A propos de Laurent Stratos

J'écris. Voir en ligne histoire du tas de sable.

#nouvelles | Laurent S., Manger la langue

01- Le classement de mes livres, un problème gastronomique. Le classement des livres dans ma bibliothèque est un problème insoluble ou presque insoluble. Je m’explique, dans ma bibliothèque, il y a deux catégories de livres, deux mondes qui divisent l’espace, les livres que j’ai lus et ceux que je n’ai pas lus. Dans une bibliothèque publique, le classement est fait Continuer la lecture#nouvelles | Laurent S., Manger la langue

#gestes&usages #09 | Écrire était un geste

Écrire était un geste Écrire est un geste qu’on nous apprend, un geste qui n’a rien de naturel, qui demande une gestuelle précise. Apprendre à écrire est long et difficile pour un enfant, presque douloureux pour le corps. Ce geste de transmission et d’enregistrement d’une pensée (simple ou complexe) peut être réalisé avec des moyens rustiques (craie, fusain, etc.)  Cet « Continuer la lecture#gestes&usages #09 | Écrire était un geste

#gestes&usages #08 | La violence fantôme

La violence : Caractère de ce qui se manifeste, se produit ou produit ses effets avec une force intense, brutale et souvent destructrice. Elle ouvre le dictionnaire, pour comprendre enfin : Caractère de ce qui se manifeste, non, il y a une erreur, cette violence, elle ne s’est pas manifestée, c’est l’inverse, elle n’a jamais existé, elle a été effacée. Continuer la lecture#gestes&usages #08 | La violence fantôme

#gestes&usages #02 | La course des courses

Tu sais, je cours tous les jours, je m’entraîne, c’est le prix que je dois payer pour rester libre. Je ne change jamais de parcours, je fais le matin cinq tours de la cité, les autres se marrent à chacun de mes passages, ils me proposent une taffe, mais je refuse, il faut que je sois à cent pour cent, Continuer la lecture#gestes&usages #02 | La course des courses

#gestes&usages #01 | Sa robe, version complète

À cause de la couleur de sa robe, je crois, oui ça a commencé comme ça. Elle n’était pas comme avant, elle était plus lumineuse, plus voyante, quand je lui ai demandé si je l’avais déjà vu, elle m’a dit que c’était la même qu’elle l’avait porté plusieurs fois au cours des deux dernières années, à la maison, je savais Continuer la lecture#gestes&usages #01 | Sa robe, version complète

#gestes&usages#01 | Sa robe

À cause de la couleur de sa robe, je crois, oui ça a commencé comme ça. Elle n’était pas comme avant, elle était plus lumineuse, plus voyante, quand je lui ai demandé si je l’avais déjà vu, elle m’a dit que c’était la même qu’elle l’avait porté plusieurs fois au cours des deux dernières années, à la maison, je savais Continuer la lecture#gestes&usages#01 | Sa robe

#enfances #04 | Le pacha

L’envie de dormir, espérer grâce au sommeil restant en lui, rêver à ces quelques jours à la maison. La tête dans la ouate, les yeux pleins de croûtes, le nez bouché, le front chaud et une légère toux presque toujours en renfort, rêver les jours sans école, mais le premier matin, celui du possible, attendre le verdict du thermomètre avec Continuer la lecture#enfances #04 | Le pacha

#enfances #03 I La crique aux oursins

1/ Perdu parmi les autres, tant de regards, que j’admire, espérant être fort pour passer l’épreuve. Alors sur les rochers rouges et coupants, presque tremblant, attendant mon tour, je regarde les oursins noirs et piquants. 2/ Il est perdu parmi les autres, perdu dans ces regards aimés, il espère être courageux. Dans cette crique de rochers rouges, il tremble un Continuer la lecture#enfances #03 I La crique aux oursins

#enfances #02 | Les boîtes à trésors

Il suffit qu’un être découvre une boîte sous une pile de drap, pour que se produise une opération magique, elle devient une boîte à trésors, lui offrant un millier de rêves. Ces boîtes mystérieuses, souvent placées au fond des tiroirs et des étagères, ne sont pas cachées, juste protégées, recouvertes par les objets du quotidien. On les ouvre quand la Continuer la lecture#enfances #02 | Les boîtes à trésors

#enfances #01 | Têtes à corps

On y venait à pied, il n’y avait pas d’autre possibilité, personne n’avait le permis de conduire. J’entrais à la suite de mes grands-parents et madame Piou nous accueillait, elle quittait son comptoir et venait vers nous dans sa robe noire au dos voûté, en haut de ce petit corps plié en deux pour l’éternité, apparaissait deux grands yeux bleus Continuer la lecture#enfances #01 | Têtes à corps