#rectoverso #02 | Yeux dans les yeux

RECTO à ce stade de la nuit, une brûlure sur la tempe me réveille, piqûre de moustique. J’allume essayant de chasser la bête. Je ne vois rien. Fatiguée, je me rendors le drap tendu au-dessus de la tête. Abri pour rêves chaotiques. à ce stade de la nuit, j’ère dans l’appartement plongé dans le noir, au dehors les lampadaires grésillent Continuer la lecture #rectoverso #02 | Yeux dans les yeux

#rectoverso #02 | Séance tardive

Recto :  à ce stade de la nuit, je l’entends, elle arrive. Le vrombissement ténu se rapproche. Je rabats le tissu sur ma tête. Le vol se poursuit, mon odeur l’attire, elle cherche un accès. Je suis entièrement couverte du voile le plus fin disponible dans mes armoires : le drap des jours de canicule. L’alerte est finie, elle est Continuer la lecture #rectoverso #02 | Séance tardive

#rectoverso #02 | La vie est une situation délicate *

A ce stade de la nuit, le voisin du quatrième n’est plus dans son transat à bronzer sur sa terrasse avec vue panoramique. Il me dit souvent qu’il a peur des cambrioleurs, que c’est bien d’avoir installé des caméras, et à cette heure il doit paisiblement ronfler sous la clim ultra sophistiquée de sa chambre, qui change automatiquement la température Continuer la lecture #rectoverso #02 | La vie est une situation délicate *

#rectoverso #02 | enceintes : à ce stade de la nuit

Enceintes (suites) Recto Le fou  A ce stade la nuit, je suis sensé dormir profondément, mais j’attends l’infirmier pour prendre ma dose. Et quand je ne la prends pas, impossible de fermer l’œil. Je me poste devant la fenêtre de ma chambre de l’HP. Je peux quand même l’entrouvrir même si ses barreaux divisent la vue sur les ombres nocturnes Continuer la lecture #rectoverso #02 | enceintes : à ce stade de la nuit

#rectoverso #02 | Melancholia

Recto à ce stade de la nuit, je ferme à clé la porte d’entrée, à ce stade de la nuit je me pose la question, surgit comme un éclair, ai-je bien fermé la porte d’entrée, à ce stade de la nuit je m’explique sur le fait que oui je ferme à clé la porte d’entrée non pas parce que j’ai Continuer la lecture #rectoverso #02 | Melancholia

#recto/verso #02 | mi-avril

à ce stade de la nuit il n’est plus question de rêver évacuer les faux semblants, les illusions les espérances, gommer les errances, ne pas parler de poésie – à ce stade de la nuit rester là prostré à n’attendre rien les yeux ouverts fixés au plafond et uniquement respirer et se concentrer sur ce flux uniquement le mouvement de Continuer la lecture #recto/verso #02 | mi-avril

#rectoverso #02 | Noctiliens

RECTO À ce stade de la nuit, je me demande à quoi ressemble ce quartier de Clichy-sous-Bois à la limite de Livry-Gargan — à quoi il ressemble quand le bar des ouvriers portugais, le Burger King, le Jardiland, le Centre Leclerc sont fermés — quels néons dans la nuit, quels passagers descendant du dernier tram, quel kebab sans clients où Continuer la lecture #rectoverso #02 | Noctiliens

#rectoverso #02 | ça me traverse

RECTO À ce stade de la nuit, je ne dors pas. J’ai beau tenter de caler ma respiration sur celle de Louis, je n’entends que mon propre cœur qui bat, il bat trop fort. Tout va trop vite. Dos rompu d’avoir rangé, vidé, transporté, empaqueté, noué. Je me demande si nous ne sommes pas en train de commettre une terrible Continuer la lecture #rectoverso #02 | ça me traverse

#rectoverso #02 | Nuit glaciale

TEXTE n°2 : à ce stade de la nuit RECTO à ce stade de la nuit, je dors profondément. Tout est calme dans le baraquement endormi. La nuit noire veille, sur qui, sur quoi ?  Je suis réveillée en sursaut par des hurlements. Ça s’agite, ça crie, ça panique. On se précipite dans la cuisine éclairée par le clair de lune. Il Continuer la lecture #rectoverso #02 | Nuit glaciale

#rectoverso #02 | Tendre est la nuit

RECTO             à ce stade de la nuit, je sommeille sous ma vigne vierge, l’épaisseur de mes murs m’offre de la fraîcheur. Mon crépit ocre lavé, ma lourde porte close, en haut de l’élégante volée de marches de mon perron, mes jalousies entrebaîllées, comme par pudeur, derrière les balcons ventrus de fer forgé de mon premier étage, me confèrent respectabilité Continuer la lecture #rectoverso #02 | Tendre est la nuit