#enfances #02 | Walter Benjamin, coffres, boîtes, tiroirs

un cycle sur le monde vu à hauteur d’enfance


 

#02 | Walter Benjamin, coffres, boîtes, tiroirs


Un gros meuble à tiroirs, encombré de bilans
De vers, de billets doux, de procès, de romances
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances

Alors oui, Baudelaire en son meilleur, dans ses Spleens, il est capable de considérer l’expression « un gros meuble » comme matériau poétique ?

On va le prendre à la lettre, et les ouvrir, ces tiroirs.

Archétype du récit d’enfance ? Mais à condition de ne pas se focaliser sur les contenus, et ce qu’on y découvre. L’important, pour cette proposition, sera de se concentrer sur le geste. Chercher, ouvrir, explorer.

Déballer ? Ou pas. Mais (voir, tout à la fin d’Enfance de Nathalie Sarraute, la commode rapportée de chez un brocanteur, l’odeur de renfermé, le dessus de marbre noir, et la vieille édition populaire du Rocambole qu’on en ressort) les perceptions olfactives, et surtout tactiles, vont prédominer.

D’un autre grand passage de Nathalie Sarraute, mais en ouverture d’Enfance, non pas (j’y insiste) la poupée en elle-même, mais sa boîte, l’ouverture du couvercle, le papier cellophane à déplier, enfin le geste d’extraire et de soulever ce qu’on y trouve.

Puis les objets eux-mêmes, certainement. De quoi sont-ils la métaphore ? Trait commun aux 32 séquences du Enfance berlinoise de Benjamin et au Enfance de Sarraute : la prégnance de ce qui concerne les mises en abîme de la lecture écriture.

Dans le doc joint, trois séquences de Walter Benjamin : la boîte de lecture, le pupitre, les armoires. Et se reporter au livre pour la « boîte à ouvrage » qui m’a servie de déclencheur pour cette proposition.

Et bien du bonheur, je vous souhaite, pour ce même geste qu’il vous revient d’accomplir...

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 29 octobre 2023
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