dialogue #05 | Carver et l’homme sans mains

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dialogue #05 | Carver et l’homme sans mains


Cette vidéo propose :

 comme chaque cycle qu’on lance ici désormais, on pourra régulièrement les prolonger et les reprendre... voir aussi dans le sommaire de ce cycle dialogue les exercices dialogue présents dans d’autres cycles...

 à préparer cette 5ème proposition, l’impression nette que les précédentes étaient chaque fois comme dans une approche en creux : travailler l’autour des phrases dialoguées, faire en sorte que toute la charge soit sur cet alentour, et décharger au maximum, inflexion et voix, ce qu’on repère comme phrase dialoguée...

 dans le même esprit, insister encore et toujours sur le fait qu’une phrase de dialogue ne répond pas à ce qui la précède directement, mais continue la réflexion intérieure amorcée dès l’écoute de la réplique précédente, donc celle de l’interlocuteur, ou de ce que le lecteur installe comme réflexion intérieure à lire le contexte développé...

 pour la première fois dans cette première suite d’exercices, les deux voix vont venir trouer le texte, soit seules, soit en se répondant l’une l’autre ;

 Raymond Carver est un monolithe, un îlot solitaire dans l’histoire de la nouvelle américaine, par une capacité inégalée à s’en tenir au plus dépouillé de la vie ordinaire, et à faire que l’échange parlé, dans la situation comme fixe à quoi va s’en tenir chaque nouvelle, en soit le mouvement, la peinture...

 j’ai choisi arbitrairement cette nouvelle, Le chasseur d’images (vous la trouverez en PDF dans le dossier habituel) parce que brève (5 800 signes, juste 1 000 mots), et pour un critère qui me paraît décisif pour l’exercice : les 2 protagonistes ne se connaissent pas...

 et c’est bien ça le point de départ : croisement arbitraire entre 2 personnages, sans aucune rencontre préalable, ni savoir de l’autre... après, à vous de jouer : ici on est au plus simple, un démarcheur frappe à une porte comme les autres, dans un lotissement ordinaire...

 et magie aussitôt de Carver : ah on est démuni, ah on n’a aucun point d’appui pour développer ? enchaînement simple : un démarcheur a quelque chose à vendre, forcément... quoi donc ? eh bien, pourquoi pas une photographie du lieu même où on est, et le jeu de miroir dépliera la nouvelle sans avoir rien d’autre à ajouter que cette image archétype...

 mais je suis chaque fois interloqué : « un homme sans mains », on rompt le pacte de la situation ordinaire — mais justement, est-ce que l’homme privé de ses mains n’est pas l’allégorie, ou la métaphore de l’auteur sans sujet à son histoire, et c’est ce fait métaphorique (non, puisque l’homme n’a réellement pas de mains, qu’on va décrire les sangles et bretelles, et même sa braguette...) :

 est-ce que pour autant c’est une confrontation entre celui qui ouvre, et l’inconnu qui entre ? repérez dans le texte ce qui (des deux côtés) concerne les enfants : le démarcheur et le narrateur sont totalement à égalité dans l’affrontement de ces paroles toutes biaisées, toutes glissantes, leur ellipse permanente...

 difficile ? non, ça coulera de source — à une seule condition : prendre bien le temps de laisser venir à soi une de ces situations-noeud, situations-trouble, parce que l’échange se fait avec un inconnu...

Et bonnes écritures !


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 23 mai 2022
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