A propos de Marie-Caroline Gallot

Navigue entre lettres et philosophie, lecture et écriture.

#enfances #00 | le sirop de fraise et la fumée des cigarettes

La perte est presque statique, pas besoin de courir, peut être aurait-elle préféré avoir à traverser une forêt, essoufflée, paniquée puis enfin sauvée. Une belle histoire de sauvetage après une bonne peur bien saine, une de celle que l’on se plait à raconter, des années plus tard, avec le sourire amusé de l’adulte, une histoire à sauveur, presque à conte Continuer la lecture #enfances #00 | le sirop de fraise et la fumée des cigarettes

#été2023 #12 | La petite chaise pliante qui colle aux fesses comme le silence

Le silence. Passer la porte et le sentir là comme cette masse amorphe qui vient s’échouer sur les épaules. Ne pas savoir où poser le corps dans ce mutisme hypocrite, oui parce que juste avant, il n’était pas. Choisir le siège le plus discret, chaise pliable calée dans le coin le plus anodin de la pièce, mais, oh misère, n’est-ce Continuer la lecture #été2023 #12 | La petite chaise pliante qui colle aux fesses comme le silence

#été2023#10# Paix sur le zinc

Il se colle un patch Nicorette skin 25mg, spécial gros fumeur, avec peut être cet espoir du matin, celui de réussir une journée nette. Ce sera sûrement à cause de cet effort qu’il se dira je peux m’en jeter un petit, de verre. Là au café du coin, après cinq expresso. Il touille la tasse alors même qu’il ne sucre Continuer la lecture #été2023#10# Paix sur le zinc

#été2023#09bis-Place des premières clopes

Place des premières clopes, dans l’abris en tôle brinquebalant, les talons sont bien trop hauts pour la traverser, se concentrer pour que la démarche semble naturelle, tu parles d’un défilé, la place des cars en guise de podium avec pour seuls spectateurs des adolescents boutonneux en quête de désirs maladroits.  Place des bagarres, eh les gars y a baston ! Place des Continuer la lecture #été2023#09bis-Place des premières clopes

#été2023#09-Lieu- Place des cars

La place n’est pas centrale, non ce n’est pas la place du marché, ni même de la mairie ou encore de la poste. Cette place n’a de sens que pour les usagers des cars, puisqu’ici on ne dit pas le bus, appellation trop citadine, on ne dit pas non plus le car avec l’accent anglais, mais un car bien sec, Continuer la lecture #été2023#09-Lieu- Place des cars

#été2023#08bis. Jeter.

C’est à elle qu’incombe la tâche, l’ingrate tâche, vider les lieux, faire place nette, cibler tous ces ornements d’un autre temps et les dégager sans hésitation. Là, attraper le souvenir qui n’appartient à plus personne sans se demander s’il avait été offert, décidé, aimé même, comme on peut s’engouer pour un bouquet de fleurs en tissus, on ne sait pas Continuer la lecture #été2023#08bis. Jeter.

#été2023 #08 | Cellules.

La petite case ouverte de la cage de verre donne l’illusion qu’un élan vital est possible. Foutaises, elles ne respirent plus, n’ont jamais respiré d’ailleurs, ces fleurs-nids-à-poussière posées là depuis un temps sans date, alourdies par la poudre sécrétée par la touffeur de la pièce. On ne sait pas si l’enferment est protecteur ou simplement cellulaire, un peu comme la Continuer la lecture #été2023 #08 | Cellules.

#été2023 #07 | Lisser le corps

Les poils, à cette distance, ne se verraient sûrement pas, mais les sentir, ces minuscules barrières érigées malgré soi contre la perfection fantasmée, envahirait la scène, freinerait toute réussite, boucherait la vue, oui, dans leur imperceptible immanence désinvolte, dans leur insidieuse poussée souterraine, -celle qui se joue avant l’éclosion, celle qui remue les profondeurs de la chair innocente-, dans leur Continuer la lecture #été2023 #07 | Lisser le corps

#été2023#04 Le bus de 6h14

Le bus de 6h14 . On n’a jamais compris pourquoi 6h14 alors qu’il n’agit de la station de  départ, peut être qu’on s’est demandé, mais à quoi bon. Le bus de 6h14 de l’unique ligne qui conduit à la ville est comme sacré, grâce à lui, à l’heure où les citadins de la grande cité peuvent se payer le luxe de la Continuer la lecture #été2023#04 Le bus de 6h14

#été2023 #03 | Comme je le disais, il était là

Comme je le disais, il était là, presque aussi immuable que les petites boites en fer dont on ne devinait même plus l’étiquette. La paix, avoir la paix, pouvoir fumer sans entendre Georges tu nous enfumes avec ton cigare- c’était même pas un cigare façon Al Capone, même pas un petit cigarillos, non c’était un Gitane, sa Gitane, mais elle Continuer la lecture #été2023 #03 | Comme je le disais, il était là