#été2023 #03bis | 03bis, le faux

Je publie ça, qui n’est rien, juste parce que là, le 03 bis, je cale. Je sais, ou crois savoir, qu’il faut juste que je me jette à l’eau, mais. Mais comme je l’ai dit dans un commentaire, on est ici, avec les consignes, confronté à des choses, c’est tout nouveau pour moi, qu’on aurait jamais exigées autrement de soi-même : quatre personnages ! Et ça entraîne une réflexion sur tout.. le roman, la nature du roman, l’écriture, soi… J’avais voulu faire l’atelier entraînée par le 07, à partir de là, l’idée m’a parue folle, et à tenter absolument, de se lancer dans l’écriture d’un roman. Je me disais, imagine qu’au bout du compte, il y ait ça, un roman… A quoi, je ne rêve plus depuis longtemps et alors même que je vois depuis des années maintenant, mon écriture s’éloigner de la fiction, en avoir perdu la capacité. Et qu’il me tenterait de trouver le moyen « de me lâcher », de me séparer fût-ce pour un temps de moi-même. Donc ici, pour le 03bis, il encore que je trouve un truc. Ca, c’était juste pour m’amuser un peu en attendant. En même temps que ce qui se passe avec l’atelier est si important, que je suis parfois tentée de trouver le moyen de l’inclure, de l’inclure l’atelier comme auteur de ce qui s’écrit.

Quatre je peux pas, quatre c’est trop, c’est trop quatre. Qu’est-ce qu’elle dit ? Elle dit que quatre elle peut pas. Comment ça quatre elle peut pas ? Comment ça quatre elle peut pas ? On est combien là, déjà, on serait pas quatre là des fois ? Par hasard ? Il faut savoir aussi.  Savoir quoi ? Est-ce qu’on pourrait ne pas tous parler à la fois. Elle dit juste. J’ai rien dit. Non, ella rien d’it d’abord. Si t’as dit Quatre je peux pas, t’es arrivée t’as dit Moi, quatre je peux pas. Une conversation à quatre, tu peux pas. On n’a pas dit conversation, on a dit : Situation à quatre personnages.  C’est ça la consigne. Bon, ben, déjà, c’est arbitraire, ça quatre. Arbitraire, arbitraire, est-ce que j’ai une gueule d’arbitraitre. Ben oui, c’est le principe, t’arrives ici, c’est arbitraire, y a toujours un moment oùske ça sera arbitraire. Ce qui ne te vient pas de toi ça te vient d’un autre, c’est  arbitraire, ça a pas de rapport avec toi, donc c’est arbitraire. T’as pas déjà réfléchi à tout ça, moi si, tout ce qui te vient de l’autre c’est purement arbitraire. Et ça pourrait te faire du mal. Et ça pourrait t’ébranler. Pour peu que tu sois fragile, un peu, pour peu, ça t’ébranlerait. Si ça trouve. Pourtant, faut quand même pouvoir aller au-delà du schéma cause-effet, hein, pouvoir aller là où y en a pas, de cause, là où c’est sans  raison,  sortir du cartésianisme un peu. Va falloir en finir aussi avec tout ça aussi, on peut pas tout expliquer, hein, ça va aller (crié). Mais t’es fou il est fou, j’en tiens un, msieur, msieur, un fou. Non mais tu le sens pas ça qu’il y a un moment où faut arrêter, où faut pouvoir admettre. Tu sais même pas ce que ça veut dire arbitraire. Choisir arbitrairement, au hasard, tu sais ce que c’est le hasard, tu saurais pas ce que c’est le hasard, toi, par hasard. Oui, mossieur, oui mossieur, oui mossieur, je sais que c’est le hasard. Oui, mossieur. On se calme, ça n’a aucun intérêt cette question d’arbitraire. Si t’es là c’est que t’as décidé d’obéir à une autre loi que la tienne, à une aut’loi que ta loi tellement hors-la-loi que t’en peux plus d’elle, t’as décidé d’échapper à toi-même, de sortir de tes répétitions, et du coup quoiqu’on te propose ça te paraîtra arbitraire puisque ça sera pas toi. Bon, on arrête, maintenant avec cet arbitraire. Je crois qu’il faut rejoindre l’arbitraire, t’es folle. Maman. Le roman de la connaissance, le roman de l’arbitraire du sens. Elle est folle. L’écoutez pas. On peut pas  se calmer ici, franchement, on se croirait au Kindergarten. Kindergarten? Faut savoir, vous voulez un roman ou pas. C’est la question. Il a dit une brassée de personnages. C’est vrai, il a parlé de ça. On est d’accord. Ça m’a fait paniquer un peu. Paniquer ? Et je me rends compte que j’en ai tellement pas envie. Comment ça. Comment ça. Tellement pas envie, déjà un personnage ça me. Déjà un  seul personnage. C’est comme de trop. Moi, c’est le contraire, trop, j’en ai, moi j’en ai trop. Trop de personnages, je sais plus quoi en faire. Je peux pas me diviser, tu voix vois. Ça fait bloc en moi. Le roman de l’indivision. Tu veux un roman oui ou. Bloc de granit. Faudra l’appeler L’incessante invention du personnage. C’est qu’il faudrait savoir, déjà, ce que c’est un roman. Je crois que c’est très ouvert. Il faudra lui demander. Je n’ai rien à demander, un roman, je sais, il me semble, que je reconnaîtrais un roman, il me semble que c’est un roman que j’aurais eu envie d’écrire, mais, là, je peux pas. Moi, je crois que c’est pas le roman qui me fait rêver. On t’a pas. Je crois que c’est la fiction qui me fait rêver. Déjà, est-ce que le roman ça existe encore. Y en a quelques-uns ici, qui sont très méchants. Écoute, nous ce qu’on voudrait on  voudrait bien créer un espace où c’est pas ça, qui compte, où y ait plus de méchants et de gentils, si tu vois ce que je veux dire. On pourrait pas le faire ça ? Tout ce gimmick, du gentil et du méchant. Tu pourrais pas faire un petit effort? Depuis toute petite, y a que ça qui m’intéresse. C’est quoi le mal, c’est quoi le bien. Faut grandir comme on dit un peu. Qui est méchant, qui est gentil, qui est aimable, ou pas. Les méchants sont souvent fort aimables. Ah oui, j’ai remarqué. Personnage 1 le gentil, Personnage 2, le méchant. Personnage 3 celui qui aime le gentil qui a peur du méchant. Personnage 4, l’avocat, Celui qui montre que le méchant est pas si méchant que ça. C’est pas ça le roman, on devait parler du roman, le roman, moi je vais vous le dire, le roman c’est : t’écris n’importe quoi, t’écris roman dans l’entête, en dessous du titre, et c’est un roman. Voilà, rien à refaire, rien à redire, t’es l’auteur, tu l’as décidé, c’est ça. C’est comme pour l’art, tu fais n’importe quoi, tu dis c’est de l’art, tu dis : voici l’art, eh bien c’est de l’art, et point. C’est pas pareil du tout. Ça n’a pas la moindre espèce d’intérêt. Du coup, moi, je préférerais écrire fiction sous le titre. T’es toute petite toi, déjà, tu dis rien, t’es minuscule, t’es un petit rien du tout, donc. Mais quelle violence ici, quelle violence. Bah, on s’amuse. Non c’est juste que, je me rends compte que je m’attendais pas à ça. On compte sur la magie, en fait. Ben oui c’est forcé. La magie c’est forcé. On compte sur Demandez et vous recevrez. Ben tu vois parfois tu demandes du pain et tu reçois des grosses pierres, des grêlées de des petits cailloux. Ça se voit, tous les jours, ça se voit. Nan, le coup de la demande, ça marche, ça va marcher parce qu’on demande justement, c’est ça le truc, faut demander. Le truc, il réside dans la demande, tu demandes rien, t’as rien. Faudrait pas qu’on s’aventure par là. En effet ! Parce qu’on va nous ressortir le livre sur rien et ça va pas tarder. On le voit venir de loin. Ça va toujours revenir au même. Rien ou quelque chose, anyway y aura toujours rien qui viendra se pointer. Quatre, c’est pas rien, déjà. Déjà, je suis d’accord. Quatre, c’est autre chose que rien. Quatre, ça se laisse pas réduire, à rien. Pourtant, tu réfléchis. Tu te dis. Tu réfléchis rien du tout, tu te dis rien du tout. Quatre ? Comment ça pourrait être rien. Ils pourraient rien se dire. Ou des tas de trucs et que. Rien, c’est aussi le découragement. C’est l’ironie.  Pas forcément, ou alors l’ironie légère, où alors l’ironie bien lourde et qui te ramène à ta vraie condition, ta condition première (tout vaut tout rien ne vaut rien). Ta condition quatrième. Celle du vide. Du vide et du vent. Du vide du vent de la vie. Quatre ça me fatigue, quatre, j’ai pas d’intérêt à quatre. Ecoute, tu fais ce qu’on te dit, déjà, puis tu verras bien. Ben oui, tu réfléchis aussi, à ce que ce serait, un personnage. Oùske ça commence, oùske ça finit. Je t’aime tu sais toi. Elle est folle, cette femme est folle. D’oùske ça parle ou pas, comment que ça agit sur l’action, du roman, sur ce qui se trame. L’essentiel c’est de tramer, trames-tu, si tu trames, c’est bon. Que ça tienne. Tu me dis quoi, là, y en a qui se moque, ici, je trame, c’est bon, c’est ça kim dit. Ils sont où mes quatre. Tu te démerdes, tu trouves une astuce. Tu remets à plus tard ? Tu pourrais remettre à plus tard. Tu réponds pas ? Tu parles et puis tu réponds pas. C’est comme le portrait je peux pas, la galerie de portraits je peux pas. Mais qu’est-ce que tu peux si tu peux pas ça non plus. Il a pas demandé ça, déjà. T’es un schtroumpf, toi hein. T’es le schtroumpf qui vient toujours pour rappeler ce qu’il aurait demandé ou pas. On discute, on dit. Rien à faire, je sais pas, je peux pas. Mais tu fais quoi là alors. Eh bien quoi, sous prétexte que le portrait je fais pas, et j’ai de très bonnes raisons de pas le faire le portrait, je pourrais  pas être là ? T’as pourtant tout le portrait d’une emmerdeuse toi, hein, est-ce qu’elle aurait pas le portrait d’une emmerdeuse, tu pourrais pas nous faire le portrait d’une emmerdeuse ? Mais quelle violence ici, c’est dingue. On arrête, on se calme, on revient sur terre. Le portrait déjà tu pourrais pas pourquoi ? Rien, je me suis dit, je me rends compte, de qui je suis, et ça je me rends compte que. Une brassée de personnages. Y a des tas de façons de faire un portrait. C’est ça qui est intéressant. Vous vous rendez compte, y a toujours quelqu’un pour trouver tout intéressant. C’est ça qui est bien (dit-elle en souriant).  Le portrait c’est quand tu fais apparaître quelque chose d’une personne. Et qu’on y croit. Je suis pas tout à fait sûre qu’on soit quatre là. En effet, c’est dur à dire. Olala. Olala. On va chacun rentrer chez soi. Chacune. Chacun, chacune, comme tu veux, on va rentrer et on va réfléchir. Je suis pas là pour. Oh toi. Laisse parler la dame. La dame, à toi. Faut juste trouver une astuce. Oui, mais je veux pas non plus trahir. Ts. Tout de suite les grands mots.  Y a pas  de danger que tu trahisses quoi que ce soit de toi jamais, toi, comme je te vois là, y a pas de danger que ça arrive, y a aucun danger, tu ferais pourtant mieux, crois-moi, des fois on a rien de mieux à faire que d’se trahir. Tu continues d’réfléchir, tu passes à aut’chose, tu oublies tu reviens, tu trouves une astuce. Le quatrième, c’est la fonction poétique, ou c’est l’ironie, ou c’est le vide qui fait tenir le tout ensemble, le vide central. Moi, je suis pour le vide central. Je crois bien qu’il faut encourager le délire, mais jusqu’à un certain point. Il y aura certainement quelqu’un ici qui saura poser suffisamment rapidement une limite. La limite, c’est la consigne. Oui, mais et Gertrude ? Gertrude ? Gertrude ? Mais oui, Stein. Stein ! Déjà le nom, seulement, rien que ça, déjà, le nom. Stein. Ça te fait frissonner. Tu en voudrais, ça toi, hein, comme d’un nom, pour un personnage. Un personnage dur, un personnage du dur désir de durer. Le quatrième, on parle pas tous à la fois, c’est le quatrième personnage, durassien. On peut pas tous s’appeler Stein, on s’appellera tous Stein tous les personnages s’appelleront Stein. Stei, my name is. Ça commence à déconner sévère ici. Tu sais pourquoi tu dis ça ? Je le sais. Tu dis ça parce que tu as envie de la placer cette phrase, de le placer, ce mot, à cause de sa résonance, rien d’autre. Tu le dis parce que ça fait joli.  Ça déconne sévère. C’est joli. Il faut la faire taire. C’est joli, à dire. Ça résonne. C’est marrant, je dirais, à la limite, tout juste. C’est tellement. Oui, non, Stein, Gertrude, la comparaison, virgule, ça me fait du mal. Qu’on en soit si loin, de Gertrude, de Stein, ça me fait du mal. Moi, ça me fait du mal. Keskiteferait pas du mal déjà à toi, tu peux me le dire. Eske tu serais pas tout le temps à chercher ski pourrait te faire du mal ? Pourkoi je ferais ça ? A toi de me répondre. Pourkoi je ferais ça ? Eh ben oui, pose-toi la question.  Sérieusement, je comprends, Gertrude Stein, ce talent. On revient sur terre, on peut revenir à ce qui compte ici. Sérieusement : on nous demanderait pas un peu l’impossible, là. J’avoue. Ah. Ah. Ah. Un peu ! Bah, c’est jamais qu’un jeu. Tu veux qu’on te demande quoi d’autre. Sérieux. On a pas tous, ça en commun ? On en est pas tous, à vouloir ça ? Je mets les  virgules où, je  veux, déjà. Est-ce que c’est pas ça, qu’on veut, est-ce qu’on veut tous, l’impossible. Écoute, déjà, tu te rends compte que t’es pas cap d’inventer un personnage, hein, déjà, c’est pas rien. C’est pas seulement que je suis pas cap. Bon, c’est fini là, on arrête, tout le monde rentre chez soi, on éteint tout, salut à tous. C’est déjà bôcoup trop long. Merci beaucoup à toustes. Ce fut très fructueux.

A propos de véronique müller

même si je perds le fil, je m'en sors plutôt bien mal.

6 commentaires à propos de “#été2023 #03bis | 03bis, le faux”

  1. Rétroliens : 03bis à venir – l'heure de nulle part

  2. fascinant, fasciné, « tu commences, puis tu continues, tu continues, tu continues… » comme dit Kérouac.
    JMG