A propos de Marie-Caroline Gallot

Navigue entre lettres et philosophie, lecture et écriture.

#été2023 #02 | petits pendus et boites à cendres.

Trois saucissons sèchent encore, petits pendus qui attendent qu’on les décroche-trois, oui comme les petits cochons, le conte, les saucisses, étrange trinité de bas étage- trois  rescapés des banquets sans fin, comme dans l’histoire, pas pris par les bouches lupines dévorantes.  Sûrement là depuis longtemps, bien faits, on imagine sans effort le goût rance, presque acre, de cette charcutaille d’un autre temps. Continuer la lecture #été2023 #02 | petits pendus et boites à cendres.

#été2023 #01| Presser la plume comme on presse un furoncle.

Ce qu’il lui faut c’est un coin pour presser la plume. Être acculée à l’écriture pour que quelque chose sorte. Un peu comme ces boutons pleins de pu- satisfaction de l’éclatement par pression des ongles. Pression, dépression. Le coin pousse souterrainement la chair jusqu’à ce jaillissement pas plus beau qu’un furoncle percé. Oui, ce qu’il lui faut c’est un coin-bouton Continuer la lecture #été2023 #01| Presser la plume comme on presse un furoncle.

#été2023 #00 | prologue

Il n’est devenu le livre qu’avec ces petits sédiments d’existence, qui, petit à petit, sont venus s’ajouter à sa masse imperturbable d’œuvre, ces presque rien  que l’on dissimule, que l’on n’écrit ni ne dit. Non ce ne sont pas les premières lectures studieuses qui le révélèrent, le livre, ni même cette couverture désuète des vieux poches, qui plus est doublée d’un Continuer la lecture #été2023 #00 | prologue

#revisite #11 | À un moment

« À un moment » il faut arrêter, non c’est plus possible, ça suffit. Mais il est quand ce moment ? indéfini. « À un moment » j’y ai cru, c’était bien, les croyances éphémères en forme de bulles de savon, romantisme en carton-pâte, juste envie d’y foutre un coup de pied dedans. «  À un moment » il faut savoir dire non, ah oui ça Continuer la lecture #revisite #11 | À un moment

#techniques #03 | Derrière les silences mon corps rêve de haie.

Derrière les silences, mon corps. Silences, parois transparentes qui ne cachent rien, pas comme la haie touffue qui dissimulerait tout, corps fondu dans la masse végétale, rêve presque fœtal …Rien de tout ça, les silences de la peau à vif, mise à nue sans arbre derrière lequel avoir honte, sans répit, à bout de souffle. Caché, trouvé ! Il aurait envie Continuer la lecture #techniques #03 | Derrière les silences mon corps rêve de haie.

#Voyage5 Envers de carte postale

Arbre Terme du voyage, voir l’arbre, le fameux, le responsable, tu parles d’un panorama, l’arbre du mort. Arbre seul, comme elle.  Mer Normalement on s’y promène, sable dans les orteils et tutti quanti. Mais pas là. On y pleure sans fouler la plage, comme ça, de loin, tu as vu j’ai une belle vue de deuil quand même ! Cave Non Continuer la lecture #Voyage5 Envers de carte postale

#03 Rester un peu…

Voyage 1 Des yeux suppliants-tu crois que c’est comme ça les yeux des pauvres auxquels pense Baudelaire ? Ces yeux qui disent rien et tout, qui retiennent là, bras ballants face à la misère inédite, face au désespoir sourd. Ne pars pas, enfin fais comme tu veux, j’ai perdu la voix, je n’ai plus que les larmes, qu’ils semblent dire, ces regards. Mais Continuer la lecture #03 Rester un peu…

#02 Arrivées déchues

Ralentissement dans les arrières, ces friches inévitablement traversées, vieux wagons, herbes hautes et délaissement, oui comme si on se fichait de rendre les abords présentables, ceux de derrière, pas les officiels façon porte de défilé, Arc de Triomphe, Porte de Brandebourg et tutti quanti. Non, c’est plutôt rails sur gâtine, vue sur jachère, pour la vue sur mer tu peux Continuer la lecture #02 Arrivées déchues

le double voyage | Valises béantes

Impossible de préparer une valise en avance. Remarques, conseils, moqueries. Les préparatifs sont déjà de l’ordre de la socialisation, voire de la normalisation. Personne pour comprendre l’angoisse de la valise fermée bien trop tôt, des choses à faire déjà trop faites, « emballé, c’est plié, pesé, bouclé »; Ta gueule! Tais-toi, laisse moi dormir, dernière nuit avant départ.  Vivre dans les entre-plis, dans Continuer la lecture le double voyage | Valises béantes

#voyages #prologue | Voyages de peu

Je suis été. Dans le coin on dit « je suis été ». J’ai arrêté de reprendre les gens du coin. J’accueille l’extravagance grammaticale. Les voyages de peu, rien d’extravagant, des noms de coins qui remplissent l’attente d’exotisme local, pas besoin d’aller bien loin, et puis on peut pas, ça fait cher, Saint-Julien-Molin-Molette, vers chez l’oncle, le nom éclipsera le souvenir des Continuer la lecture #voyages #prologue | Voyages de peu