De si Vauban était artiste ou militaire, la question ne se pose que de notre côté. Mais, pour rêver, on repasse au-dedans de soi, tandis qu’on arpente le tour de la vieille citadelle et de son ombilic marin, on doit repasser par le souvenir des livres, ou les convoquer et susciter, ce qui revient au même.
chronique photos et journal, par François Bon
Articles les plus récents
-
2025.10.17 | citadelle
19 octobre, par François Bon -
2025.10.01 | « des fois je suis photographe », 30 camions de profil
1er octobre, par François BonIl y a pas mal déjà de camions sur autoroutes, à force d’ancienneté, dans ce journal images. Les premières séries, c’était dans le trajet du matin en bus Orléans Express, de Québec à Montréal, l’année 2009-2010 : le bus allait un peu plus vite que les camions, quand on arrivait à hauteur de la cabine, je tirais discrètement le portrait du chauffeur. Ce matin, la chance d’être assis à l’arrière-droite, et la route forcément un peu embrumé quand tu ne conduis pas. On doublait les camions, et (…)
-
2025.09.29 | Colette à la BNF, déménageons nos intérieurs mémoire
29 septembre, par François BonNon, quand on se confronte à une telle révision d’une période littéraire qu’on vous a inculquée par d’autres autoroutes, et qui dévoile soudain, hors les questions biographiques, ou la dette qu’on a à cette haute et obstinée travailleuse des lettres, précisément un rapport à la littérature (dès sa mise en oeuvre qui s’appelle l’écriture) une construction hors et malgré le dominant. Avec le corps aussi, depuis la scène et le cabaret, avec la confrontation rémunérée aux compte rendus de (…)
-
2025.09.21 | nouvelles du stockage
21 septembre, par François BonC’est un conteneur banalisé, sur une aire de conteneurs banalisés, loués au mois. Ce n’était plus possible les accumulations de livre : un cageot pour les 96 livres qui m’ont servi pour Rolling Stones, une biographie, un autre cageot idem pour Led Zeppelin, un autre cageot idem pour Bob Dylan, un autre cageot idem pour le Hendrix ébauché à jamais, une grosse réserve aussi, dans un autre bac plastique, pour les Rabelais. Et mes propres publications, revues, bizarreries, collabs, là deux bacs (…)
-
2025.08.30 | la maison Gracq dedans, derrière, par en haut et par en bas
2 septembre, par François BonComment aurais-je refusé cette généreuse invitation de Jérémy Fabre et de son équipe de la Maison Gracq à intervenir (sur Lovecraft en solo, et avec les collègues de la collec Perec 53), samedi 30 août, à la maison Gracq de Saint-Florent le Vieil ?
Ne serait-ce que pour témoigner de la résilience et de la bonne rage de ce lieu jeune et atypique, encore plus cette année après le misérable retrait d’un de leurs principaux soutiens financiers, la Région Pays-de-Loire ? (Et pouvoir y prendre, (…) -
2025.08.26 | Balzac à Vouvray, l’été 1823 à la Caillerie
26 août, par François BonIl y a des périodes plus énigmatiques dans la vie de Balzac, et ces années si importantes parce qu’elles sont l’accès à soi-même, le chemin en soi de l’écriture, soit parce qu’elles sont moins documentées, soit parce que les noeuds concernant l’écriture n’éclosent pas encore au jour, et parfois c’est les deux ensemble. Du séjour de Balzac, 24 ans alors, à Vouvray l’été 1823, on sait les traces dans l’oeuvre (le bal du Lys, la « femme de trente ans », et même ce qui sera transféré de Vouvray (…)
-
2025.08.23 | Saint-Michel en l’Herm, atlas naturel d’un objet seul
23 août, par François BonSi dans l’Atlas des régions naturelles d’Eric Tabuchi et Nelly Monnier on clique sur marais poitevin puis sur silo, on le verra apparaître de suite, en vieux Don Quichotte dans le plein vent d’ouest, attendant à jamais ses moulins : ils ont aussi photographié le temps. Ou bien, si on clique, dans leur classement « voyages », sur « 14/01 à 04/02 2025), il apparaîtra aussi mais accompagné d’un clin d’oeil discret qui m’honore, le vieux portail rouillé du garage de l’enfance, en pays sinistré. (…)
-
2025.08.23 | Saint-Michel en l’Herm, Dominique Sorrente ou l’entrée au domaine interdit
23 août, par François BonEnfant, on habitait cette ancienne île. Ou le pourtour de l’ancienne île, rue d’En-Haut, rue d’En-Bas, avec l’église et le cimetière, les écoles et la Boucarde, les venelles et nous le garage. Mais le centre entier de l’île, et son élévation principale, l’ancienne abbaye fermée dans ses murs. Dedans, des arbres — sinon pas. J’en ai encore souvenir des visites de la partie publique : par exemple un fanon de baleine, recueilli sur la côte en 1835 (de la date je ne me serais pas souvenu, mais (…)
-
2025.07.20 | Providence, manuscrits de Lovecraft à la John Hay Library
20 juillet, par François BonDe ces deux mois de séjour à Providence, à l’été 2015, bien sûr des excursions et voyages dans le voyage, et l’exploration de la ville aussi. Mais la première constante, c’étaient ces matins à la John Hay Library, à déchiffrer les manuscrits, moins transcrire (c’est déjà fait, et si bien) que les comprendre par la main, l’encre, les ratures, l’objet support lui-même. Grande salle climatisée, et, il y a dix ans, pas grande propension au numérique encore, la petite bandelette droits réservés à (…)
-
2025.07.17 | Rabelais seul le soir à Tours réfléchissant à la veulerie du monde
17 juillet, par François BonOn passe tellement de fois en voiture devant lui, au visage noirci, surplombant le rond-point de cette pauvre fac décrépite qui a porté son nom mais depuis 2017 ne le porte plus, ça la fiche mal, la littérature. Alors il continue de noircir et regarde d’en haut la circulation, le soir il s’évanouit dans la nuit et ça va un peu mieux, sauf là en été avec une guinguette à ses pieds pour la bière et la promiscuité mais il la surplombe d’encore plus haut, et noirci ça se voit moins dans la nuit. (…)