A propos de Ugo Pandolfi

Journalist and writer based in the island of Corsica (France) N 42° 46' 0.12'' E 9° 26' 59.999’’ • son blog Ugo Pandolfi Scriptor

#photofictions #07 | hors-cadre

C’était toi le réalisateur, le metteur en scène, l’auteur du scénario qui tenais la caméra, la BELL & HOWELL Filmo 70 – 16 MM. C’était ton premier court métrage. C’était des bobines de 30 mètres. C’était sur la tourelle manuelle trois objectifs à focale fixe. C’était, faute de moyens, sans prise de son synchrone. C’était un été. C’était bien des Continuer la lecture#photofictions #07 | hors-cadre

#photofictions #06 | elle, émoi

Piégée dans le reflet, main du photographiant en premier plan — douces lumières à gauche de l’image d’une fenêtre et des facettes d’un miroir — l’essentielle dans un flou un peu gris concentrée sur un écran — la main droite soutient le visage Un seul long bras fort et fin — une longue et fine main gauche dont le pouce Continuer la lecture#photofictions #06 | elle, émoi

photofictions #05 | filmer ne sert à rien

Pas d’ouverture au noir, ni travelling arrière, aucun usage de time-lapse, ni plan au ralenti, pas de fondu enchaîné, la bande son est blanche, le silence seul, une unique séquence de 86 minutes ne fait voir que des close-up de bouches humaines qui mangent, dévorent, mastiquent. Le lieu de tournage retenu est à Dubaï où je n’irai jamais, au pieds Continuer la lecturephotofictions #05 | filmer ne sert à rien

#photofictions #04 | petit lion de la forêt

On reproduira par la photographie: 1° les têtes nues qui devront toujours, sans exception, être prises exactement de face, ou exactement de profil, les autres points de vue ne pouvant être d’aucune utilité; 2° des portraits en pied, pris exactement de face, le sujet debout, nu autant que possible, et les bras pendant de chaque côté du corps. Toutefois, les Continuer la lecture#photofictions #04 | petit lion de la forêt

#photofictions #03 | l’estrangère

Sur la laisse de la mer, là où je marche quand les regards ont disparu, quand la plage est déserte, mon corps déformé aux ongles peints, la tresse savante de mes cheveux, rien qui me séparent des débris délaissés, des abandonnés là — rien qu’une étrange étrangère marchant entre le bas et le haut de l’estran, donna niée dans un lit de Continuer la lecture#photofictions #03 | l’estrangère

#photofictions #02 | Photographier, c’est mettre en boite

Un oiseau de métal, un homme debout, un morceau de bois, la pomme d’un grand pin, une grenouille en fer, deux bateaux de papier et le reste desséché d’une infusion de thé. Tout pourrait entrer dans un assemblage à la Joseph Cornell, dans une boîte de 25 cm par 16 dont la profondeur serait égale à la longueur. Un théâtre miniature, Continuer la lecture#photofictions #02 | Photographier, c’est mettre en boite

#photofictions #01 | fax à la mer

Récurrente et aléatoire, à partir d’une chambre, la mienne. La mer, le ciel, trois îles à l’horizon. A contre-jour dans le privilège du levant. Gestes incertains du réveil. Veiller trop tard à l’horizontale de l’horizon, y compris quand celui-ci est absent, dissout dans les brumes ou les nuages si bas Le ciel, la mer, trois îles à l’horizon. Une mémoire plus ou Continuer la lecture#photofictions #01 | fax à la mer

#40 jours #40 | Corpus confidential

Refrain—personne—wet bulb globe temperature—Fontaine en moi—inutile—le bal des toupies—au bord de l’océan—effrois dans le dos—loin,très loin—très court métrage—minimale attitude—l’arborescence alibaba—l’achat impossible—jusqu’où—sans en savoir plus—rien que le fait—mardi 24 mai 2022–à vos marques—de pénétrer à vivre—vue mer—lézard day—Samuel m’a tuer—retour ne ment—la chasse—comme à Gravelettres—Micca nomi—quintils pour Lui—votre imagination qui bégaie—soulagement—oxydation—sous l’eau venir—perdition—rancune—petit groupe—canicule, ni tête—espaces épais—Terrier général d’une île—la caméra-valise Continuer la lecture#40 jours #40 | Corpus confidential

#40jours #39 | refrain

La comptine d’une ronde sans mémoire autre que son refrain. Ne retomber en rien et surtout pas en enfance. Un refrain, c’est tout. Une ville comme une autre. Des rues pareilles aux rues. Une école qui devait avoir un nom, à défaut maternelle. Un préau obligatoire. Le refrain, c’est tout. Le refrain et ce qui s’ensuivit l’unique fois où j’eus Continuer la lecture#40jours #39 | refrain

#40jours #double | personne

Je ne lui en veux pas pour ma mort. Il n’en est pas responsable. Elle ne tient qu’à moi. J’étais fin soûl. Cela faisait longtemps que l’on attendait l’escale à Saint-Pierre. Plus de six mois qu’on était en mer.Ça creuse la soif, la soif de tout. Si j’avais pissé contre un mur, en pleine rue, je ne serai pas mort Continuer la lecture#40jours #double | personne