marche d’approche #1 | romancier omniscient, voit tout sait tout

en ouverture de « Outils du roman », on lance progressivement la machine avec un exercice pris à ceux de John Gardner


 

 

romancier omniscient, voit tout sait tout


En amont du lancement du cycle, le temps aussi de rassembler tou.te.s les participant.e.s, on lance progressivement l’écriture.

Le souhait aussi, comme pour l’atelier ville il y a 2 ans, de ponctuer les exercices principaux par des exercices sans pré-requis, simples thèmes ou outils formels, qui permettent à chacun.e d’accumuler de la matière, de créer progressivement l’univers qui s’engouffrera dans la fiction.

Je pars d’un des exercices, le 5, de la série de 30 proposés par John Gardner dans ce livre historique qu’est son The art of fiction :

Écrivez le début d’un roman en utilisant la forme de l’auteur omniscient, en rendant perceptible l’omniscience de l’auteur par entrer dans les pensées d’un ou plusieurs des personnages après avoir établi la voix. Comme sujet, choisir soit un voyage soit l’arrivée d’un étranger (la perturbation d’un ordre -– début habituel d’un roman).

Ne pas se braquer sur l’idée d’un « début de roman ». Ce que vous allez écrire a commencé bien en amont de votre texte, et se prolongera après lui. C’est un fragment de la vie du monde, et voilà.

Par contre, à y regarder de près, il y aurait comme une inversion de regard.

La situation ? Simple : un lieu où des gens se croisent, entrent, sortent. Dans ce temps de traverser (je donne quelques exemples dans la vidéo), le temps de croiser le regard ou pas, observation passive, on va ouvrir le dessus des boîtes crâniennes –- narrateur ou narratrice saura tout, absolument tout, de la personne saisie par sa phrase, et c’est cela, brièvement ou pas, qui s’écrit. Mais justement : la multiplicité des personnes saisies par le texte va faire que pour nous, lecteur, c’est un portrait en pied, une figure inverse, de la voix narrative qui va nous happer, à laquelle presque, en tant que lecteur, on pourrait se substituer.

J’ajoute deux demandes :

 « fatiguer le texte », terme de haute cuisine je sais –– juste l’idée que, si on pousse le texte un peu au-delà de ce qu’on avait l’intention d’y écrire, il va révéler d’autres pans, vous prendre par surprise ;

 au moment de l’envoi par mail, si vous êtes inscrit à l’atelier, merci d’un petit codicille, en gros ce qu’en général vous ajoutiez dans les mails, brièvement, sur pourquoi et comment ces choix, et si possible aussi ce que cela vous évoque de lectures, de films.

J’insiste sur le fait (pas d’autre contrainte formelle) que le texte soit rassemblé en un seul paragraphe compact –- ceux de Thomas Bernhard faisaient bien de 160 à 400 pages sans revenir à la ligne ! C’est important, pour la densité de la page web à naître.

C’est juste un début, je compte proposer plusieurs autres exercices du même genre, comme pour assouplir, et collecter des figures, des voix, des lieux.

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 15 juin 2020
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