#voyages #10 | ne cherchez pas la gare

C’EST COMME POUR UNE SCÉNOGRAPHIE d’opéra au premier plan le cadre en perspective : vitres, pvc et plaques d’aluminium. Derrière, une rue :  quelques arbres, des voitures, un banc. Tu y mangerais au Skorpion ?   

CE SONT TROIS COULEURS CHAUDES SOUS UN CIEL NEUTRE deux primaire et une secondaire. De l’herbe a poussé en bordure du ballast. Dans l’encadrement des fenêtres le dossier des banquettes est comme l’anse de paniers abandonnés avec les choses qu’on ne voit pas.

CREUSER ET CREUSER creuser encore à l’heure de la grue. Un tas de terre et de pierres entre deux quais. C’est un chantier et le ciel résolument blanc. C’est le chantier de la gare déplacée pour travaux.

Elle a voulu refaire “le voyage du voyage”. Elle est arrivée en car. Elle a cherché la gare. Elle a reconnu le nom mais rien du lieu. Au Skorpion elle a mangé des cornichons aigres doux et bu une bière blanche. Le jeune homme qui s’est approché parlait français.

A propos de Nathalie Holt

Rêve de peinture. Quarante ans de scénographie plus loin, écrit pour lire et ne photographie pas que son lit.

4 commentaires à propos de “#voyages #10 | ne cherchez pas la gare”

  1. « De l’herbe a poussé en bordure du ballast. » Merci Nathalie Holt. Il y a des mots qui disent bien plus que les mots. Des mots qui imposent d’obéir à celle qui refait « le voyage du voyage ». A celle qui nous dit de ne pas chercher la gare. Seul le silence alors. Merci Nathalie pour cette force discrète.

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