
2007.03.17 | Nevers, « quant à vous, les Illuminés »
Ce mercredi 10 décembre, avec Dominique Pifarély nous sommes dans la salle à partir de 15 heures, mais difficile de répéter : trop de réverb dans la salle vide, et pas possible d’ouvrir la cloison du fond puisque, le mercredi après-midi, la bibliothèque de Bagnolet est une ruche (et heureusement !).
Il y a toujours ce moment, dans l’heure qui précède la lecture, où il n’y a plus que se concentrer, respirer, se vider. Pifarély, quelque part dans les livres (rayon Philosophie, comme par hasard) joue de simples gammes, ou peut-être du Haydn ensuite, sur son violon acoustique.
J’ai préparé sur la Sony PRS-505 un parcours qui me laisse des bifurcations. A un moment, en pleine lecture, je tombe sur un magnifique Reprendons, et du coup je le laisse...
Mon étrange copain violoniste me fascine parce qu’il jour tout. Dans les loges, ou l’après-midi, il vous lancera aussi bien un irlandais qu’une biguine, du Jean-Luc Ponty que du Grappelli, Bach ou Ysaïe. Ou Led Zeppelin, ou Jimi Hendrix. Seulement, ce soir, puisqu’il s’agit de Jimi Hendrix, c’est avec la matière son qu’il s’explique : le son électrique, les boucles et récurrences, le vieux fond blues entendu très loin sous la musique acoustique.
Et sans doute que je ne lui facilite pas la tâche, avec mes enfilements narratifs. Mais on fera un pont solide : lui sur sa mandoline fretless, fabriquée selon ses indications, et moi sur une tentative de traduction de Purple Haze et quelques autres textes de Hendrix : parce que ça tient la route, Hendrix poète, et qu’on ne le sait pas assez.
Toujours un peu stupéfié, en cours de lecture, par la densité ou l’intensité de ce que livre Dominique, là où, à quelques dizaines de centimètres, je le vois partir dans son manche, lancer des structures qui le forcent, lui, à les suivre, et la profondeur des sons électriques qu’il invente ou déploie (un moment, il jouait des deux violons à la fois, l’électrique accroché à son support en feedback sur l’ampli, et lui improvisant à l’acoustique à l’intérieur de ce tissu sonore). Pourtant, il faut bien que je revienne là au-devant avec mon texte et que je reprenne. Si on est aussi nase, à la fin, c’est pour cette sorte d’écoute, je ne sais pas trop par où ça passe, où chaque mot ou chaque incise vient s’appuyer ou se laisse déséquilibrer par ce qu’il propose, constamment en bascule.
Mais là, vers 18h20, 18h40, la nuit s’est faite, l’équipe de la bibliothèque peaufine l’accueil, alors c’est un autre de mes rituels systématiques : quelques photos numériques. De l’autre côté des vitres, les grandes tours Mercurielles se décomposent en reflets sur la propre réflexion de la bibliothèque.
Merci aux b l o g u e u r s présents à la lecture : petite visite à chacun, mais les 4 dernières lettres regroupées, il y a une raison !
Merci spécial à KMS pour les photos live.






1ère mise en ligne et dernière modification le 11 décembre 2008
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