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2008.04.11 | Londres, dissolution du rock’n roll

C’est un endroit où j’aimais bien venir, à chaque séjour à Londres, ce coin de docks au bout de Chelsea. On passe devant la maison qu’occupaient Brian Jones, Keith Richards et Mick Jagger de juillet 1962 à avril 1963, au 162 Edith Grove, devenu bien propret maintenant et avec un avertissement anti-tag des propriétaires : Don’t leave your rubbish there. Mais Cheyne Walk s’est assagi [1], et la vieille Old Church avec la tombe de Henry James n’ouvre que de 2 à 4 pm, trop tard pour le saluer. Au bout, ces murs de vieille brique de la centrale thermique et la grande cheminée [2], c’est l’arrière-fond de combien de nos pochettes de 45 tours des années rock ? A Chelsea, King’s Road ne propose plus que des fringues branchées, et plus de librairies ni de galeries. C’est dit sans nostalgie : le pinceau à repeindre le monde a passé là aussi. Il reste la caserne des pompiers, et le métro de Sloane Square. Quant à la centrale, elle est toujours aussi belle vue de loin. Mais en approchant, voilà : démolition en cours. C’était un au revoir, comme à celle de Gennevilliers, bien belle aussi, autrefois. La prochaine fois, il y aura toujours le fleuve, mais pas sûr qu’il y ait encore les cheminées de Lots Road Power Station, lancée en 1905 pour fournir l’électricité au métro londonien, pour servir de repère : il paraît qu’un sauvetage est possible, avec galeries commerçantes, bureaux etc – mais c’est qu’il n’en manque pas, alentour, de ces choses (un tel projet avait paraît-il été envisagé pour Pantin, et n’a jamais abouti, si ça marche à Chelsea on passera le dossier aux Anglais...).


[1il y avait cette anecdote concernant le Chlesea Bridge, racontée par James Phelge : « Il y a toujours la baraque à fish & chips, mais y a plus beaucoup de chance d’y croiser Keith à 2 h du mat... » La baraque fish & chips était encore là en 2003, disparue elle aussi.

[2à ne pas confondre avec les deux grosses cheminées blanches de Battersea, sur la rive sud, un peu en aval, quasiment face à la Tate, et immortalisée par Help en 1965 et les Pinkfloyd en 1977 : celle-ci est définitivement à l’abri...

François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 11 avril 2008
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