Rue de la sellerie à l’entrée des artistes
après la cage de verre, emprunter l’escalier
Dans sa cage de verre la gardienne connait chanson
les retours donnent le la
ici, maintenant
La, si, do, fa
Elle n’aime ni les contrebasses, ni les cors, ni les basses
mais les ténors et Carmen
C’est la gardienne, c’est elle, rue de la Scellerie qui tient la loge C’est une ancienne
Elle a tenu un temps un bar, porte de grands anneaux d’oreille
tire ses cheveux en chignon et boit des jus et des coupes
C’est la gardienne, c’est elle, qui préfère les soirs aux matins
Le soir les visages s’écarquillent, l’humeur prend des couleurs de bulles, d’où le surnom : Bubulle
( rue de la Scellerie quand je passerai il pleuvra comme à chaque fois; dès l’entrée des artistes je ralentirai le pas; je te croiserai, ou elle, ou pas; longtemps que je n’aurai plus traversé la ville –tu ne le sais pas? je ne vis plus ici– puis je marcherai jusqu’aux berges laissant la Cathédrale dans mon dos : si bémol do ; je me coulerai au long des quais; je verrai l’arbre à cheveux flotter, j’entendrai voler les guitares et je penserai à toi –de-ci, de-là– qui sait )
Tu fais quoi ici aujourd’hui : Je passe
Rue de la sellerie je ne fais que passer
Bubulle est morte ça fait quatre ans
Bubulle morte, on a mis un digicode à l’entrée
À présent on gardienne par demi-journées
Après la loge, monter
Aux portants pendent des robes sans corps
La méridienne fait tapisserie
Passer la porte de jardin
Voir le chef campé dans ses docks sécurisées
et tous les premiers de matin s’armer d’outils
La cage de scène est encore nue
Le cadre bée la salle obscure
Les violines et les incarnats fondent à l’ombre des stucs aplatis
Il y a des pendrillons en tas
Noirs au touché de velours
Des châssis posés à l’envers
Ce matin on dé-trappe deux rues pour une tranchée scénographique
et le vent va de cour à jardin, il fait des noeuds dans les cheveux
Rue de la Scellerie dans la fosse dès huit heures l’accordeur en pince pour les cordes
Quel beau texte, triste aussi, j’aime beaucoup la première partie avec cette gardienne qu’on aurait aimé connaître, et puis le digicode après, affligeant.
Merci Clarence (moi j’aurais bien dansé avec elle au « Musette »)
Merci Nathalie pour ce bel et entraînant envers des décors.
Merci Ugo merci .., un texte de trop sans doute , variation d’atelier pour attraper on ne sait jamais une phrase au vol et jeter le trop
bubulle ça fait penser au champagne
Les coupes de Bubulle rue de la Scellerie 🙃merci Piero