
2022.04.23 | Repsol, haltes autoroute suite
Dans la Recherche, au tout début, chaque vacances de Pâques le narrateur et sa famille arrivent à Combray en train. La gare est toujours là, mais depuis il y a les silos. Autour, la Beauce.
D’ordinaire, je monte sur mon GH5 le Sigma 16 1.4, donc équivalent 32, un peu plus grand angle que le classique 50, mais c’est avec cette focale-là que j’ai le plus d’affinité.
Pour les vidéos, j’augmente le grand-angle : avec cet Olympus 7-14 (équivalent 14-28), la sensation d’immersion est plus grande. Mais en photo ? Il me semble toujours que mon regard de myope a besoin de cette proximité renforcée.
Donc, ce dimanche matin, 11 juillet, je pars marcher aux silos d’Illiers-Combray avec uniquement le 7-14. Il faut se méfier : on a vite une impression d’affiche western. Surtout, le champ devient sphérique, voire fish-eye, il faut savoir où sera le point qui rassemble les courbes.
À si peu bouger, je désapprends la photo, je veux reprendre mes gammes. J’ai effacé mes pré-réglages LightRoom, et j’en reconstruis un pour le 7-14, sur une base très différente de mes anciens réflexes.
Et les voilà, les silos d’Illiers-Combray, pris exprès avec le très grand-angle pour chercher, au travers d’eux, la figure toujours évanescente –– non pas de Proust –- mais bien de cette dissolution de soi et du monde qui nous y ramène toujours, à la Recherche.
Peut-être, dans deus ans, que je regretterai d’avoir utilisé l’Olympus et non le Sigma, mais c’est comme ça : ça me perturbe moi, bien autrement que ça perturbe le réel même (voir aussi sur Kuula les versions 360, d’autres questions, mais la frontale marche encore fièrement devant).
1ère mise en ligne et dernière modification le 13 juillet 2021
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