#40jours #36 | pataouète langue morte

Échos :

« Achpète, mon fils. Je souffle un peu. Y’avait une de ces baffane on aurait cru que la maison allait s’envoler, dis. Balek devant, j’arrive avec la kémia. Y en a pas bezef. Mais ma parole, t’es bislouche ou quoi ? Il s’est tapé une de ces bouffa. Mais d’où tu sors, toi, t’y es un vrai boujadi! Ne le crois pas, c’est un boulanos. Que bouratcho. Arrête de manger tant de figues, tu vas attraper la cagarelle. Quel cagnello! Aïe, aïe, aïe, la calbote que j’vais t’mettre! Oh, mon fils, mets un capeo. Chouf, mon fils. Mémé nous a préparé des bonnes cocas pour la route. S’pèce de djnoun, tu vas t’arrêter d’crier, dis! Tu vas pas me mettre ça, on dirais un gavatcho. On s’est tapé des fèves au koumoun. Avec le kawa, y avait toujours un assortiment de mantecao. J’ai fait des bonnes mounas pour Pâques. J’ai fait oualou à la pétanque. Il s’est tapé une pantcha en sautant du rocher. Arrête de manger comme un rhalouf. Allez les enfants, au schlof. On s’est tapé une bonne soubressade comme casse-croute. Regarde celle-là, un vrai stocafitche. On leur a mis une de ces strounga. On a débarqué en France une main devant et l’autre derrière. »

PATAOUÈTE n.m.

Étymologie : du mot catalan patuès (« patois ») ou encore de son diminutif patuet (petit patois)

Langage populaire des Français d’Algérie, comprenant des mots français, catalans, espagnols, italiens et arabes ainsi que kabyles.

Le parler, souvent imagé, se caractérisait par des intonations et une gestuelle particulières ainsi qu'un volume sonore plutôt élevé.

A propos de Xavier Georgin

Xavier GEORGIN est auteur, animateur d'ateliers d'écriture et membre du collectif La Ville au Loin (https://la-ville-au-loin.fr/). Il écrit des textes où se rencontrent histoires familiales et traces dans l’espace urbain puis les met en son et en images sur son site internet www.xaviergeorgin.fr

2 commentaires à propos de “#40jours #36 | pataouète langue morte”

  1. Pas si morte, cette langue. Mon enfance est remplie de stoquefiche, de bézef, de capeù. Dans la bouche des autres puis dans la mienne, forcément. Elle est belle l’idée de cette mort-là.

  2. tout cela cause fort
    me paraît un tantinet étranger, mais rien d’étonnant puisque née et élevée dans l’ouest dans des patois mélangés au breton
    merci de ces mots forts et en couleurs…