Il y a une immobilité dans la « belle » photographie, ou peut-être juste l’idée qu’une suspension cela aussi se construit — suspension du temps autant que du monde. Et peut-être c’est cela qu’on cherche, et puis qu’on voudrait maintenir en soi, autant qu’on peut, avant que les rafales grises finissent par l’écheveler et l’emporter. Ce que garde ou ravive en vous la photographie, mais hors de vous. La complexité de l’affaire étant que cela s’organise dès la prise de vue, la pulsion qui vous conduit à, (...)
chronique photos et journal, par François Bon
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2022.04.28 | impossible fabrique d’images tranquilles
28 avril, par François Bon -
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27 avril, par François BonLa page originale est ici, c’était le début de ce journal, juste un tout petit Olympus de rien, mon premier appareil photo numérique, avant le Bridge Lumix que j’emporterai ensuite au Québec. Un endroit très précisément découvert en 1986 lors de la résidence cité Karl-Marx à Bobigny. Mais lieu désormais effacé pour cause de restructuration pré Jeux Olympiques. Ça change quoi aux images, et combien elles résonneraient autrement, debout sur les tombes explosées de l’ancien cimetière, si je les refaisais avec (...)
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2022.04.23 | Repsol, haltes autoroute suite
23 avril, par François BonBien sûr c’est fini, retrouvé la table, réaménagé le set-up travail, fait les sauvegardes Time Machine, et même hier soir et ce matin tenté les vidéos mais il y a une sorte d’apprentissage à sans cesse refaire, plus la liste de toutes choses en retard mais ce n’est pas du retard c’est juste qu’on les avait décalées et de toute façon pour les 6 mois à venir ce sera là dans la petite pièce 3 x 2 m qu’on va s’incruster mais ce sera pas choix, c’est plutôt l’équilibre entre les chantiers et les flux qu’il faut (...)
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2022.04.21 | délitement du monde
20 avril, par François BonDélitement du monde. Rouler longtemps en voiture, chaque fois jusqu’où on bute sur la mer, oui on rejoint la beauté, oui on peut reprendre confiance : il y a ce jeu égal de l’humain, ce qu’il donne malgré les combats, où ce qui pousserait à sans cesse et partout se mettre les mains sur les oreilles. Tu penses à l’aciérie de Marioupol : il se trouve que, de Chicago à Marioupol via Fos ou Longwy toujours tu as exploré les vues aériennes d’aciéries, et celle-ci une reine. Cela te poursuit ici, dans le monde (...)
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2022.04.20 | ruines qu’en soi on porte
20 avril, par François BonEst-ce que ça veut dire quelque chose, photographies qu’on fait pour soi-même ? Pas mal d’images engrangées qui ressortiront peut-être au fil des besoins du site, mais qui ne déclenchent pas l’accès ici à ce « journal images ». Puis en 6 minutes chrono dans ce recoin de port tu fais cette série parce que déjà depuis si longtemps et via le mot-clé « ports, mers, rivages » elle en est une constante, poignée d’images de ce que portent ces bateaux mis au rebut, sinon qu’ils le portent, ce qu’ils désignent en (...)
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2022.04.16 | s’endormir sur son livre
16 avril, par François BonC’est une expérience qui remonte à ma première grande boucle Saint-Simon : quelques minutes après avoir commencé de lire, un moment tenant plus de l’hypnose que du sommeil, mais qui était quand même sommeil puisque je voyais les phrases. Cinq, huit ou douze minutes plus tard je reprenais la lecture comme si rien ne s’était passé — le monde diurne évacué, la lecture devenue entière. Depuis quelques semaines je relis Saint-Simon, quelques pages ou une dizaine de pages chaque soir, c’est ma troisième boucle, (...)
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2022.04.15 | web nos livres de pierre
15 avril, par François BonNous avons écrit des livres, des livres parmi tant d’autres livres, la disparition ou l’enfoncement dans la masse inerte de tous livres et voilà qu’on avait pris autre chemin, c’était plus fragile et ne nous survivrait pas mais la voix, oui la voix et les images et le geste, le geste même qui disait comme de toujours : — Ceci, ceci est mon livre. Nous dressions sur nos écrans, pour le temps même de leur surgissement, nos mêmes livres de (...)
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2022.04.14 | balayer le Cid
14 avril, par François Bon« Rodrigue as-tu du coeur ? » — on avait cette collection de petits usuels avec Corneille et Racine obligés, annotés, lignes numérotées, tellement écornés à force d’être mis au programme, de la 5« me à la 2nde. Mais pour Racine encore vénération intacte, le Pléiade jamais loin de la table. Le Cid n’était pas si Gérard Philippe que ça : dure vie de mercenaire et changements de camp, mais quand même. Et la dalle de marbre qui l’unit à Chimène ne date que de 1921, transportés ici depuis un monastère des environs (...)
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2022.04.11 | Gasolinera
11 avril, par François BonSans doute qu’on en est tous encore à se réveiller des deux ans de pandémie et, pour comprendre ce que ça change à l’intérieur : se secouer un peu le bocal. L’envie d’un road trip c’était de longtemps, alors te voilà pour des heures dans l’aridité blanche de la Castille, et le mystère de ces haltes aperçues. Ce qu’elles ont de vital pour les camionneurs qui semblent irriguer tout ce pays. La qualité photographique de cette éminence, et le contraste entre le dedans et le dehors. Ce que nos propres haltes (...)
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2022.04.08 | HEAD Genève, extérieurs 25 fois
8 avril, par François BonArrivé le dimanche soir, reparti le vendredi soir, hôtel face gare et bus pour rejoindre la HEAD : est-ce que j’ai vu quoi que ce soit d’autre de la ville, non, le soir je revenais à l’hôtel et c’était surtout ruminer la journée ou mijoter celle d’après. Je ressortais dans mon arrière-gare vers les 20h pour un bouffe-vite le moins cher possible (c’est pas trop facile dans ce patelin), donc le peu que j’aurai vu du dehors c’est les 200 mètres autour de l’école, le temps d’un autre grignotage pas trop cher (...)