#40jours #38 | limites confuses

Pas un quartier. Limites. Un peu floues. Pas le même quartier. Pour tout le monde. Frontières mentales. Frontières imaginaires. Belleville. Un lieu. Pas un quartier. Chacun. Ses limites. Personnelles. Psychogéographiques. À partir de quand. Changer d’ambiance. Ne plus. S’y retrouver. À partir de quelle rue. De quelle maison. De quel tournant. Ce n’est plus l’espace. Ça se sent. Tellement. Partir. En exploration. Sans cesse. Recommencer. À dériver. Chercher. Voisinages. Indiscernables. Système. Incertain. Se mettre. En exposition. Chercher. Comment. Le jour. Éclaire. Ce coin de voie. Est-ce qu’il se rattache. Par la lumière. Par la chaleur. Par l’odeur. Par la vitesse. Par les lenteurs. Fait encore. Ou ne fait plus. Partie du lieu. Pas à pas. Au-dessus. La limite. Bouger. Imperceptiblement. Par-dessus. Des écarts. Vibrants. Longer. Passer. Repasser. Tirer. Cordeau. Infléchi. Pas raide tendu. La limite. Se tire. En marchant. Courbes. Remords. Ajuster. Sans cesse. S’empêtrer. Souvent. Attractions. Passionnées. Non résolues. Osciller. Belleville. Lieu vague. Autour. De deux axes. Centraux. En croix. Zone Goncourt vers zone Télégraphe. Zone Colonel-Fabien vers zone Couronnes. S’appuyer. Sur ces axes. Eux-mêmes. Arbitraires. Délimiter. Follement. Quatre triangles. Quatre. Coins. D’arrondissements. Mouvants. Ça dessine. Quadrilatère. Mou. Drapeau. Flottant. Déformé. Selon les besoins. De la vie. Au jour le jour. Contour. Minimal. Ne pas pouvoir. Simplifier. Parler de zones. Administratifs. Pas d’accord. Se disputer. Un bout. Çà et là. Tenter. Les démarcations rigides. Échouer. Les habitants. Du domaine. Ne pas se tromper. Les bordures. À peine. Mouvantes. Ici. Pas de ligne. Pas de barrière. Juste l’esprit. Du lieu. Défini. En mouvement. Suivant des flux. Des occupations. Des ségrégations. De la morphologie sociale. Des identités. Des refus. Fluctuants. Penchants. S’y reconnaître. Y tenir. À sa zone. Individuelle. Discussions. Infinies. Insolubles. La frontière. Facultative. Et indispensable. Paradoxale. Fait de la brume. De chemins. Irréelle. Belleville. Pas un quartier. Pas de frontières. Bouger. Ne pas s’appliquer. C’est des parages. Approximatifs. Dans la plus extrême. Précision. Celle. De tous. Réunis. Approximatif. Et certain. Dans la relativité. Passer. La limite. Changer. De microclimat. Passionnel. Objectif. C’est quitter le secteur. S’imaginer. Habitant. D’un site. Clairement. Un milieu. Aux confins non bornés. Aux lisières dentelées. Défendre. Un territoire. Indéfini. Habiter. Belleville. Ne jamais. Se tromper. Vacillant. Affirmatif. Chauvin. Sans frontières.

A propos de Fil Berger

Fil Berger, je, donc, compose les textes qu’il écrit avec des artefacts sonores et graphiques et ses pièces musicales avec des artefacts d’écriture et graphiques. Le tout cherche, donc, une manière d’alchimie modeste située entre ces disciplines. Il a publié des livres d’artiste avec le plasticien Joël Leick chez Æncrages et Dumerchez. Quelques revues comme Paysages écrits, Traction Brabant ont retenu des textes. Il a travaillé et composé des pièces musicales documentées sur CD. Il a partagé pendant plus de vingt ans des moments de création avec des chorégraphes, des plasticiens, des auteurs, des improvisateurs et des compositeurs. Il a animé des ateliers d’écriture et de partitions graphiques avec des personnes de toutes sortes. Fil Berger, je, donc, est un improvisateur qui compose et performe en forgeant ses propres outils, ses champs lexicaux, ses instruments, sa présence au monde en les mettant sans cesse en variation continue. Son travail est la recherche de convergences multiples entre... l’idée et la pratique du « baroque » et... la pratique et l’idée de l’insurrection « œuvrière » autonome.

8 commentaires à propos de “#40jours #38 | limites confuses”

  1. beaucoup de notions fortes dans ce texte
    tu parles de lisières, de zones, de limites, de frontières imaginaires, toute un monde à explorer
    une proposition qui va au-delà de ce qu’elle promet au premier abord

    bravo aussi pour ta ténacité à te tenir en territoire de Belleville

  2. Merci mille fois Françoise pour ton message.
    Les frontières de ce que j’appelle « Belleville » m’ont toujours préoccupé. Autant dans mes pérégrinations que sur les cartes.
    Quatre bouts d’arrondissements placés de part et d’autre de deux axes… et des bordures variables selon l’humeur psychogéographique…
    Jusqu’à quel bout de rue peut-on dire « j’habite Belleville » ??
    Une obsession !
    Encore merci, chère Françoise !

  3. Oui, comme tu connais si bien ce quartier aux frontières insaisissables. Tu disais que tu n’y habitais, mais on ne le dirait pas !
    Beaucoup aimé ce texte et la façon dont tu déclines l’imprécision de de ces limites et ce vague malaise de quelqu’un qui s’y confond. Les pas effacent les traces de ce qui sépare ! Merci, Fil !

    • Merci chère Helena !
      Tu as si bien ressenti ce texte. Ça me fait très plaisir.
      Encore un grand merci !

  4. Haute voltige très réussie. Incroyable l’audace des cassures en plein milieu. Et l’effet que fait ce texte comme du décousu recousu. On suit bien le fil. Désolée, j’ai pensé cela avant de repenser au nom de l’auteur. 🙂 Et oui, elle a raison, Françoise, toutes ces notions très fortes ! Merci.

    • Merci à toi, Anne !
      Ton retour me touche beaucoup.
      Il m’incite à croire que je n’ai pas loupé mon coup…
      Merci encore !