Abri

1

Un départ. Et un retour plus tard. Une obligation, vers des rencontres et vers un travail.

Un arrêt. Puis un départ, puis un autre arrêt. Et encore un départ. Sa vie est une succession de pauses. Il voyage mais n’est pas libre, il soupire en voulant sourire, il s’arrête sans arrêt.

Et puis une fin. La Grande fin. Plus de passagers ni de chauffeur. Plus d’hommes et plus de mouvement. Le vide s’immisce et la ville n’est plus. Le brouillard se lève.

2

Le brouillard s’intensifie. Rapidement, le ciel déjà bas rejoins le sol, scellant la rupture entre les mortels et l’infini. Un souffle glacial fuit d’ici en rampant, entre commissures et interstices. Les corps et les matériaux s’épuisent; les jambes s’affaissent, le verre se dilue, les dos fondent, le béton se floute, le métal disparait. Tout se liquéfie, et tout se mêle. Tout rejoins finalement le brouillard et plus rien n’a de limite. Il n’y a plus de départs, ni de fins, plus d’horizon ni de souvenirs.