
2016.05.19 | mon soir à Wolfville, images
Désormais je les connais tous, les ponts vieux ou neufs dans l’entremêlement du canal, de la rivière et du lac, à l’arrière de la grande aciérie, et qui forment aussi la limite des trois villes.
Les ponts ne sont pas des lieux déserts, ni des lieux qui seraient réservés au seul transit. On y trouve toujours ces silhouettes, elles s’affairent, elles attendent, elles contemplent ou obéissent, ou se réfugient peut-être aussi.
J’ai décidé d’habiter la cabane du pont. Ainsi, j’aurai un poste d’observation méthodique. Avec de bonnes jumelles, en enfilade on les voit tous. Ponts levants, ponts pour les trains qui n’en finissent pas, dans leur ralenti majeur, ponts qui se contentent de vibrer, portant sur leur tablier l’inépuisable translation obstinée des véhicules.
Écrire, filmer, photographier, je ne sais pas. Il me semble, quand je viens sur le pont, n’avoir même plus besoin de rien de cela.
L’important, dans un tel endroit (mais ses vitres, sur les quatre côtés du monde, ne sont-elles pas déjà un livre ou une chambre photographique ?) n’est pas de retranscrire, raconter ou inventer.
Il est simplement de s’adjoindre enfin au réel. D’être partie prenante du monde.
Et c’est bien cela qui me manquait, peut-être, avant de venir habiter la cabane du pont.
Et pour continuer le voyage, chez Olivier Hodasava bien sûr.
NOTA : IMAGES GOOGLE STREET VIEW.
1ère mise en ligne et dernière modification le 29 janvier 2017
merci aux 397 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page