vendredis nouveautés, 3 : Doueihi, Mézenc + Jeanney, Boute, Barreau

découvrir la lecture numérique avec des textes impossibles à concevoir autrement


Merci de l’accueil que vous avez réservé, ces 2 premières semaines, à notre initiative d’un lancement de nos nouveautés le vendredi, avec prix d’accroche à 0,99 jusqu’au lundi soir.

En annonçant ces mises en ligne le mercredi, et en laissant le lundi pour vérifier le retour au prix régulier, nous souhaitons permettre au maximum de nos libraires et revendeurs de nous accompagner dans ces opérations destinées 1, à favoriser nos lecteurs les plus assidus sur le site, 2, à permettre d’emblée une diffusion plus large à nos auteurs en autorisant l’achat d’impulsion, 3, à remettre les projecteurs sur les titres de notre fonds.

Cette semaine, deux nouveautés, et trois focus...

FB

 

 Milad Doueihi, Pour un humanisme numérique (lien direct vendredi à parution) : le titre de cet ouvrage, paru aux éditions du Seuil en septembre dernier en même temps que mon Après le livre, est déjà passé au vocabulaire courant. Il consacre pour Milad Doueihi un travail de longue haleine, dont témoignait déjà La grande conversion numérique. Son approche de spécialiste de la théologie orientale, l’immense humanité et générosité d’un haut vivant, font de ce livre un texte nécessaire, et de portée internationale – à la fois complexe, inquiet et joyeux. Deux chapitres notamment, celui sur les concepts d’amitié et d’oubli aux temps numériques, sont déjà des indispensables – l’écouter ici. Il était beaucoup trop paradoxal qu’il ne soit pas accessible en numérique – nous remercions Milad de sa confiance, et souhaitons bien sûr que ce soit aussi renouveler la présence physique de la version imprimée du livre, aux éditions du Seuil. Et c’est l’occasion pour Gwen Catalá d’un travail de mise en forme epub comme jamais vu, pour nous un signe nécessaire ! Pour un humanisme numérique intègre bien sûr la collection vouée à la réflexion numérique dirigée par Hubert Guillaud, Washing Machine.

 Juliette Mézenc, Poreuse (lien direct vendredi à parution) : ouvrez Poreuse sur votre iPad (version e-reader disponible aussi), et le labyrinthe advient à même l’écran. Un signe iconique pour définir chacun des 3 personnages, et lecture linéaire bien sûr possible. Mais dans chacun des fragments liés au personnage, un lien et un seul. Vous voilà alors dans un autre lieu du récit. Et, peu à peu, c’est la masse entière qui se se met étrangement à flotter, nous mettant en contact avec cette porosité qu’annonce le titre. Des corps, des visages, des lieux, des conversations, un univers à la Dos Passos, avec le même lyrisme et la même humanité, va s’ébrouer lentement de l’appareil. À vous alors de trouver la porte de sortie, tandis que se multiplient les chemins possibles, jusqu’à la vidéo qui clôt l’ensemble. Exemplaire du possible numérique en tant que collaboration quasi indiscernable de l’auteur (Juliette Mézenc), de l’éditrice (Christine Jeanney), et de la créatrice epub (Roxane Lecomte), mais d’autres noms (Stéphane Gantelet, Cécile Portier, Sarah Cillaire, François Bonneau) viennent s’ajouter dans le making-of. Rien que pour cette appropriation créatrice du numérique en tant que possibilité narrative, merci d’apporter votre soutien de lecteurs à Juliette, Christine et Roxane, des semaines de boulot.... Et là aussi, une première.

 Christine Jeanney, Les sirènes on ne les voit pas un couvercle est posé dessus : je remets le focus sur ce titre, 1 parce qu’on y retrouve la team de Poreuse (je ne suis pas plus intervenu dans celui-ci que dans le précédent), 2 parce que l’expérience des Todo Listes au quotidien continue sur le site de Christine Jeanney, chaque jour une démonstration de libre écriture en relation avec une photo reçue (et souvent, choisie par l’expéditeur en fonction de sa qualité d’énigme, de sa présence au réel). Donc, dans ce tome 1, 51 photographes pour 180 images et un texte qui devient alors poème continu, et donne sens à l’élaboration du livre numérique, tandis que le blog prolonge son foisonnement. Là aussi, merci de soutenir, ne pas passer à côté du numérique en train de se faire.

 Antoine Boute, Brrr.... Pour la joie de suivre en permanence les nouvelles expériences en performance du prof de philo bruxellois, et ses multiples apparitions chaque fois époustouflantes – voir son site, images et films (photo ci-dessus en provient). Ici, en publie.noir, démontage un par un de tous les codes du polar et du livre de genre – et ça marche...

 Cathie Barreau, Refuge sacré : je l’apprends en ce moment dans mes voyages au plateau de Saclay, ce qu’il y a de fort et merveilleux dans les résidences d’écrivain de la région Île-de-France, c’est qu’elles vous autorisent des lieux inaccessibles, des fragments de réel à amplifier par l’expérience même qui vous en est permise. Si ce livre est si fort, c’est que Cathie a choisi le risque maximum : l’hôpital psychiatrique de Ville-Évrard, dont l’existence ne s’est pas arrêtée avec Antonin Artaud et Camille Claudel. Elle choisit la forme du carnet de voyage, s’y rendre, villes, traversées, et puis ce qu’on y fait. Ateliers d’écriture, performance théâtrale des textes. Discussions de fond avec les soignants. La façon dont tout cela s’imbrique. Ce qui est posé par Cathie Barreau, outre la force d’abîme de l’expérience elle-même, c’est la question même de la littérature et du langage dans le lieu même d’où ils ont été détruits, et qu’on ne renonce pas à l’humain.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 9 mai 2012
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