se déplace. Nous apprenons. Nous buvons. Ivresse. Le réel n’a plus aucun sens. Aucune signification. Tout est rythme, parole vie.» Et laisser reposer une nuit, reprendre avec le mot qui en incipit sera le vôtre.
Se dire que tous ces textes de Cendrars sont des textes orphelins (orphelin à l’envers: textes sans immédiate postérité dans l’œuvre). Écrire un texte qui n’ait pas besoin d’avoir postérité.
Rarement été aussi impatient et curieux de ce qui pourra me revenir en retour.