vers un écrire/film #06 | Beckett, aujourd’hui on ralentit

les cycles ateliers d’écriture de Tiers Livre


 


 sommaire du cycle « vers un écrire film »
 télécharger la fiche d’appui et les extraits dans le dossier ressources du Patreon ;
 sommaire général des cycles & ateliers

 

vers un écrire/film | Beckett, aujourd’hui on ralentit


Cette vidéo propose :

 le ralenti : une pratique cinématographique si usuelle, désormais même sur les téléphones individuels, qu’elle en paraît banale... c’est pourtant une histoire précise, voir ce que dit en 1945, dans ses cours au premier IDHEC, le cinéaste majeur qu’est Jean Epstein, parlant de sa découverte en 1927 de sa « caméra à grande vitesse », et l’usage qu’il en fait dès cette époque dans sa Chute de la maison Usher ;

 de nouveau : une construction esthétique du réel qu’on s’approprie dans nos usages et nos perceptions ordinaires, mais qui sont restées étrangères à nos constructions de récit ;

 alors qu’affinité profonde entre ces décalages de perception : tourner à 50 images/seconde et faire défiler à 25 — mais quelle distorsion majeure surgit si c’est à 10 000 images secondes, voir les entrées de métro sur quai d’Adam Magyar — et la construction mentale de la lecture linéaire, à partir de suites de perceptions graphiques incrémentées elles aussi à 14 images/seconde ou environ, quoi que ce soit qu’on lise...

 ce que je propose donc : on n’est pas dans une construction de récit, contrairement à la plupart des exercices précédents, mais dans l’appropriation d’un artefact précis, écrire, depuis vos textes, projets ou situations existants, un fragment de récit qui participe d’une saisie au ralenti du réel ;

 avoir toujours en tête cependant cette réflexion de Jean Epstein sur la capacité d’énigme du ralenti : au nom de quoi constituons-nous comme réalité dans sa perception normale ce que nous en dit notre vue physiologique, et sa reconstruction mentale comme continuité à 14 images/seconde, plutôt que la perception selon d’autres modes de perception ?

 donc un texte qui n’aura ni début ni fin (ou plutôt : dont l’amont et l’aval n’apparaîtront pas ici, quitte à les signaler par un [...] en début et fin du bloc-paragraphe), mais qui installera par écrit une perception au ralenti, d’un facteur 2, 10 ou 10 000, d’un fragment de réalité déjà inscrit dans un de vos projets ;

 et je propose pour cela 2 textes d’appui (en pièce jointe dans votre espace abonné, ou dans le dossier ressources) : Bing de Samuel Beckett (1976 — mais on n’utilisera pas les chevilles séquentielles, bing et hop, qui structurent ce texte — à noter que le Cahiers de l’Herne consacré à Beckett cette année-là inclut 10 versions préparatoires successives de Bing, si quelqu’un en dispose, je suis preneur !) et, en prose, un fragment parmi d’autres de Malone meurt (1951), narration elle aussi dans une distension indéterminée du temps ;

Et bonnes écritures, si aujourd’hui on ralentit, c’est du texte qu’on parle, et pas de notre atelier !

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 3 avril 2022
merci aux 275 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page