faire un livre #4 | Patrick Chamoiseau, du bon usage de sa « Sentimenthèque »

quand exprimer poétiquement ce qu’on doit à un livre aide à construire le sien


 

à nous la Sentimenthèque !


Et si, contrairement à Patrick Chamoiseau, on n’utilisait pas, pour cette Sentimenthèque sous la dorme « De [Auteur] – trois lignes... — Sentimenthèque », mais qu’on en reprenait le principe avec pour chacun.e les dix livres, dans le contemporain, dans les lointains souvenirs, dans les plis de l’intime, dessinent le paysage intérieur de ce qu’on demande au livre ? Et que ces trois lignes qui vont décrire chacun de ces dix livres seront comme la lancée de l’écriture vers le livre encore impalpable, inaccessible, qu’on s’attelle à écrire ?

Un exercice de portée considérable, utilisable quasiment de l’école primaire à l’université, ou pour soi-même. Voir fiche d’extraits avec les autres documents d’appui des cycles.

Pour le cycle été 2021, « faire un livre », je propose aux participants de le reprendre en le détournant : non pas sur les noms d’écrivain, mais sur des oeuvres elles-mêmes, si possible aller à dix ou à quinze, et constituer ainsi une base de référence, la bibliothèque comme utopie, là où on cherche à installer son propre texte. Et pour moi évidemment, dans ce début de cycle, un outil précieux, non comme repère culturel, mais bien comme rouages intérieurs des projections nécessaires pour installer, chacun d’entre nous, le développement du livre et sa singularité.

1, présentation _ 2, utilisation _ 3, extraits _ 4, un atelier

« Écrire en pays dominé », livre maître


Quels modèles intérieurs mettons-nous en oeuvre, de façon consciente ou pas, lorsque nous avons l’intuition d’un projet de livre, à la fois en continuité et rupture avec tous les livres lus ? C’est ce qu’on voudrait explorer : tout simplement en convoquant ces « modèles » (au sens presque mathématique) qui définissent pour chacun.e notre paysage formel, et surtout, pour chaque item d’une liste voulue à dix ou quinze (Chamoiseau, c’est plus de deux cents), en l’exprimant par la langue même, dans la phrase qui est déjà notre propre singulier, et pas celui du livre ainsi condensé...

Dans Écrire en pays dominé (Gallimard, 1997), Patrick Chamoiseau introduit tout au long de son livre, en fin continu qu’il nomme « Sentimenthèque », une suite de notes chaque fois basées sur le nom d’un auteur. Ces textes n’ont pas seulement pour objet de résumer une impression de lecture, mais de définir en chaque fois une seule phrase une sorte de portrait-langue des auteurs qui peuplent son paysage intérieur.

Il s’agit pour lui de construire une sorte d’autoportrait par les livres. On y trouvera les livres fondateurs ou éveilleurs de l’enfance (Defoe, Stevenson), les grandes secousses de l’adolescence (Rimbaud, Cendrars), les expériences déterminant l’engagement dans la fiction (Garcia-Marquez, Faulkner), comme ces figures majeures, élues par chacun qui veillent aux extrêmes comme des phares (Segalen, Saint-John Perse, ou Pound, ou Proust).

Il ne s’agit jamais ici d’une démonstration de savoir, et encore moins d’une prise de possession : Patrick Chamoiseau s’interdit par sa syntaxe le discours de raison. Il y a le nom de l’auteur, introduit par ce génitif qui le condamne à l’isolement. De Pound. De Stevenson. Après les deux points, il s’agit d’une pure élévation par la phrase de son paysage personnel, l’intuition poétique de la lecture, sans retour sur l’œuvre ou l’auteur désigné. Figure poétique qui appartient seulement à l’univers mental de celui qui écrit, et donc désigne en creux ce que lui-même on y cherche : c’est cet aspect-là que j’essaye de pousser les participants à développer. Il ne s’agit donc pas ci-dessous d’un texte, mais d’un recopiage, au hasard de ce qui sert à Patrick Chamoiseau de fil rouge tout au long de son livre.

La distance que prend Patrick Chamoiseau avec tout jugement ou tout état seulement descriptif des auteurs qu’il nomme, cette géniale intuition du coup de gong par le De qui suffit à prendre distance, la façon dont même le nom propre de l’écrivain cité est sollicité pour la couleur et le rythme de la phrase, la diversité aussi des lectures convoquées, font que cet exercice n’induit jamais, en atelier d’écriture, d’expression banale, quand bien même chacun parlera forcément, à un moment ou l’autre, du même auteur.

Il y a un autre intérêt à cet atelier, avec même encore plus d’urgence aujourd’hui : prendre rendez-vous de groupe avec ce que nous devons à la culture, mot complètement différent pour un étudiant de vingt ans aujourd’hui, de ce qu’il pouvait être pour Patrick Chamoiseau et moi-même, nés en 1953... J’ai pratiqué cet exercice à Sciences Po Paris, comme je l’avais pratiqué à l’université de Montréal (les étudiants américains, Québec inclus, ont un autre rapport que nous à l’héritage : ils s’emparent du contemporain sans la médiation du passé – lire ci-dessous ce que ça avait donné à Montréal en novembre 2009). L’exercice fait surgir des souvenirs de premières lectures, qui peuvent paraître naïfs : albums d’enfance, fascination pour Harry Potter, mais la façon dont les films viennent à égalité dans le besoin de fable ou de légende. Et on a souvent à se battre sur les frontières : il se trouvera toujours un étudiant très brillant par ailleurs pour vous demander le plus discrètement possible si la dette à son chat ou son chien entrait dans le cadre de l’exercice, et la façon dont les villes sont considérées en elles-mêmes comme des éléments de culture, qu’on ouvre comme des livres et traverse comme un film (la vente de voyages est d’ailleurs un élément constituant de l’industrie culturelle).

Cet exercice prend alors double intérêt, en ce qu’il affirme une double mission : celle de faire reprendre confiance, en autorisant l’étudiant à prendre possession de son propre héritage, en lui permettant d’affirmer qu’il dispose (même s’il ne le savait pas) d’un héritage concernant lecture et écriture, et d’autre part d’amorcer — même timidement, parce qu’on a affaire à lourd – une prise de possession critique de cet héritage : oui, il a lu L’Alchimiste de Paulo Coelho et tant mieux. Moi je lui suggérerais d’aller vers Dostoïevski, mais de quel droit ? Le nom de Dostoïevski aura cependant forcément été prononcé par un autre de ses camarades...

Tout au long de ce livre écrit selon un principe de fugue (à l’animateur, pour que l’exercice réussisse, de présenter Écrire en pays dominé dans ses différentes dimensions, et notamment celle du vieux guerrier – tout ce que n’a pas dit à son petit-fils le grand-père qui a connu encore l’âge de l’esclavage, et que l’écrivain reconstitue par le chant et l’imaginaire), Patrick Chamoiseau développe sa « Sentimenthèque » selon le mode suivant : un verset très bref, qui ouvre par le nom de l’auteur au génitif, et définit ensuite ce que nous portons en nous de cette lecture, le plus hautement dit...

Pour chacun, la même contrainte formelle de liste :
 « De [nom de l’auteur] : [définition personnelle et subjective de cette lecture] », réitéré...
 Dire votre lecture, son impact. Faire ainsi l’inventaire des auteurs qui pour chacun comptent le plus.
 Tout ça ira d’autant plus loin (y compris dans l’idée d’une compile globale) que chacun.e en respectera la forme, et ce partitif.

À chacun de convoquer vos lectures d’enfance, vos souvenirs de lectures les plus denses, celles qui ont marqué un virage, une étape... Accent sur les lectures qui nous forment, nous changent, nous apprennent, nous ouvrent.

Dire et prouver aux étudiants (mais j’ai pratiqué aussi cet exercice en collège et lycée, et bien sûr on va encore plus loin avec des adultes) que Chamoiseau en accumule près de 300, et ils seront heureux qu’on se contente avec eux, au bout de la demi-heure d’écriture (l’exercice se prête bien aussi à un warm-up de 20 minutes...) d’une vingtaine d’items dans la pioche...

Attention : les mettre bien en garde qu’il ne s’agit pas de rassembler des citations d’auteur, ni de les définir comme dans un dictionnaire, mais bien d’exprimer votre propre rapport à ce livre, à cet auteur, chaque fois sculpté dans un verset incantatoire et libre, qui percute.... Comme lorsque Patrick s’embarque sur ce qu’est pour lui James Joyce :

De Joyce : Écrire à fond, langue en tombeau ouvert sur tes ombres profondes, en avenir, en tout risquant à fond, dans la tremblée des certitudes et des os de ton crâne ; non l’exposée de soi, mais tout le soi en matière dans l’Écrire ; le personnage tissé langage, et le langage tramant le monde en de multiples consciences : c’est l’épique neuf, au sens ouvert, inépuisable...

côté formation de formateurs


Obtenir des participants qu’ils se contraignent à l’incipit récurrent de ce simple partitif de suivi d’un nom propre d’écrivain, et une phrase qui en dit toute la secousse intérieure. C’est bien de littérature universelle qu’il s’agit, et de l’appropriation singulière dont chacun se fait dépositaire. La bascule rythmique initiée par le « de » en début de paragraphe est décisive pour l’élan et la liberté de sa pioche : comme dans la marche, la phrase rattrapera le déséquilibre initial...

J’ai même utilisé cette proposition pour une aventure en ligne sur remue.net (tout en html, dans les temps d’avant le php ! – inclut un large extrait). (Et lire le dossier Chamoiseau, un des plus anciens de remue.net.)

Ici, au Salon livres & musique de Deauville, on me demande de faire écrire les 35 élèves d’une classe de seconde du lycée Maurois. Je leur lis ce texte de Chamoiseau, et leur demande de l’appliquer à leurs usages musicaux. Qui, quoi et comment on écoute. Et qu’un peu de sens critique peut se révéler nécessaire dans la grande pression marchande égalisatrice.

Comme je suis arrivé un peu en avance, sur la plage vide je lis pour moi ces extraits du texte de Patrick (pas de mouflette, entre les mots il y a le vent qui souffle, mais pour l’écriture Chamoiseau le vent de mer ça ne gêne pas) :

 

Les élèves bossent à fond. Ils ont pigé. Au bout des 40 minutes d’écriture, je lis leurs textes à voix haute au micro, sans dire les noms, et ça réagit. On prend alors trois grandes affiches du Salon (merci, Laetitia Daget et son équipe), et graphe. A la fin de la séance, on installe nos écrits à l’entrée.

Quand le maire arrivera pour l’inauguration officielle, à 18h, ils auront précautionneusement été retirés. Dommage, j’aurais trouvé un beau geste que ce dialogue se prolonge autrement que dans la « journée scolaire » — mais dans la politique locale (pas seulement ici d’ailleurs) on ne mélange pas les torchons et les serviettes. Merci cependant à l’équipe FR3 Normandie qui, revanche surprise, s’est mise à filmer les mains graphant, et l’installation des panneaux : trace forte pour les participants. Voilà à quoi ça ressemblait :

 

Patrick Chamoiseau | Sentimenthèque (extraits)


D’Agrippa d’Aubigné : Contre peur prudences réalisme, le Tout-possible déjà dans le tumulte génésique des sept rythmes.

De Faulkner : Le Lieu, construit de soi pour soi, immense de toutes tragiques mémoires déracinées.

De Faulkner : La débâcle des consciences solitaires qui s’entremêlent totales - avec l’art comme régent.

De Glissant : Contre l’appel des conquêtes, l’Écrire comme une idée de la grandeur en jeux de relations, non en actes de puissance.

De Verlaine : Mélancolie savante, regard total, le rêve-musique par-dessus le malheur pas dicible.

De la Bible : La parole qui nourrit l’écriture et l’écriture qui fait parole, l’infinie structure qui s’offre.

D’Unamuno : La parole qui fait l’homme, et la mise en alerte, ô veilleur, autour des vérités.

De Defoe : Faire mythe dans la légende même, le personnage prenant ta chair... ô enchanteur.

De Stevenson : Le réalisme extrême (point l’absolue vérité) dans l’extrême romanesque. L’enchantement, en fulgurance durable dans l’aventure qui baille (sous de secrètes lanternes) le sens merveilleux du réel.

De Rabelais : Contre les poignes sorbonicoles, aveuglements et beaux mirages, porter en tout, et en soi-même, la déroute du rire salutaire et des "esprits animaux" ; mobiliser science populaire et science savante et affecter toute science au service de l’Écrire, sans faire science.

De Rabelais : T’installer en toute langue comme un dévot profane qui mène bacchanale ; ne craindre ni l’artifice, ni l’énorme, joue la fable en niant la fable, risque-toi aux impossibles venus des quatre vents — et, le temps haussé, n’oublie pas de vivre mené selon ton coeur.

De Villon : La poésie ruée tu tumulte intérieur et non de la mesure hypnotique du troubadour — le paysage brusquement effacé.

De Rilke : Se tenir au difficile. Chaque maille de l’Écrire comme une vaste expérience.

De Racine : La merveilleuse tourmente, désormais au-dessus de son abîme - achevée.

De Garcia-Marquez : Contre les murailles du Vrai, le dire horizontal et les rideaux du Temps, enchante en lucioles, en odeurs, en improbables naturels, en cercles de démesures, ourle la phrase et foisonne, foisonne dans les possibles de l’esprit ; et prends garde aux mécaniques de la Merveille.

De Jean Giraudoux : Le mot (lustré précieux) qui fait image, et détermine l’idée, la parole qui construit l’homme dans des liens de vérité avec le monde.

De Mohammed Dib : Contre leur force coloniale, l’écriture-incendie, qui prolifère aveugle-visionnaire jusqu’aux embrasements.

De Cendrars : L’appel du monde en sensations, houles et cassures sèches, rimes et déraillages - l’immesure caressée au-delà des Peaux-Rouges, au-delà de la soif, au-delà des déserts, au-delà des montagnes.

De Segalen : L’exigence, intensité goûtée de Différence et de Divers.

De Cortazar : L’ensemble entrevu de mille éclats, et laissé libre — ouvert — à son désordre.

De Beckett : Attendre, non pas la satisfaction du prévisible, mais la déroute simultanée de l’imprévu - demeurer désirant dans les errances immobiles où le présent s’acclame solaire - se fondre alors une autre lucidité.

De Montaigne : Naître au monde et aux autres, par la plongée en soi - ta chair double (regardée gentiment) t’offrant la chair du monde, estrangetés désarmées en commune condition - et l’écart bienfaisant devant les certitudes.

De Proust : Contre l’Unicité de l’être, le fugace du réel éclaboussant les strates de notre esprit changeant, là où toute vie ténue, incertaine, sédimente en désordres d’imperceptibles totalités. Et : La construction, comme une rigueur insaisissable.

De Rimbaud : L’Errance ennuyée, propulsée par l’énergie primale, l’appétit fondateur en usure dans un salut de Drive au monde, ô consumé...

De Baudelaire : Contre soi-même, la forme-symbole qui, dans son geste même, dégage sa mesure d’un enfer de nostalgies boueuses.

De Flaubert : Partout dans l’oeuvre, mais sans y être, se projeter sans rien ramener à soi, et méfie-toi des figements de l’huile.

De Yourcenar : Du paragraphe, cueille les mots, et cueille encore, jusqu’à ce que la lumière lève sobre du dedans.

De Gracq : Le Lieu-frontière, toujours, hors paysage, et le rêve sans paupières (en émotion)...

De Pound : Les entrelacs barbares d’un chant d’errance au monde nouveau, ruptures, ombres, rythmes et fragments synchrones, décadences et lumières ; l’image comme déflagration de raison, d’émotion, d’enseignement et d’hypnose, d’unité et de diversité, de mémoires et de beauté.

De Saint-John Perse : Dans la virulence du sel où tant de contraires s’ameutent, se fécondent, se prolongent, épelle le monde entier en matériau d’Écrire : dans la moindre de ses miettes ouvre le symbole immense ; mais ne loue pas les conquérants hautains ; soucie-toi des humanités brisées, insonores, couleur de papaye et d’ennui qui t’entourent ; et ne fais pas des livres mais une oeuvre.

De Joyce : Écrire à fond, langue en tombeau ouvert sur tes ombres profondes, en avenir, en tout risquant à fond, dans la tremblée des certitudes et des os de ton crâne ; non l’exposée de soi, mais tout le soi en matière dans l’Écrire ; le personnage tissé langage, et le langage tramant le monde en de multiples consciences : c’est l’épique neuf, au sens ouvert, inépuisable.

De Lewis Caroll : Contre les murailles du vrai, émerveille, ho émerveille.

[...]

Comment écrire alors que ton imaginaire s’abreuve, du matin jusqu’aux rêves, à des images, des pensées, des valeurs qui ne sont pas les tiennes ? Comment écrire quand ce que tu es végète en dehors des élans qui déterminent ta vie ? Comment écrire, dominé ? ... L’unique hurlement est en toi.

© Patrick Chamoiseau, Écrire en pays dominé, éditions Gallimard.

atelier : université de Montréal, le 18 novembre 2009


Lorsque nous écrivons, nous sommes entiers dans la confrontation à notre objet, monde, mental, illusion et formes. Mais ce que nous sommes embarque ce dont nous nous sommes individuellement constitué pour advenir à cet être sensible. On grimpe sur l’épaule des géants. Certes. C’est même l’exercice quotidien, la discipline : on n’avance pas, en littérature pas plus que dans les autres arts, sans la pratiquer comme art, et en entier. Et, dans ce cycle, nous n’en avons pas fait l’économie, pour positionner nos exercices ou en déterminer l’enjeu.

Est-ce que c’est Rabelais le premier, ouvrant son Tiers Livre par une digression sur les premiers musiciens polyphoniques de son temps ? Le texte que nous écrivons est toujours, en amont de nous-mêmes, ce palimpseste (voir travaux de Genette). Ce que nous écrivons l’emporte dans sa trame : ainsi les Bergotte, Elstir et Vinteuil imaginaires de Proust se superposent à des réflexions précises sur Chopin, Vermeer ou Balzac, dans les mêmes nappes de texte.

Conséquence pour nous : savoir les identifier, et savoir les traiter dans le texte, en tant que sa matière même, et non pas référent culturel hors lui, et lié précisément à son époque.

Alors cet ensemble devient lui-même convocation et travail, détermine le territoire à conquérir. Les grands voisinent les mineurs, la perméabilité commerciale et ce dont on a à se débarrasser, les lectures d’enfance sont transfigurées, la lecture est aussi initiation.

Dans Écrire en pays dominé de Patrick Chamoiseau, un autre enjeu : écrivant depuis la Martinique, c’est la littérature universelle qu’il convoque pour s’expliquer avec la mémoire, la parole, le lyrisme. L’atteinte délibérée au roman, jusque dans le titre de son livre, pour en faire l’hommage presque autobiographique à ce vieil homme, son grand-père, qui n’existera que par ce livre. L’hallucinante « sentimenthèque » dont il fait le « fil rouge » de son livre a cette fonction : l’enracinement dans une réalité concrète précise, pour la fiction, ne la sépare pas de ce qu’elle porte d’universel. Question posée en profondeur à la notion ambiguë, qui relègue autant qu’elle soutient, d’un « espace francophone ».

Autre dimension : les procédés de reproduction et diffusion de l’art, la mondialisation de l’art de masse, l’émergence du cinéma dans le patrimoine narratif, ont déplacé les repères profonds sur lesquels s’établissaient traditionnellement le camp littéraire. Dans cette reconstruction de ce dont nous sommes porteurs, les musiques, les films, comment voisinent-ils avec les livres ?

Et tout cela ne sert à rien par rapport à la seule question ci-dessous traitée : et si écrire à cet endroit précis était une nouvelle conquête d’un espace très précis, et infiniment libre, de la langue – si ce qu’elle fixe c’est alors seulement notre imaginaire au plus singulier. Une écriture de pure liberté.

Très sensible aussi, dans textes ci-dessous, à présence du théâtre d’une part, et aux écrivains québécois d’autre part.

Mais légitimité des hiérarchies, et que j’aurais préféré voir citer Échenoz à Houellebecq plus Schmitt ? Justement, ouvrons le débat.

Les textes sont dans l’ordre dans lequel ils me sont parvenus.

François Bon, écrivain du Poitou, blogueur.

 

De Yann Perreau : Des mots qui portent, la musique trop forte. Frissons. Sort de ta cage.

De Marilyn Manson : Vaut mieux crier que frapper.

De Tolkien : L’invention d’un autre monde, la passion, l’application. Peaufiner ses écrits et les réécrire encore.

De J.K. Rowling : Étudier à Poudlard dans la maison Serpentard. Renaissance.

De Tom Felton : Mélodies joyeuses et fort accent anglais plus amour de star à 14 ans.

De Loco Locass : Allitérations et assonances, rap de l’actualité, rap de l’histoire. Besoin d’un dictionnaire et d’internet pour comprendre. Indépendantistes révoltés.

De Pierre Lapointe : Qui donne des frissons, qui écrit des mots trop gros pour son âge.

De Dumas : Mon Pink Floyd québécois, mes délires nocturnes. J’ai pas vu passer le cours des jours.

D’Isabelle Blais : Toute nue et demandant un gros gâteau au chocolat. Chante pour moi.

De Marie-Sissi Labrèche : Citation : « Une enfance pognée dans gorge comme une chips avalée de travers. »

De Renée-Claude Brazeau : Mautadine qu’elle donne envie d’écrire « pouet pouet » partout.

De Line Charlebois : 74 nuits blanches après avoir revu et revu et revu Borderline, à écrire sans regarder

parce que mes larmes cachent les mots.

De Pierre-Luc Brillant : Une voix douce qui donne le goût de ne plus jamais parler pour l’écouter, pour écouter.

De Daniel Boucher : Mon Elvis Presley, mon king du Rock’n’roll.

De Émilie Bibeau : C’est une madame muscle à l’intérieur.

De Guylaine Tremblay : J’ai grandi avec maman et elle.

De Claude Legault : De vieilles cassettes de délires dans le Romano Fafard.

De Pink Floyd : Les trips mère-filles ( important : « fille » au pluriel) Centre Bell 2006 ou en auto.

De Good Charlotte : Mes premiers piercing, mon premier concert.

De Benoît Charest : L’ampli neuf, la vieille basse et casser les oreilles de maman.

De Jürg Kindle : Kalimba, pour quatre guitares. Oublier de compter les heures de pratique.

De Vivaldi : C’est jamais fini. Persévérance et fierté.

De Dürrrenmatt : Deux tites vielles et deux tits vieux de 18 ans, une grosse cohorte.

De Dominique Demers : Les courses aux trésors dans la bibliothèque.

De Gilles Tibo : Une amie qui comprend mes folies. Noémie.

De Serge Postigo : Des flash-backs dans un cinq et demi d’un quatre et demi.

De Hélène Bourgeois-Leclerc : Un grosse boule d’amour, d’admiration. De l’espoir et un sourire.

De Monique Spaziani : Une madame au grand coeur, une idole plutôt.

De Marc Labrèche : La fin du monde en 3600 secondes d’extase...

*

De J’aime Lire, auteurs multiples et inconnus, premières lectures, première drogue, dépendance aux mots et aux images.

De Projet Orange, de héros à zero, ça fesse.

De Van Sant, parce qu’un éléphant aussi ça fesse.

De Burton, jeunesse horrifiée, cauchemars peuplés de ciseaux et de têtes absentes, présent amoureux de fantastique et d’infini.

De Salinger, raison inconnue, j’étais touchée, conquise, attirée, tout simplement.

De La Fontaine, parce que même sans la savoir par cœur, j’ai l’impression de connaître La Cigale et la Fourmi sur le bout des doigts. Mais surtout parce que par sa faute j’ai dû me déguiser en Cheval.

De Rousseau, avaler des pilules, se couper les veines et se pendre.

De Depp, parcourir un art, en visiter tous les genres à travers un seul homme.

De Hitchcock, la chienne de ma vie des décennies en retard.

De Archie, Betty et Veronica, vieilles B.D. comiques, parfois insignifiantes, souvent superficielles, mais toujours efficaces pour chasser les monstres de mon enfance.

De Disney, remède à la déprime, machine à remonter le temps, plaisir coupable dont on ne peut ni se passer ni se lasser.

*

De Camus : fondant puissant d’image morale philo s’ensuit belle.

De Herman Hesse : la beauté du savoir vrai sur le bord du fleuve au bac indoue.

De Baudelaire : les souffrances juvéniles tordues en nouvelles, choc noir l’horreur en mot.

Du film Magnolia : les grenouilles qui tombent une fois incompréhensible drôlerie, deux fois arrache cœur puissant des dents brochés cassées qui pleurent.

De Sion Sono : la folie folle dégoutante comme le vomi encadré de roses sous le bruissements mélancolique de l’accordéon, le cirque.

D’Enki Bilal : la sensualité saignée aux tripes faites de machines, boyaux de caoutchouc, veines de fils électriques, lèvres de rouge pulpeux.

De Pulp Fiction : une affiche attirante dans la chambre de tous.

De Radiohead : une âme double sous ma peau, collée aux nerfs, pesante et chatouillante.

De Tolstoï : les regards révélations d’une intrigue entière et complexe entre deux boulets sifflants ou le chant d’une enfant-joie royale.

De Boulgakov : le froid terrible de la neige meurtrière qui prêtent son blanc glacé à la salle d’opération et se laisse salir de jaune fluide.

De soie : la finesse des poèmes japonais aux femmes à la peau de papier fragile comme les ailes des minuscules oiseaux. Une volière.

D’Aznavour : Les voyages d’aventures et d’amour déchu, mais magnifiquement mélancolique et fin.

De Beethoven : Le 2e mouvement, la classe de musique bondée, des esprits dépendants mais une larme à mon cœur libre

D’Alexandre Dumas : les tromperies de velours et de pierres vêtues de pourpoints et de corsages, poisons en écrin, amour en désespoir brillant, sourd – incourbé.

De 1984 : Un plancher frigide, conforme, abritant monticule biologique aux âmes refroidies à coup de cadre.

De Blue Spring : frisson, frisson, frisson, ah, écoles japonaises, ne cesserez-vous jamais de perdre des dents et des cheveux ? Hauteur, clap, ciment vert.

Du film qu’amis et moi aimions et aimons : but I tried, rouge, bleu, jaune, coup de poing au ventre, beauté sous la lumière bleue d’un nuage de pluie.

Du Petit Chose : Souvenir d’enfance, des yeux noirs véritablement, un anneau de gymnastique pour se pendre et ma première fin ni heureuse ni malheureuse, contentée.

De Platon : rush, rush, rush, le monde intelligible est-il archaïque ? Ciselant propos justes, vieux masques de marbre, ne plâtre pas les âmes molles amourachées de musique et de poésie. L’armée fonce.

De Brassens : des comptines autour du feu, tous s’entendent, les femmes peuvent être conquises même en vers sonnants, indélébile, aux pieds exacts, les mots renouvelés.

De feu Leloup : paroles affichées, emmusiquées partout, le chapeau haut de forme qui étire la membrane de l’imagination ; temps limité, remaniement infini et encore.

De Jeunet : les tics amoureux – bouffée d’espoir, l’air plus lourd rend plus léger et le rue retrouve ses couleurs.

De Suzanne X : les racines québécoises empoisonnées dans la pourriture corrompue d’une politique équatoriale.

De Life Of Others : appartement clos, la fin rouge, la tension verte, un crâne chauve à l’ordre de 90, 00000000°, mais s’immisce toujours sentiments même si précis à x°, merci.

D’Amélie Nothomb : des histoires.

*

D’Atlantis : La cité perdue, l’île d’Atlas, Platon. L’envie criante de devenir un dessin animé, d’empoigner la main de Milo et de s’engloutir dans les eaux cristallines.

De Jules Verne : Le droit à des pérégrinations, le droit à l’inventivité. Des portes sidérales, des portes souterraines, de nouvelles odyssées. Circumnavigation vernienne : les dinosaures respirent encore ; le noyau terrestre palpite.

De Rossdale : La belle mord la bête, un baume pour surmonter les pires épreuves, le ciel qui bascule, du courage en clef de sol.

De Shakespeare : O pour Othello ; H pour Hamlet. La mise en abyme théâtrale. Du 23 avril au 23 avril. « Le songe d’une nuit de novembre ».

D’Alexandre Parr : Des émois passagers. Trente-deux pages griffonnées, trente-deux pages noircies. Un cahier jaune et ses lignes qui fondent.

De Depardieu : Le vouloir, l’art, l’homme derrière l’homme : de Valjean à Bergerac.

D’Edgar Allan Poe : L’homme des foules, précurseur du roman policier. Horreur, un chat noir, un œil en moins.

De « John the Wolf » : Le dôme : lieu de réminiscence, lieu de fièvre. Clovis et Malorie : deux corps froissés. Inspiration sans fin.

De Tim Burton : Chimie acteur-producteur. La fantaisie poussée à l’excès, la morbidité en animé, des squelettes éloquents.

De Pinocchio : La peur de mentir ; une conscience métamorphosée en criquet. Une Fée bleue qu’on aurait préférée blanche.

De Mathieu Gaudet : Une fleur dans un cactus. Une correspondance brève, mais digne d’un poète visionnaire.

De Mariana’s Trench : Une trouvaille insoupçonnée… respect.

De Phil Collins : Vingt coups de cymbale, un interprète autodidacte, du talent à profusion, du talent toujours. Une pluie, des enfants, un divorce, des mélodies. Les empreintes de la sensibilité.

De John Lennon : La quête d’une paix universelle, l’homme à qui on doit l’impératif « Imagine ». Aucun bonjour ; voilà une âme qui s’est éteinte trop vite.

D’Indochine : L’aventurier cueillant des fleurs pour Salinger. Un livre trouvé dans une librairie. Du mascara très noir, la mort de Sirkis, le caractère rebelle du new wave, du rock français. Pur et dur.

De Radiohead : Karma Police. Thom Yorke, unique et peu volubile. Une rose qui se fane, une rose grise, le bruit grinçant du réfrigérateur, soixante secondes pour perdre la tête. Le nord : retrouvé.

De Da Vinci : Des mystères, encore des mystères, que des mystères. Des codes : des encodeurs qui décodent des décodeurs qui codent. La Joconde qui pleure.

De Tom Keifer : Recherche du démon sur MTV. L’ange-démon de l’anorexie. Paroles bleues et prolifiques, du glam metal. En voiture, l’opus de Cinderella, le lecteur syntonisé. Embarquer tous les autostoppeurs, chanter jusqu’au couchant.

De Cabrel : Des enfants nus sur les galets. Le prélude d’un diaporama de photos. Au creux de mes oreilles, le timbre paisible d’un grand timide. Le désir d’écrire encore et encore.

D’Adam Cohen : Gainsbarre qui drague. Bars, confettis, chemises de nuit déchirées. Orchestrer des cœurs au profit d’amours éphémères.

D’Épicure : Le carpe diem revisité, des cours de philosophie, des réflexions. La neige qui tombe, les pneus qui crissent, la radio qui pirate. Anachronismes.com

De Paramore : Les insectes, tes nouveaux amis ? Vraiment ?

D’Un indien dans la ville : Film culte jeunesse. La tarentule et les piranhas. Jordan et le dixième royaume.

De Dany Bédar : Des nuits d’insomnies, des souhaits, la plus belle voix masculine au Québec.

De Kipling : Des nouvelles exotiques. Des aventures un jour, des aventures toujours.

De Jeremy Fisher : La spontanéité, des rires naturels, un entrain à claquettes sur le bitume des trottoirs sherbrookois.

De David Gray : Nostalgie, voix de miel, alibi, divinations, croire à la vie.

De Jason Mraz : Wordplay. Jouer avec les mots, jouer avec les maux. Des heures de marche effrénée, le sang glacé par le froid.

Des Rolling Stones : Drogues électriques. Batterie et guitares psychostimulantes. Ma pseudo-maman disparue. I Can’t Get No Satisfaction… « but I’ve tried ».

De Poison : Surmenage intensif ; des redressements assis, un vélo stationnaire, la perte de contrôle, la maladie.

De Maupassant : Bel-Ami. Un séjour en institution. Des louanges. Un livre mûrement et longuement savouré. Raison et folie soudées : les couloirs obscurs d’une prose advenue par hasard. « Horla-loi ! »

D’Imogen Heap : Des voix a cappella, avant-gardistes. La fraîcheur du mois ; puiser aux sources.

De Rioux : Des artifices sur le divan. Six milliards de seuls — tous seuls ensemble. Allah, Bouddha, Krishna, Yahvé. La technologie : buveuse d’entendement, mangeuse d’esprits, croqueuse d’hommes.

De The Darkness : Héritage musical 101. Cris aigus.

De Shannon Hoon : Tout. R.I.P.

De L’Homme au masque de fer : Deux fils : l’arrogant et le victimisé. Un désir de remonter le temps, de s’entretenir avec Dumas, d’embrasser D’Artagnan.

De Frank W. Abagnale : Jeu de rôles, sang-froid, astuces. De la richesse à belles dents. La fortune multipliée par trois. L’adolescent typique derrière le fraudeur applaudi.

De Siegel : Superman : il existe, j’en convainc !

De Shuster : Fiction « superhéroïque ». Lois Lane et Jimmy Olsen : les comparses. Vents médiatiques au Daily Planet.

De Walter Disney : Le faon qui parle, la souris qui siffle, le château. Des enfants qui jamais ne dorment — qui jamais ne veulent dormir — qui toujours rêvent.

De Donna Lewis : Nicol, tu connais le paradis des fous ? La lenteur, la cécité, les camps de concentration. Crusoe et Vendredi surpris par une femme dans leur solitude d’hommes.

De Gilmour : L’acoustique psychédélique, rose utopie ; il est rose le petit Floyd.

De Lenny Kravitz : Un rockeur émérite, du courant, de la puissance, une trempe exceptionnelle. Creuser des notes, recomposer des casse-têtes.

De Kevin Parent : Des routes de terres, des matinées froides, une impression d’avoir connu adolescence elliptique.

De Gowan : L’étrangeté animale, la jungle et le pigeon. Une musique en écho, un piano transcendant.

De Johnny Lang : Pleurs, joues brûlées, lit vide, lit froid, sous-sol lugubre. La passion dans six cordes, du doigté. Virtuose à seize ans.

Des Hanson : Coincée entre des « Mmmbop » et un trio de frères aux cheveux longs, le regret d’être enfant unique…

De Marie Carmen : La lune, le diamant, l’ivresse, le guerrier noctambule, l’aigle noir. Une honte d’avoir été surprise en chantant. Le diable, spoliateur de souvenirs.

De Beaumarchais : Figaro : le nom d’un coup de théâtre ; le prénom d’un chaton perdu.

De Stanislas Lem : Un duel avec Tarkovsky, deux visions différentes, combat de fiel, un remake en 2002. Évidemment !

De Green Day : Crier en silence. Maria ! Ah-la-la-la ! Chambres vertes, jours verts, convoitises vertes.

D’Alex Lloyd : Amitié virtuelle.

De Michael Jackson : L’émotivité aux creux des paumes, entité créatrice, scénarios foisonnants, la frousse dans le Westmount Square, des larmes roulantes, la loi de la gravité défiée. Je voudrais que tu reviennes…

De Victor Hugo : Quasimodo, le pendant de ma plume : Les douces mélopées. Les cloches tintent encore ; Léopoldine nous attend.

D’Encino Man : Vie préhistorique : les hommes de cavernes. L’Antiquité : un cœur d’égyptienne. Rêver de pyramides, de sphinx et de pharaons.

De Jean-Pierre Ferland : Bleu, blanc, blues. Rouler dans les bois, rouler sur l’autoroute. Unir nos voix, faire des allers à Woodstock, compter les camions Volvo : des activités père-fille signées Carlos Santana.

De Julie Masse : Idolâtrée. Un clavier portatif, un micro, les lumières tamisées, du lip-sync devant la glace, c’est zéro.

De Third Eye Blind : Un baladeur qui hurle dans la nuit, des tubes qui dégourdissent. Puis, narcolepsie et bouteille de fébrifuges.

De Pearl Jam : Un nom qui s’ouvre sur le monde.

Du Maître des sortilèges : Des récréations du lundi au jeudi, des expéditions au ruisseau, l’innocence.

De George Carlaw : Des instants de rêveries, un corps frêle, un corps cassable, une envie de fuir le pays.

De Springsteen : Belle gueule, belle musique : un puits d’inspiration. Un amour impossible, des cœurs affamés. Samson et Delilah. Fire.

De Goscinny : Des dialogues en bulles, les B.D. qui ont coloré nos univers de gamines. Moi, Samantha, Sacha, LEGO et SEGA.

D’Uderzo : Un illustrateur hors pair. Second génie de la marmite. Tout plein de mercis !

Des Trews : Man of Two Minds. La bipolarité n’existe malheureusement pas que dans les chansons…

De Def Leppard : When Love & Hate Collide. Un entichement instantané, le métal britannique dans la peau, du rock qui stagne dans les veines, des espoirs effacés, ma formation fétiche.

De Joe Elliott : Un visage parfait.

De Gédéon : L’instinct maternel mis au défi.

De Zachary Richard : Papa, j’ai survécu à la pointe acérée de mon « Cap enragé ». Ne cesse d’avoir confiance en moi.

De Celle qui va : Bohémienne. Provocante. Ailleurs. Illégal. Crazy Notions.

De Lui (de l’Autre) : Plus rien.

*

De Christiane F : de l’épouvante en seringue, de la cam et des putes en plein coeur dans un monde trop vieux.

De Alfred Pellan : Une constante en mouvance, une variante, un éveil

De Maupassant : Une frontière déguisée, encore un peu et trop

De Betty Goodwin : Me chavirer en un après-midi dans un hagard, vivre comme une femme décarcassée pleine d’art et de mystère.

De Bernini : Le marbre qui ondule et crache un peu partout aux mains d’un contre maître prodigieux

De Bruce Nauman : Avec ses néons qui clignotent, un visage urbain

De Napoléon Dynamite : Un kitch calculé pour un hasard deuxième degré

De Festen : Le scandinave qui me fige et hurle au génie

De Barjavel : De son île au goût futuriste, un remous d’inquiétude qui ne fait pas de vagues

De Michel Rabagliatti : Des mots qui ne sont pas là, mais qui disent tout ; Jamais assez de pages

De Boris Vian : Qui s’échappe toujours, incognito dans ses repères et qui se dévoile en un solo de pianococktail ou un vieil air de jazz

De Michel Tremblay : Des ruelles et des tabliers à rayures, un plateau encore vivant, une main et des drag queens...

De Marcel Dubé : Une Florence qui partage des peurs qui me rejoignent presque

De Robert Escarpit : De la peinture toujours fraîche dans une mémoire jaune-paille, sur un mur de salon qui n’en est pas un, chez un vieux qui ne l’est pas vraiment, dans un temps que je ne soupçonnais même pas.

De Radiohead : Une pluie froide et violente, un espace restreint, 20 000 autres qui se pâment dans la boue, se transforme en ondes et moi dans tout ça, ailleurs et en extase.

De Hergé : Un repère, une source d’ambiguïté qui me charme, un classique rigide aux allures proprette qui est profondément déluré

De Dumas : Bicéphale et créateur, l’homme aux chansons qui transportent un univers entier

De Michel Houellebecq : Qui nous emmerde, mais pas vraiment, qui joue le salaud pornographe scato et raciste, un pied de nez, un coup de gueule aux blasés.

De Camus : Dans ses dunes et sa ville, un écho, une lumière. Un livre qui me happe

De Sartre : Un huis-clos gâché par une lecture scolaire, l’enfer

De Balzac : Comme un amant patient qui attend avant de se dénuder des ses pages, un plaisir grimpant, mais pour ceux qui ont le flegme affûté.

De Depeche Mode : qui m’englobe, encore

De Beau Dommage : qui l’échappe bel et bien et se rattrape en harmonies

De Marjolaine Beauchamps ; qui m’est rentrée dedans instantanément. Un parler qui n’a d’égal que sa hargne de vivre.

D’Olivier Choinière : un théâtre que j’aime

De Kubrick : Un hasard qui s’est transformé en révélation. Merci c’est tout.

*

De J.K Rowling : Naissance de quelque chose, quelque chose comme le goût. Création du besoin des mots, des pages, de l’objet. Moyen de s’évader, de fuir ce qui ronge.

De Philip Pullman : Nuit et jour. Besoin vital de m’abreuver, d’aimer ; à peine douze ans et déjà si éprise. Beaucoup de larmes imprimées sur la dernière page.

De The Used : Haine, rancœur, violence, sentiments refoulés, sentiments souillés. Nécessité de les exprimer, de les cracher.

De The All-American Reject : Petit bonheur, enfin. L’amour, le coeur qui soupire de tristesse, d’aise. Vie dans le souvenir d’hier et dans l’attente de demain. L’avenir et l’espoir confondus. « Fallow me there, a beautiful somewhere, a place that I can share with you. »

De Patrick Sénécal : Quelques cauchemars peuplés de membres arrachés et d’un certain passager...

Des Cowboys Fringants : Mes pas dans New York et un concert à la pluie !

De Eric-Emmanuel Schmitt : Prendre dans mes bras le petit Oscar, le serrer contre mon cœur pour qu’il me raconte toutes ses années vies encore et encore. Et Pilate et son évangile, petite réconciliation avec Jésus pour une grande athée.

De Éric Lapointe : Summum du quétaine pour certains. Et pourtant...moi ça me fait CAPOTER !

De Flaubert : Mme Bovary, c’est moi !

De Daniel Pennac : On a toujours le temps de lire, mais on ne le prend pas toujours. Leçon ou conseil ? Merci aussi pour : le lecteur a le droit de sauter des pages.

De Balzac : Encore un merci à Pennac ! Sérieusement....réalité d’une époque révolue, parcours d’un poète pleins d’espoir à Paris, disparition des petites boutiques et de leurs marchands écrasés par les grands magasins...

De Zola : Et quoi encore ? Elle n’aurait pas pu seulement s’enfuir avec son amant au lieu d’un plan de fou de meurtre. Personnages sans logique !

De Jean-François Pouliot : Envie de se sentir utile, d’avoir un but dans un vie vide de sens. Leçon donnée avec rire. Une séduction qui fait encore son œuvre même après une dizaine de visionnements. Calvinisse !

De Irène Frain : Esclavage, naufrage, espoirs et trahisons. Les horreurs du passé doivent être connues...Et si le monde n’avait pas vraiment changé ?

*

De Khalil Gibran : Le prince et son prophète, opium pour les amoureux des mots, on en devient vite accro, une prose survoltée, euphorisante, vapeur de rose, qui marque et se démarque, impossible à oublier.

De Lao Tseu : Tao Te Ching, livre-lieu où j’aime à me réfugier, l’île où mon cœur aime à se reposer, une odeur d’eau salée, le mot paix écrit dans le sable, une caresse sur la peau de l’écorchée, ode à la beauté du monde.

D’Éric-Emmanuel Schmitt : La souffrance est le miel de l’artiste… (La part de l’autre)

De Bernard Werber : Les fourmis dans la tête, pas bête, pas bête, je creuse la terre et j’y découvre un univers complètement éclaté. Ils sont fous ses humains !

De Nelly Arcan : Miroir dit moi qui est la plus belle, silhouette désincarnée, douleur rouge sang, un grand désordre intérieur, une rage inassouvie, l’incompréhensible mal de vivre, déroutante dérive, le vide immense, Putain, Folle, Paradis clé en main, l’hymne d’une mort annoncée.

De Ken Follett : Auteur cathédrale, histoire béton, pilier de la littérature, aventure qui se construit brique par brique.

De Baudelaire : L’âme paradoxe, la grâce et la beauté couchée sur du papier, le temple consacré, sanctuaire sacré, pèlerinage des poètes du monde entier.

De Pablo Ruiz Picasso : Grand maître du pinceau, l’art décomposé, la beauté réinventée, le père du cubisme, collage calculé, éclaté, mariage réussi.

De Salvador Dali : Les formes euphorisantes, la folie hors de prix, l’excentricité calculée d’un gourou de la démesure, un génie inégalé.

De Monet : Maître des atmosphères vives et gaies, émeraude, jade, rubis, saphir, vivacité et clarté, ennemie de l’austère, père des lieux vivants, vibrants, bruyères aux couleurs éclatées, les champs de lavande que l’on peut quasis respirer, les étangs baignés de lumière, candeur, romantisme et sensibilité. L’impressionnisme à son meilleur.

De La Mona Lisa : La muse consacrée, beauté inégalée, le plus grand chef-d’œuvre de l’humanité, ce qui fait de la vie sa singularité.

De Ludwig Van Beethoven : L’homme qui comprenait le langage des anges. Sentiments amplifiés, plusieurs têtes, plusieurs cœurs, plusieurs âmes,surdité prématurée, la 5e symphonie où la lutte de l’homme contre son destin. Merci à toi Beethoven d’avoir croisé mon chemin.

De Wolfgang Amadeus Mozart : Petit prodige qui a mis la planète à ses pieds. Un nom de star, prédestiné ! Né réincarné. Son talent, comme une mer que l’on veut naviguer. Sa musique, une grande étendue d’eau douce sur laquelle on se laisse paisiblement bercer. Génie et virtuosité sont les deux mots pour le qualifier.

De Félix Leclerc : Les chansons que mon grand-père me chantait pendant les froides journées d’hiver, la chaleur réconfortante d’un feu de foyer, l’odeur d’un bon chocolat chaud, bonheur simple.

D’Édith Piaf : Le gramophone rangé au grenier, les vieux microsillons égratignés, plus rossignol que moineau, le bel oiseau qui avait des pépites d’or dans la voix, aujourd’hui phénix au ravissant plumage.

De Jacques Brel : Le temps qui passe, l’or du temps, la petite larme au coin de l’œil de grand-maman, la chanson des vieux amants…

D’Aznavour : Un grand cru français qui a du coffre, a acquis une bonne dose de maturité, à encore de bonnes années devant lui, un plaisir indémodable, un chanteur infatigable.

De U 2 : Coup de canon, un grand fracas, un grand tremblement, une avalanche de décibels, une envie folle de crier et de se défouler. L’abandon, la musique qui foudroie le cœur, une décharge électrique, les rois du stade, le groupe de l’heure.

De Madonna : À la fois force et vulnérabilité, beauté et vulgarité, furie et sérénité, aussi hait qu’adulée, la vie qui danse, l’idole qui a su se réinventer.

De Johnny Cash : La démesure, la soif de vivre et d’aimer, l’autodestruction, la force de se relever, mon petit côté « kitch » inavoué.

Du groupe Rolling Stone : La grande bouche rouge passion, belle gueule, grimace de « Satisfaction » bonne musique, à s’en lécher les babines.

The Beatles : C’est bien la seule chose qui en vieillissant rajeunit. Musique qui se conjugue au passé, au présent et au futur.

De Julie Payette : La fée des étoiles, n’a pas la tête dans les nuages, la dame de fer, symbole de force et de volonté, le ciel est son terrain de jeu.

De Guy Laliberté : Le saltimbanque du cosmos, le visionnaire lunaire, le semeur d’étoiles, le greffeur d’aurores boréales, l’enfant au pays des géants, le clown philanthrope, One Drope, One Drope, One Drope.

*

De par l’instant d’un chuchotement entre les dents

De Chantale Akerman : Le trou noir qui précède la marche et instaure la peur du trop tard. Glissement de terrain qui tire. Emportée, traînée de force, le non-être viril bandit vers la fuite de la présence maîtresse.

De Jean Leloup : Vigne envahissante, grimpante, meurt et renaissance et renaissance et meurt. L’espace se restreint et change de ton, d’incertitude en crevasses en bourgeons en ébats, de sauvages ébats en de sales ébats.

De Marc Favreau alias Sol : Un cercle de bouche d’égout ouvert sur le ciel. Funambule aux membres longs et souplesse intrépide qui sommeille en palpitations. Sans jamais l’hermétique, le fatal qui s’enhardie.

De Pierre Falardeau : Les puissants courants qui soulèvent les fonds marins. Lueur dans les plus sombres recoins.

D’Antoine de Saint-Exupéry : Un arpège, un décollage dans le siphon tourmenté. Quelques notes au passage, ces notes sont des gravures dans une éternité de tendresse.

De Gaston Miron : Rose frais rose chaud. Un fœtus. Mettre pause sur la vie, vrombissement de moteur.

D’Anne Hébert : Village d’églises en boutonnière dans la Voie lactée. Imprégnée, tricotée, déposée en hauteur et fragilité.

D’Antonin Artaud : Cheveux défaits peigne en épingle. Caresse surprise d’un doux nuage. Le peigne se délie se déplie et fond, comme du caramel sage, dans la blancheur des particules cotonneuses.

De Raoul Duguay : Rougissement épar dans un champ de blé suspendu, rougissement roux et taches rousses en lisière. La contrée s’élargit, pousse comme une liane pleine de baies mures. Roux vaporeux.

De Jean-Paul Daoust : Petit carré d’explosifs. Nid d’oiseau en fibres en aiguilles. Moisson odorante, coulante, comme juteuse.

De Daniel Bélanger : Et les astres se retournent, se contemplent. Cadence élevante, choisie, affinée.

De Claude Léveillé : Frissons excités parcourant la peau blanche, la peau de lait. Nuque à découvert.

De Jean-Luc Godard : Un voiture file à toute allure et percute les chiens qui bondissent. Soubresauts. Jaillir en faillite, au dépourvu.

De Pink Floyd : Chute sans fin, sans perquisition. Plume comme trop légère pour attirer les règles de la gravité.

De Frédéric Chopin : Courbes et envols et courbes.

De Nancy Huston : Rotin frais et citronné, rideau de lumière en crinoline, en cliquetis savants. Pointe sacrée.

De Radiohead : Paume ouverte, formes décalées. Assemblage de moutons inconsistants, décadents, bêlements incertains.

De Ingmar Bergman : Atrophie en distorsions. Rage horripile et essoufflement. Bulbes énormes, gonflés, craquelés, tordus.

*

De Bob Dylan : L’inconstance, le désir de se réinventer à chaque seconde de sa vie.

De Donnie Darko : L’adolescence qui hurle et fuit le monde réel vers un paradis artificiel.

D’Elgar : une gorge qui se resserre lorsque résonne trois accords braillant.

De Fauré : une élégie, une intensité à conserver, une intensité qui doit éclater au grand jour.

De Margie Gilles : la grâce qui ne s’éteint jamais.

De Wajdi Mouhawad : les pleurs dans la voix d’un acteur qui reçoit des trombes d’eau sur scène.

De Brahms : le mystère d’une chambre où s’ébauchent les émotions qui doivent jaillir hors de soi et vivre d’elles-mêmes.

De Steinbeck : une Amérique lentement dessinée à la main.

De Boris Vian : du bleu au mois de novembre.

De Marlon Brando : du chewing-gum, des pigeons, des gants blancs et de la drague comme au bon vieux temps.

De Claude Jutra : l’odeur de la terre et du pain d’épice. Le bruit des patins à glace et des cloches de l’église.

De Jean-Luc Godard : une tête rasée où les cheveux poussent lentement mais sûrement.

D’Orange mécanique : se révolter contre les catégories pour enfin devenir quelqu’un tissé de son enfance folle qui se projette dans un futur serein.

De Haydn : laisser courir ses doigts plus loin et faire chanter la musique une dernière fois.

De Jacques Brel : électron libre qui pleure sur le divan.

De Romain Gary : insomnie dans l’avion. Toi que je connais comme le fond de ma poche, raconte-moi là, ta vie.

De Saint-Exupéry : parce que je reviendrai toujours vers toi.

De Klimt : au seuil de on ne sait où pour on ne sait quel périple.

De Jérôme Minière : dégainer son âme.

D’Arcade Fire : une lettre-bouée toutes les deux semaines.

De Pink Floyd : les côtés de Grande Vallée, les mains qui tremblent sur le volant. Prise de confiance.

De Bob Walsh : la pluie diluvienne, la masse de cinquantenaire, vieillesse et jeunesse qui tremblent d’amour l’un pour l’autre.

Des Cranberries : matin ensoleillé, ciel bleu, air salin et fauteuil de velours rouge.

De Postal Service : enfin, la main sur la poignée de la porte de sortie.

De Jacques Godbout : un lion déprimé qui chiâle beaucoup que je traînerai pour toujours dans ma poche d’en arrière.

D’Indiana Jones : grandir, quitter la petite école pour arriver dans l’univers des grandes sensations.

De Coco Chanel : la bulle de l’enfance où brillent les poudrées d’Hollywood.

De Marjane Satrapi : l’attente du départ, forfait exploration de la planète et de l’étrange machine que je peux être.

De Daniel Bélanger : de l’amour doux sur les joues roses.

De Robert Charlebois : il y a eu une vie avant moi, une vie où mes parents mangeaient des champignons magiques en faisant du pouce et en pensant que je n’existerais jamais.

*


 De Rise Against : Blood to bleed. Une catharsis générée, une rage évacuée et une poésie violente qui inspire.

De Paulo Coelho : questionnement, réflexion. Confusion, peur, indécision.

De Ionesco : le bien être dans ce qui n’a pas de sens. Le non-sens dans une tête habituellement organisée. Le fou rire d’une énorme absurdité passablement incomprise.

D’Émile Ajar : parce que dissimulé, caché derrière une fausse identité. Mystère de l’écrivain, de ces écrits, de ces sens et non-sens. Parce que la vieille femme juive meurt dans son trou juif, comme l’homme meurt dans le trou qu’est sa pensée inalimentée. Puissance des mots et des idées.

De Romain Gary : Émile Ajar est Romain Gary. Ai-je à expliquer ?

De Art Spiegelman : Maus. Chef d’œuvre de la mémoire. Une histoire, de l’humanité, dessinée, racontée. Force des images et de leur signification. Réflexion sur le passé, sur le futur, sur le présent. Interrogations poignantes.

De Jean Monbourquette : la psychologie. Ma psychologie. Goût de savoir, de comprendre. Introspection.

De Bernhard Shlink : Le liseur. Sensualité noircie de frustration et de déception. Cloison historique dans l’Amour. Obstination à garder un secret ; un prix fatal. Leçon d’humilité, de tendresse, de choix et surtout d’espoir.

De Céline Dion : connaissance des chansons depuis le berceau. Ne peut faire autrement que de m’apaiser. N’ai pratiquement jamais compris le sens de ses paroles, et c’est bien comme cela. Loin du fanatisme, c’est seulement une partie de moi. Mais ne crois pas que les derniers seront un jour les premiers.

*

De Jack Kerouac : Contre la stabilité, là où les mots forment le voyage, où la crasse est charmante et encouragée.

De Réjean Ducharme : Ce qui ne peut s’exprimer se ressent, la corrélation n’a jamais été aussi éloignée entre bouleversement et extériorisation.

De Kundera : Parce que la vie est parfois ailleurs.

De Falardeau : L’authenticité, le symbole de l’intégrité, voie provocatrice à l’encontre du politically correct, paroles dures, miroir de nous-mêmes qu’on a masqué d’un voile opaque.

De Écoute petit homme : L’éloge du non-conformisme, livre de chevet pour empêcher mes yeux de fermer et ma tête de se vider.

De Jean Leloup : L’éclatement perpétuel, autant dans la solitude qu’en symbiose. Pied de nez à la banalité, au plastique et à l’eau de rose. La définition de la démesure dans tout ce qu’elle a de plus vicieuse et malicieuse, reflétée dans une tête de génie.

De Damien Rice : Le déchirement le mieux exprimé, une brûlure vive mais utile, un passage obligé pour se relever. Les paroles crient à notre place. Elles nous sauvent du temps perdu.

De Joni Mitchell : Sans barrières, il n’y a que le mal de filtré.

De L’attrape-cœur : où la naïveté de l’enfance est la vérité qu’on refuse de voir.

De Romain Gary : La détresse où poussent des rayons de soleil, l’enfance qui nous enseigne davantage que tous les autres mondes, l’enfance qui nous ressemble, sans temporalité.

De Beau Dommage : Les racines chantées, Montréal en amour, en larmes fleuries.

De Harmonium : L’homme mit en mots, dans tous ses désirs de liberté, dans tous ses doutes. Le courant passe par soi.

De Eternal sunshine of the spotless mind : projette et condamne la facilité. Exprime la nécessité de la souffrance, de se déloger du désir de suppression des souvenirs.

De Amusements de Daniel Bélanger : La mélodie transcendante d’une balle de ping-pong.

De Devics : Le lever du soleil a maintenant sa permanence à Cocagne, où le sommeil est un leurre.

De Cat Stevens : Résumé de mes 17 ans à parcourir les rues de Trois-Rivières dans les vapeurs douces de l’herbe.

De Fast Car de Tracy Chapman : Se sentir à sa place ou le désir de l’être.

De Wish you were here : Le phare du Cap Enragé, l’orangé, l’amitié, l’impression de vivre au même diapason.

De Amélie Nothomb : La folie peut avoir une délicieuse écriture. Découverte au pied des Rocheuses, lecture boulimique et passionnée, le reflet de l’auteure sur ses lecteurs.

*

D’Alexandre Dumas : Un gamin gascon sur un cheval jaune qui est bientôt craint comme un roi, qui permet de croire que tout est possible à qui veut vraiment.

D’Alexandre Dumas : Comment une quête de vengeance se déroulant sur des décennies, aux proportions épiques, peut se terminer sur une fin heureuse.

De Boris Vian : Une lente descente aux enfers dans une ambiance magique et fantastique ; sourcils taillés en biseau, semelles qui repoussent à l’engrais et pianocktail.

De Bernard Werber : Suivre l’évolution d’une classe d’apprentis-dieux, mais avec un côté tellement humain et inquiétant.

De David Gilmour : Sa guitare qui manque rarement à me créer des frissons et des soupires, qui transporte dans un autre monde indéfini, mais meilleur, ou simplement dans une émotion.

De John Williams : Les orchestres aux mélodies intemporelles qui nous plongent les yeux illuminés vers de petites et de grandes histoires.

De Genesis : Chaque chanson raconte plus qu’une simple histoire, elle projette dans un rêve coloré, étrange et saisissant.

De Stephen Lawhead : De l’Atlantide à la table ronde, une nouvelle perspective qui anime l’imaginaire, de l’inconnu au grandiose.

De Dragonheart : Comment rendre la mort d’un monstre plus désolante que celles de centaines de paysans.

De Stanley Kubrick : De la folie à l’horreur, il présente des univers d’une grande violence, mais qui frappent beaucoup plus fort qu’un simple coup de hache.

De Radiohead : Quand les choses ne vont pas, cette musique réussit immanquablement à ramener au point neutre.

De Plume Latraverse : Derrière les caisses de 24 et une voix rauque, des vérités exposées avec simplicité et génie.

De Big Fish : Une montagne de métaphores pour camoufler de simples morales, avec comme trame de fond une vie banale et spectaculaire.

D’Armageddon : L’inspiration des héros, une fin riche en émotions, être un héro n’est pas seulement être au bon endroit au bon moment.

De Fight Club : Une incursion dans un monde à la fois inspirant et démentiel ; le futur est sombre et idéal.

De Good Will Hunting : Un personnage qui est à la fois plus grand que nature et d’une humanité déconcertante. Des réflexions sorties de dialogues anodins qui surprennent par leur clarté.

De Princess Bride : « Hello. Mon nom est Inigo Montoya. Tu as tué mon père. Prépare-toi à mourir. » Bis. Bis. Bis…

De Forrest Gump : En traversant la vie d’un homme simple d’esprit, on voyage dans un univers rempli de grandeur, de spiritualité et d’amour.

De Sweeney Todd : Jamais histoire d’amour n’a été plus horriblement triste.

Des Cowboys Fringants : Les spectacles de la St-Jean-Baptiste, sous le beau temps ou la pluie, et les vibrations de la musique enivrante qui se mélange avec les frissons sur la peau.

*

De Dolan : Accepter le présent et le passé et le futur aussi et comprendre qu’aimer n’est pas chose nécessaire partout tout le temps.

De Burton : Voir le beau dans le laid et apprécier le laid parce qu’il est beau finalement.

De Disney : Des illusions, des illusions, désillusion…

De Jobin : Te dire que tout est drôle si tu veux bien te dire que tout est drôle, et rire aux éclats ici et là et là.

De Gogol : D’où une envie étrange d’aller à Petersbourg pour voir un nez qui marche, en habits.

De Nothomb : Un tube qui mange du chocolat et qui marchera nu sur des bureaux d’ordi, un jour.

De Beckett : De l’absurde à l’état pur et à son meilleur et je ne peux plus m’en passer.

De Leloup : Ô combien de gens de qui je me suis rapprochée grâce à lui, de décadence en décadence en décadence, etc.

De Leloup : J’ai une fourmi sur le pied et des mygales plein la tête.

De The Wolf : Oh humains, vous me laissez sans voix… X3

De Leclerc : Assassin résurrecteur.

De Tremblay : Rire de ce qui est vrai et pathétique parce que c’est vrai et que c’est pathétique et réaliser qu’on est aussi vrai et pathétique que ce dont on rit et ne plus rire et paniquer.

De Boucher : Bang !

De Syrano : Elle est frêle et plate, elle effraie les blattes, elle fraie le plâtre et bouffe la vie, ou bien l’importance de cultiver des cailloux.

Des Cowboys fringants : Parce que Qui peut voir des pleurs dans la pluie ?

Des Colocs : Allez-vous en au paradis bande de têteux pis lâchez-moi, j’suis tanné d’entendre toutes vos conneries, vos saloperies pis vos menteries pis de voir vos yeux ambitionneux crier « Youpi, j’ai réussi ! » Osti.

De Dédé : Sèche tes pleurs.

De Polémil Bazar : De la joie dans un p’tit cœur tout triste, y’a ceux.

Du contrebassiste invité de Polémil Bazar, du temps où Polémil Bazar était encore en vie : Bertha.

De Barbe : Parce que parfois je me plais à m’imaginer invisible, sans que personne ne soit conscient que j’aie déjà existé.

De Jeunet : Ma perception des artichauts ne serait pas la même sans toi.

De Pellerin : Un brin d’imagination dans un monde terne et plat.

De Dumont : L’idole d’une enfant de sept ans parce qu’il est captivant avec sa grosse barbe dans la télé.

Des BB : Je suis seule au combat. Tu es seul au combat. Il est seul au combat. Nous sommes seuls au combat. Vous êtes seuls au combat. Ils sont seuls au combat. Sans trace de toi.

De Voisine : Sylvain, debout sur une chaise, un balai comme un micro dans sa main d’enfant.

De Gravel : Parfois je me siffle des pénalités dans ma tête…

De Beigbeder : La franchise à l’état pur et emmerder tout ce qui bouge.

De Williams : Une note ici, là, pour se lancer encore plus loin dans l’imagination.

De Berbiguier : Ça rajoute un bémol à ta course et essaie de le doubler maintenant…

De Duchamp : L’art est dans un lampadaire, également.

De Denis : Hip di hip.

Des Chick n’ Swell : Un trio d’enfer et fucking shit, c’est ma toune !

 


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1ère mise en ligne 23 avril 2009 et dernière modification le 6 juillet 2021
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