Dédale

Courant à vive allure, un imposant escalier en bois noir stoppa ma course : où aller ? la maison était si grande : à droite, une impressionnante allée de portraits familiaux à l’éclat terni, peu importe où je regardais, ils me regardaient en retour. À gauche, une rangée de portes toutes symétriques donnant en leurs intérieures, à d’autres portes, renvoyant à d’autres innombrables pièces ; à l’étage, les murs étaient entièrement recouverts d’un même papier peint que les stries d’escaliers dévoilaient être d’un vert bouteille. Vite il fallait que je me cache ! il me semblait apercevoir, au loin, tout au bout du couloir, une petite porte renfoncée, plus basse que les autres. C’était la première fois que je me rendais dans cette partie de la maison familiale, à se demander si auparavant elle existait. Chose étrange, elle faisait quasiment ma taille. Quand je l’ouvris, rien d’extraordinaire ne m’apparut si ce n’est des balais inutilisés. Je refermais la porte derrière moi, jamais mes frères et sœurs ne me trouveront !

La pierre, gelée et suintante, s’effritait à notre passage, due à l’humidité. Tout était sombre, à l’étroit ; comment était-il possible qu’une bâtisse ait pu abriter des surfaces aussi exiguës. On n’avait pas emprunté la brèche la plus facile, d’autant qu’elle semblait prête à nous tomber dessus. Nous espérions tomber sur quelque chose d’extraordinaire, autre que des vieilles pierres. Là, l’accès s’amincissait de plus en plus jusqu’à ce que nous tombions sur une embouchure ; plus loin, une petite porte semblait avoir résisté. Nous étions sur le point d’arriver à son niveau, mais celle-ci était impossible à ouvrir. Elle semblait avoir un assemblage particulier, il fallut revenir le lendemain avec du matériel pour l’ouvrir ; elle continuait de faire de la résistance. Soudain, les gonds lâchèrent et la porte tomba. Elle ne révéla rien d’extraordinaire au premier abord, mais, à bien y regarder, derrière la petite porte, il y avait, un bloc qui cachait, un squelette de petite taille…