Time is money

Un carrefour. Une intersection. Une avenue coupée par cinq rues, trois d’un côté arrivant à angle droit, deux de l’autre côté à angle aigu, formant une sorte d’étoile irrégulière à sept branches. Au centre, en hauteur, un feu rouge, trois couleurs, quatre faces. Et plus haut encore, en périphérie, en bordure d’un accotement, flottant dans l’air, surmontant la circulation, un Continuer la lecture Time is money

La balustrade disparue #4

Il a servi d’aide aux mains et coudes de ceux qui, avec le bon repas, qui la truite de la Vernaison, qui le poulet aux écrevisses, l’eau à la bouche ou déjà repus, le gosier sec ou déjà étanché et égayé par la clairette et l’eau de source, se penchaient et s’appuyaient sur la balustrade, dans un délassement du regard vers la profondeur de la vallée. Continuer la lecture La balustrade disparue #4

#4. L’enseigne

Debout de l’autre côté de la rue, immobile, elle ferme les yeux. Elle inspire et expire lentement. Elle convoque le passé, prend racine dans le présent. Elle ressent quelque chose qui attire l’intensité. C’est une pensée et ce n’est pas une pensée, une émotion étrange. Elle imagine, projette son regard quelques décennies en arrière. Dans sa tête, elle la voit Continuer la lecture #4. L’enseigne

Où l’on s’interroge sur la posture de l’enquêtrice

C’est le 15 août, elle raté le bus. Il part de Chasselay et non de St-Germain-au-Mont-d’or les dimanches et jours fériés. Elle essaie de le rattraper en voiture, mais c’est peine perdue ; ça va vite un bus le 15 août. Elle explore un nouvel arrêt Les Balmones juste à la sortie de Limonest. Des villas anciennes avec chien (de garde), Continuer la lecture Où l’on s’interroge sur la posture de l’enquêtrice

Place Nap.

Il désigne d’un geste, le majeur tendu s’adressant aussi bien à une masse qu’à un seul, les autres doigts repliés, l’avant bras décollé du tronc traçant en creux les deux côtés d’un triangle isocèle, bon repère pour l’œil d’un dessinateur, ce vide marqué entre le bras écarté et la lourde redingote ou plutôt capote, manteau rigidifié au col relevé ou Continuer la lecture Place Nap.

Vestiaire | Affinités | #4

Un temple. Il barre la route. Il détache le ciel de la terre. Une inscription sibylline à son fronton bleu. Une écriture, pas de sens. Douze jambes de bétons gris cassées en angle droit sitôt qu’elles touchent le sol. Ici tout est Sphynge. Il faut en passer par les oracles de verres et d’acier qui guettent à chaque entrée. Alentours, sacrifices fumants Continuer la lecture Vestiaire | Affinités | #4

Un bout de mur

La pierre ne vieillit pas, elle traverse le temps invariablement. Elle était là bien avant nous et le sera encore bien après. Comme l’immensité et l’infinitude de l’espace, ce banal constat me donne le vertige. Que savent les pierres ? Qu’ont-elles vu, découvert, appris, là, immobiles, sans rien pouvoir en dire ? Sur ce bout de mur-là, on observe des blocs de Continuer la lecture Un bout de mur

Profusion de signes

Entreprendre un voyage en bus, c’est entrer dans une profusion de signes et c’est parfois déroutant. Laissons la signalisation routière au conducteur, c’est des signes adressés au passager dont elle parle. Des signes de toutes natures : plans, tableaux, schémas, pictogrammes, textes, logo, adresses physiques ou de site internet, numéros de téléphone, flashcode, affiches temporaires; des signes de toutes couleurs, Continuer la lecture Profusion de signes

Le banc des Chibanis

10 heures d’un matin lumineux, la chaleur torride pas encore arrivée, ils sont là tous deux, devisant dans une langue inconnue, pas l’arabe,qu’elle entend souvent dans son quartier, souvent guttural, l’accent ici est plus doux, du kabyle ? Oui, certainement, l’accent doux comme leurs visages doux, comme apaisés, toujours si correctement habillés dans leur costume gris, elle les côtoie presque Continuer la lecture Le banc des Chibanis