#transversales #02 | et les histoires comment ça naît ?

une suite de propositions transversales sur la genèse même de l’écriture


 

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#transversales | et les histoires comment ça naît ?


 cette vidéo ouvre un espace qui se veut transversal entre les différents cycles, et portera sur la genèse même des projets, ou symétriquement le retravail des textes ;

 attention : il s’agit moins d’un exercice que de techniques pour la gestation du récit ou du livre, c’est probablement plus adapté à une période entre deux projets que si vous êtes attelé plein régime à un projet existant !

 j’insiste aussi : il n’y a pas de valeur absolue ni de hiérarchie à ces techniques, le mot stratégie conviendrait mieux sans doute — à titre d’exemple, je parle des cahiers du cher Antoine Emaz, dont il tirait ou décantait la matière de poèmes à l’écriture brève et rare (voir Cambouis et Cuisine dans les ressources numériques du #Patreon ;

 il y aurait certainement un inventaire à faire des « cahiers » d’écrivains accessibles — Dickens ou Dostoïevski pratiquaient ces notes, Kafka par contre entre de suite dans l’écriture, quitte à reprendre ses thèmes par récurrence ;

 un des monuments du genre : les Carnets de Henry James (j’en propose un extrait en téléchargement) associant à la recherche de « sujets » (c’est son expression même) les impressions de la vie quotidienne au même titre que les lectures (il parle de Pierre Loti, en même temps que de la gestation de son What Maisie knew ;

 je rêvais cependant depuis longtemps qu’on travaille sur ce qui, chez H. P. Lovecraft, est réellement un « procédé » pour l’invention de récits, à preuve les autres entrées de ce carnet de 1933, listes de sujets, approfondissement de sa méthode d’écriture à double synopsis, etc ;

 donc la proposition : 1, se concentrer sur 3 ou 4 livres, films, contemporains ou pas (pourquoi pas même une tragédie d’Eschyle ?), le souvenir précis ou flou qu’on en a, et le synthétiser — ce que Lovecraft dit compression — en 3, 4 ou 5 lignes maximum ; 2, une fois cette première cueillette mise en ligne, rajouter chaque jour en haut de l’article publié une nouvelle compression, une par jour pendant une semaine ça fait parfait médicament, non ?

 bien avoir en tête que, lorsqu’il se livre à l’exercice, Lovecraft en aligne 51... c’est par la répétition, la fatigue ou l’usure, que baissent les défenses, que surgira l’embryon imprévu — d’où cette idée de « dépasser » l’exercice par une répétition au quotidien, sur une durée minimum ;

 et puis surtout, cette dérive à la fin de la vidéo : ne pas attendre le surgissement positif d’un « sujet », mais être plutôt rétrospectivement attentif à ce qui a surgi — en quoi ce paysage, ce tremblement, ou cet assemblage de puzzle, vous renseigne sur un territoire qui n’était pas forcément celui de la volonté initiale ? comment prendre confiance dans le fait que tels ont été arbitrairement vos choix, parmi tant d’autres choix possibles ?

 et je souhaite qu’on vive, une semaine durant, le surgissement de toutes ces bribes d’histoires, de canevas de récits, multipliés par autant de participant.e.s qu’on est dans cet atelier...

 et, dès la semaine prochaine, exercice bis dans la même série, où cette fois on interrogera la construction de l’histoire d’après une de ces bribes — la vôtre, ou une empruntée...

 liens complémentaires, téléchargement Henry James et Lovecraft : voir directement dans votre page #Patreon.

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 6 février 2022
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