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2014.08.24 | ne s’enraye pas (typos urbaines)

De quand les petites villes pouvaient accueillir dans leur rue principale une maison du lire-écrire. De quand le lire-écrire avait sa maison. Typos urbaines.

De quand on écrivait à même la façade les mots du métier, indissociablement librairie imprimerie papèterie.

De quand les fonctions de tout cela étaient simples et de lente évolution : ainsi le mot duplicateurs (à alcool, à stencil ?), ainsi la fonction qui s’appelle copie de lettres.

De quand les cartes routières étaient le prolongement du lire-écrire sur la géographie du monde et cela aussi on le mettait sur les murs (et la marque Taride, fondée en 1852, existe toujours sur le web).

De quand les livres et les registres participaient de la même famille, et que les outils de l’écriture se vendaient au lieu même du lieu de distribution des livres.

De quand probablement le libraire imprimeur éditeur habitait le premier étage de sa maison, au-dessus du magasin, et stockait au deuxième les machines à écrire, meubles de bureau, classeurs métalliques et machines à dupliquer et autres réserves.

Que la proclamation ne s’enraye pas qui signait la qualité des stylo-plumes (on trouve toujours des stylos Gold Starry d’occasion sur le web) reste lisible sur le mur même quand on n’a plus de stylo-plumes et même quand c’est la totalité de l’ensemble qui s’est enrayée : il y a toujours le mot librairie, mais c’est des fringues qu’on y vend.

 


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 24 août 2014
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