#été2023 #01| Presser la plume comme on presse un furoncle.

Ce qu’il lui faut c’est un coin pour presser la plume. Être acculée à l’écriture pour que quelque chose sorte. Un peu comme ces boutons pleins de pu- satisfaction de l’éclatement par pression des ongles. Pression, dépression. Le coin pousse souterrainement la chair jusqu’à ce jaillissement pas plus beau qu’un furoncle percé. Oui, ce qu’il lui faut c’est un coin-bouton prêt à être crevé. Des murs oppressants, un village enclavé, une discussion ennuyante, voilà les coins qui se tissent au bout du scalpel à écrire. Ils sont transportables, avec toute leur immuabilité. Un paradoxe de faux mouvement qui suffit à dessiner cette coercition de fiction, cette douleur duveteuse dans laquelle poser sa griffe.

A propos de Marie-Caroline Gallot

Navigue entre lettres et philosophie, lecture et écriture.

14 commentaires à propos de “#été2023 #01| Presser la plume comme on presse un furoncle.”

  1. oh, rappel de l’adolescence, où on nous a dit que ce n’est pas bien, mais c’est étrange comme on aime transcender ce conseil d’adulte… qui libère en abîmant la peau malmenée, qui soulage en rajoutant le poids de la culpabilité, bien vite évaporée aux volutes de l’emportement procuré ainsi.
    la métaphore était étrange, un peu malaisante, finalement apaisante, merci !

  2. heureuse de retrouver ton regard : « à cru ». Un point bouton prêt à être crevé tout prêt de la lèvre? la douleur duveteuse. (des premiers duvets, du papier?)