#40jours #26 | le buveur de mots

Dormir dehors

Tant qu’il put faire la plonge dans une friterie au bord du lac, Marco eut de quoi manger et on lui a même proposé d’ être hébergé dans une vieille caravane dételée et posée sur cales sur un terrain réservé aux gens du voyage. Il y avait même un bloc sanitaire dans un coin avec l’eau froide qu’il pouvait utiliser à condition de laisser propre derrière lui. La patronne d’abord méfiante l’avait embauché à la sauvette après l’avoir vu à la sortie du supermarché. Il était assis détendu, il observait les gens, une jambe croisée sur l’autre en signe de repos et il avait les doigts des mains occupés à récupérer les cosses de tournesol qu’il sectionnait du bout des dents,au milieu, dans le sens de la longueur, en évitant de les écraser. D’un coup de langue habile et pointue, il poussait l’écorce et récupérait la partie comestible pour la croquer aussitôt , c’était une sorte d’amande effilée de moins de trois millimètres d’épaisseur et moins d’un centimètre de longueur, plaisir bref, il suçait ensuite l’écorce salée car il aimait ce goût et la recrachait proprement. C’est en Espagne qu’il avait pris l’habitude de consommer ces friandises. Elles étaient plus difficiles à trouver en France, mais le marché européen avait changé la donne. Il prit soin de rassembler les débris dans ce qui semblait être un mouchoir en papier posé à plat sur le triangle ses jambes, elle ne s’en aperçut que lorsqu’il les décroisa pour la saluer avec un regard doux et rieur suivi d’une parole aimable. Il s’excusa, auprès d’ elle d’avoir essayé de lui parler avec encore la bouche pleine,il s’empressa de remballer le reste des graines dans un second mouchoir, qui était en fait un morceau d’essuie main qu’il avait économisé en allant dans les sanitaires du magasin. Il avait pris aussi un peu de papier toilette pour se moucher. Un SDF n’achète jamais de mouchoirs en papier dans un magasin. Avec 10 euros , il ne put pas prendre grand chose : deux tomates, 150 grammes de graines, deux pommes, une bouteille d’eau d’1 litre pour pouvoir la remplir. Pas assez pour de la bière et pour du mauvais vin, il préféra s’abstenir, son estomac ne l’aurait pas supporté. Il avait faim depuis son arrivée au lac la veille, cela gâchait son plaisir d’être là, et il avait essayé de s’en distraire en marchant. Il devait tenir jusqu’à l’aubaine de trouver un boulot, n’importe lequel. Il lui posa la question : où trouver un job d’été ici, il était étudiant, il aimait voyager et aurait voulu augmenter son argent de poche, il ne voulait plus embêter ses parents. Il mentit avec une aisance qui le supéfia lui-même. Il dit qu’il allait entrer en deuxième année de licence à Lyon, et que les partielles s’étaient bien passées, il espérait partir en stage rapidement, en attendant il soufflait un peu, tout en cherchant un peu d’autonomie financière. Il verrait par la suite s’il pouvait devenir ethnologue ou chercheur en sciences sociales, il n’avait pas encore assez d’expérience pour pouvoir tout décider maintenant. Mme Trinitad se laissa charmer et lui dit qu’il tombait bien, sa friterie venait d’ouvrir et son succès auprès des clients l’avait prise au dépourvu, il n’y avait plus assez de monde pour servir rapidement et la seule personne qui avait les compétences pour la seconder était son plongeur, elle allait lui en parler, et la place serait certainement libre dès le soir. Marco cacha sa joie fofolle et prit un air très pro pour lui dire qu’elle pouvait compter sur lui, qu’il était son homme. Elle rit aux éclats, puis griffonna l’adresse et le numéro de téléphone , ajouta un petit dessin pour lui donner des repères utiles pour qu’il ne se perde pas dans le quartier. Il se demanda si elle avait lu Modiano. Lui n’était pas en fac, mais il lisait beaucoup, tout ce qu’il pouvait trouver dans les boîtes à livres, de plus en plus nombreuses en ville. Il avait toujours l’impression que les livres venaient à lui, qu’il n’avait même pas à faire d’effort, il aimait ce moment où des titres et des noms d’écrivain femme ou homme lui sautaient à la figure. Il triait et emportait ce qui lui plaisait. Les laissait en passant dans une autre boite à livres pour ne pas s’encombrer. Il était à la recherche depuis quelques temps des livres de Castaneda, il en avait trouvé un et l’avait gardé précieusement. On a beaucoup de temps à soi, lorsqu’on fait vraiment la route en solitaire. Beaucoup de gens ne l’imaginent même pas et parlent de fainéantisme ou de comportement anti-social. Il faudra qu’il leur parle un jour des raisons qui l’ont poussé à prolonger cette façon de vivre après sa grosse rupture amoureuse. Bien sûr, il ne se sent pas que victime d’un rejet puis d’une exclusion indépendante de sa volonté, il a opté depuis pour la liberté, la vraie, celle dont tout le monde parle et que personne n’a envie de concrétiser d’une manière aussi radicale. Marco est en train de devenir chamane… à son insu mais il n’en parle pas, il écoute.

Conversation

Et il se laissait aller parfois à raconter des bribes d’histoires qu’il avait entendues et retenues sans tous les détails, il avait appris à ne pas s’apesantir sur les drames humains, mais il les tenait en respect dans sa mémoire, il ne faisait jamais d’humour devant les gens concernés.Il n’aimait pas la mort et la désinvolture ou la dérision à son sujet. Il connaissait la valeur de la vie et refusait autant de la perdre que de l’enlever , même aux moustiques qui l’enquiquinaient l’été. Ils leur disait d’aller un peu plus loin, sur un trognon de pomme pourri par exemple. Les résultat était aléatoire.

Au plongeur qu’il avait remplacé, il se mit chaque soir à raconter en quelques mots des histoires qui n’étaient pas la sienne :

L’histoire de l’enfant qui ne voulait pas sortir du ventre de sa mère avant qu’on lui ait demandé son avis sur l’intérêt de naître à cet endroit. Il proposa qu’on installe un velleda dans son nid parfait sous tout rapport pour y cocher sa réponse au stylo effaçable.

L’histoire du vieillard grabataire qui ne voulait plus manger la nourriture de l’EPHAD car elle ne ressemblait pas à celle qu’il aimait autrefois dans sa grosse maison de pierre sur la RN 86.

L’histoire de l’adolescente qui était devenue anorexique en regardant manger les autres et qui est devenue infirmière.

L’histoire du préadolescent gracile qui ne voulut plus aller au collège pour ne pas se faire harceler une fois de plus dans le hall des toilettes.

L’histoire du chauffeur de bus qui quittait systématiquement son siège de conducteur pour aider les vieilles dames à canne à s’installer sur la ligne du C15.

L’histoire de la vieille dame à canne qui a refusé tout net qu’on lui prenne le bras de force pour la faire grimper dans le bus C15 et qui traita d’enfoiré et de taré le conducteur.

L’histoire du marchand de roses aux corolles rouges serrées dans du célophane qui n’arrivait pas à les vendre dans ce restau chic et finissait par les jeter dans le caniveau.

L’histoire du caniveau saturé de celophane et de fleurs qui dégorgea un jour une lettre d’amour dans un tube de laboratoire et elle venait de Chine.

L’histoire d’une chercheuse Ukrainienne qui n’avait qu’une poignée de dollars en poche et une famille à nourrir prête à tout pour faire aboutir son projet d’ A.R.N. On a vu sa photo dans un journal français.

L’histoire de l’A.R.N.Messager dont on ignore toujours les intentions.

L’histoire d’un livre de PEREC enseveli sous une pile de livres plus récents et qu’on a retrouvé dans une boîte à livres à côté d’un manuel de recettes de la Mère BRAZIER.

L’histoire d’une cuisinière dans un restaurant de camionneurs sur la RN86

L’histoire de deux camionneurs en train de raconter leurs malheurs à une cuisinière fatiguée dont les paupières tombent et qui aimerait fermer définitivement son restaurant sur la RN 86.

L’histoire d’une femme seule le jour du tremblement de terre dans une commune de la RN 86.

L’histoire d’un assureur débordé le lendemain du tremblement de terre survenu dans une commune voisine sur la RN 86.

L’histoire d’une mélomane qui ne peut pas s’empêcher de battre la mesure et de fermer les yeux lorsqu’elle entend de la grande musique.

L’histoire de vingt grands musicien.ne.s qui ne peuvent plus voyager à cause de la pandémie et qui font des concerts gratuitement en ligne, en choeur sur Zoom payant.

L’histoire d’un raconteur d’histoires que personne n’osait interrompre mais qu’on n’écoutait plus. Qui s’intéresse encore aux faits divers ?

J’ai lu par crises. Certaines ont duré deux ans. Dans ces cas-là j’étais obligée de lire de jour dans les grandes bibliothèques universitaires de Paris. On se demande par quelle aberration les grandes bibliothèques publiques sont fermées la nuit. J’ai rarement lu sur les plages ou dans les jardins. On ne peut pas lire dans deux lumières à la fois, celle du jour et celle du livre. On lit dans la lumière électrique, la chambre dans l’ombre, seule la page éclairée.

mARGUERITE DURAS – LE MONDE EXTERIEUR – outside 2

Marco ne sait pas comment vider sa tête. Il en a trop vu , trop entendu et il en a trop bavé pour ne pas se sentir solidaire, mais la lecture lui a permis de prendre du recul; de savoir enfin ce qui lui déplaisait et ce qui l’attirait. Il aimait le ton péremptoire de Marguerite Duras, cette façon bien à elle de lire le dehors avec des lunettes de plus en plus épaisses. Un peu comme dans ce film de Woody Allen qui avait fait le contraire, les retirer pour pouvoir n’ y voir que plus flou encore Elle, M.D pouvait être facilement une femme dont on se moque, que l’on prend pour une folle et de haut, elle avait appris à écrire dans deux langues, le Français et le Vietnamien. Leur ressort principal tous le surjouaient : le refus de la réalité et de l’injustice faite aux pauvres, aux femmes et aux sans chance. Une rébellion et un amour inassouvi.e.s. Il fallait qu’il relise ce livre : Un barrage contre le pacifique.et revoir un film au scénario déjanté qui ne laisse pas le temps de comprendre les paroles en anglais dans la bouche des acteurs autant que sur la bande de traduction. Impossible de raconter le film en sortant. Ils sont fous ces américains disait son père. On y attrape au vol ce qu’on peut on en reparle rarement. T’as vu le dernier Woody Allen ? Non , je n’ai pas le temps d’aller au cinéma et je préfère les livres, tu t’arrêtes quand tu veux…. Dans le monde où nous vivons Marco sait qu’il faut éviter de fermer les yeux trop longemps mais c’est compliqué pour trouver ses moyens de subsistance.Alors il regarde et il écoute. Il aimerait parfois avoir la compagnie d’un chien qu’il aurait élevé lui-même, transporté tout petit dans sa besace pour qu’il soit toujours rassuré par son odeur. Un berger des pyrénnées lui avait parlé de cette astuce. Le chiot est moins lourd qu’un agneau ou qu’un chevreau. Marco n’aurait jamais eu peur d’un chien qu’il aurait élevé lui-même et calmé à la voix. La fidélité d’un chien n’est pas que légendaire. Certains réalisent des exploits dans les pâturages, évitant aux bêtes de tomber à la queue leu leu au bord de falaises inattendues. Ne levant pas la tête , les premières de cordée entraînent parfois le reste du troupeau dans des zones à risque. Il avait une histoire à raconter à ce sujet. On en avait pas parlé dans le journal. Le gars tout jeune berger en estive avait perdu vingt brebis d’un seul coup; dont trois pleines. Elles étaient tombées dans un torrent et s’étaient fracassées les unes sur les autres. Le gars avait crié, insulté , même son chien, mais celui -ci n’a rien pu faire. Le berger employeur licencia le débutant sans indemnités ni salaire pour une semaine de travail, il ne l’avait pas encore déclaré. De nuit, le gars descendit de la montagne en pleurant et chercha un autre boulot auprès des chèvres. Il renonca à la transhumance qu’il aurait voulu vivre au moins le temps d’une saison, tout seul avec les bêtes , pendant plusieurs semaines au grand air avec le bruit des cloches. Ancien éleveur de chevaux, il prit conscience qu’il les préférait aux moutons mais qu’il ne résisterait plus au charme des chèvres. Elles sont indisciplinées mais plus intelligentes que les brebis. Il sourit intérieurement en se rémémorant certaines joutes avec des béliers teigneux sur l’estive, ils attaquaient parfois par derrière. Il avait perfecionné une technique en les attrapant par les cornes de chaque côté en leur imposant un balayage de judoka. Une fois sur le côté , leur oeil furieux le faisait rire, alors il leur parlait comme un chef de meute à un jeune effronté. Une fois sur deux, ça marchait; mais il fallait se carapater si ça échouait. Il se promit de bien dresser son futur chien et de ne le prêter à personne. Le regard d’un chien malicieux ou malheureux est inimitable. Dans le bistrot où il a ses habitudes après sa plonge du soir au bord du lac. Marco s’offre un café allongé, sa récompense, son luxe juste avant la fermeture. Deux euros quarante ( il multiplie toujours mentalement par 6,55957 francs pour avoir un motif de maudire les prélévements de l’état ) il aime le rituel du double stick de sucre et du gâteau sec d’origine belge emballé, il récupère ceux qu’il voit sur les autres tables, le patron ne dit rien, mais il n’en offre pas, c’est un gentil, il parle à tout le monde et fait respecter son autorité auprès des poivrots et des gueulards qui s’attardent, il ne les tutoie pas, il dit ici je suis chez moi, et je vous demande de partir … Marco sourit, il le trouve cool le boss du PMU.

un gecko derrière la vitre

Pour comprendre la vie de Marco, il faudrait remonter loin dans son histoire, mais lui-même n’en a pas envie. Des histoires comme il dit la cour en est pleine. Il suffit d’ouvrir un canard, surprendre les conversations dans les files d’attentes de commerçants, s’asseoir dans un square où des enfants jouent et des adultes surveillent, le monde est plein d’anecdotes de choses pas ragoûtantes de violence de perfidie mais aussi de tendresse de consolation de désir … Mathide qu’il connaissait bien disait que c’était « la vie poireau-pommes-de-terre » à côté de la vie qui fait peur et provoque des paniques.Il aimerait la revoir mais il n’est pas pressé. Il sait qu’elle l’aime comme ses propres enfants. Elle est maternelle comme la fameuse Dame de Haute Savoie. Mais ne pas la déranger lui semble préférable. Comme dans les dédicaces de Beckett à Bram Van Velde ou vice versa, ils n’avaient pas besoin de beaucoup de mots; ils s’étaient tout dit avec la nourriture partagée, la peinture à regarder ensemble et le silence à cultiver. Les mots , même bien choisis, rajoutent toujours du malentendu. Deux regards bleu glacier se comprennent instantanément. Lorsqu’il quitta son boulot alimentaire au bord du Lac de Paladru , il aurait bien voulu emporter avec lui le gecko qu’il avait aperçu derrière la vitre du fournil. Il était furtif et craintif; mais lorsqu’il s’immobilisait, il donnait l’impression qu’il voulait rencontrer quelqu’un. Cela pouvait durer longtemps. Mais dès que Marco bougeait, l’image du gecko disparaissait comme les images d’un diaporama. Il fallait attendre le lendemain pour revoir la même image au même endroit. Les geckos sont des casaniers.solitaires. Il lui font penser à la préhistoire.

La clé des langues Jean Yves Loude

On a beau avoir une santé de fer disait un poète ou un humoriste, on finit toujours par rouiller. Marco sait qu’il doit passer des frontières avant qu’il ne soit trop tard. Il a trouvé un livre de Jean- Yves Loude dans la boîte à livres près d’une école. Il n’a pas été étonné de le trouver là. C’est un auteur qui aime parler aux jeunes et qui a vécu avec sa femme dans une Tribu Kalash et en a rapporté des films et des livres. Marco aurait aimé partir en voyage avec un type comme lui et vivre cette aventure du dépaysement actif pleine de doutes, de découvertes fantastiques et de rencontres inoubliables. Peut-être que son idée de chamanisme était née de cet auteur là. Difficile de trouver des chamanes dans les Pyrénnées ou autour du Lac de Paladru.

A propos de Marie-Thérèse Peyrin

L'entame des jours, est un chantier d'écriture que je mène depuis de nombreuses années. Je n'avais au départ aucune idée préconçue de la forme littéraire que je souhaitais lui donner : poésie ou prose, journal, récit ou roman... Je me suis mise à écrire au fil des mois sur plusieurs supports numériques ou papier. J'ai inclus, dans mes travaux la mise en place du blog de La Cause des Causeuses dès 2007, mais j'ai fréquenté internet et ses premiers forums de discussion en ligne dès fin 2004. J'avais l'intuition que le numérique et l 'écriture sur clavier allaient m'encourager à perfectionner ma pratique et m'ouvrir à des rencontres décisives. Je n'ai pas été déçue, et si je suis plus sélective avec les années, je garde le goût des découvertes inattendues et des promesses qu'elles recèlent encore. J'ai commencé à écrire alors que j'exerçais encore mon activité professionnelle à l'hôpital psy. dans une fonction d'encadrement infirmier, qui me pesait mais me passionnait autant que la lecture et la fréquentation d'oeuvres dont celle de Charles JULIET qui a sans doute déterminé le déclic de ma persévérance. Persévérance sans ambition aucune, mon sentiment étant qu'il ne faut pas "vouloir", le "vouloir pour pouvoir"... Ecrire pour se faire une place au soleil ou sous les projecteurs n'est pas mon propos. J'ai l'humilité d'affirmer que ne pas consacrer tout son temps à l'écriture, et seulement au moment de la retraite, est la marque d'une trajectoire d'écrivain.e ou de poète(sse) passablement tronquée. Je ne regrette rien. Ecrire est un métier, un "artisanat" disent certains, et j'aime observer autour de moi ceux et celles qui s'y consacrent, même à retardement. Ecrire c'est libérer du sentiment et des pensées embusqués, c'est permettre au corps de trouver ses mots et sa voix singulière. On ne le fait pas uniquement pour soi, on laisse venir les autres pour donner la réplique, à la manière des tremblements de "taire"... Soulever l'écorce ne me fait pas peur dans ce contexte. Ecrire ,c'est chercher comment le faire encore mieux... L'entame des jours, c'est le sentiment profond que ce qui est entamé ne peut pas être recommencé, il faut aller au bout du festin avec gourmandise et modération. Savourer le jour présent est un vieil adage, et il n'est pas sans fondement.

2 commentaires à propos de “#40jours #26 | le buveur de mots”

  1. Beaucoup aimé votre texte. Les cosses de tournesol comme élément de singularité définissent le personnage dans son imprévisibilité. A suivre, oui !