#anthologie #08 | chez soi

M. ne quittait jamais ses gants, il chaussait des patins de velours, à ses genoux il attachait des genouillères en caoutchouc, à ses coudes des coudières faites de la même matière, et sa tête était couverte d’un épais bonnet de laine. Ses portes, insonorisées, en claquant, émettaient un souffle à peine perceptible. Ses meubles n’étaient en rien carrés ni pointus. Continuer la lecture #anthologie #08 | chez soi

#anthologie #08 | La visite

je découvre en face de moi, de l’autre côté de la table, Kafka, me regardant fixement. J’avais déjà eu la visite de Pessoa, mais celle-ci m’enchante outre-mesure, car il cligne un peu des yeux et a un léger tic sur le coin supérieur gauche de sa lèvre, alors qu’en Pessoa rien ne bougeait.  Bonjour, je lui dis, et, pour le Continuer la lecture #anthologie #08 | La visite

#anthologie #08 | la tache (2)

D’une nuit vierge, une nuit sans rêve, rivage plat d’encéphalogramme, faire abstraction. Je me hisse au-dessus des frictions, des insomnies, des douleurs. Je me mets en quête de fadeur, d’un processus linéaire de rangement des pensées, une ligne continue sans aspérités. C’est sans compter la tache qui revient à la charge. Je la vois grossir, c’est un mauvais naevus, un Continuer la lecture #anthologie #08 | la tache (2)

#anthologie #08 | Tambour battant

Lorsque je suis rentrée du travail, le chien pleurait derrière la porte du voisin. Je me réfugiais dans la cuisine. Les plaintes continuaient, chacune se terminant par un insupportable son suraigu. Je fermais les yeux et plaquais les mains sur mes oreilles. Au moment où le chien se taisait, mon estomac se contractait comme si ce spasme pouvait éjecter de Continuer la lecture #anthologie #08 | Tambour battant

#anthologie #08 | Dans la touffeur

Au plus profond du sommeil, je me réveille tellement j’ai chaud. J’aimerais me lever et à aller dans la salle de bains m’asperger et boire un grand verre d’eau. A peine les draps repoussés, face à moi, dans un nuage de vapeur, une porte surgit du fond de mon placard, les vêtements en sont absents, seul le chambranle est encore Continuer la lecture #anthologie #08 | Dans la touffeur

#anthologie #08 | Porte derrière chambre

#Anthologie#08 : Porte derrière chambre L’enfant est assis au milieu de la chambre sur une natte de paille, en tailleur, devant le feu. Quatre murs, trois portes, une grande fenêtre sur cour. C’est sa première chambre seul, c’est son premier soir, le premier feu, allumé sans aide et sans adulte, dans la petite cheminée. On lui a donné cette chambre suite Continuer la lecture #anthologie #08 | Porte derrière chambre

#anthologie #08 | porte dérobée

Je ne pensais pas la découvrir là, en arrachant le papier jauni et tâché de cette chambre mansardée…Depuis combien de temps est-elle masquée? Cette porte est peinte de la couleur du mur du support…un blanc mat délavé…Murs et porte ont dû vieillir ensemble mais depuis combien de temps? Combien de couches de peinture y a t-il eu avant qu’on ne Continuer la lecture #anthologie #08 | porte dérobée

#anthologie #08 | distinguer la porte

Et c’est dans ce moment où le soleil soulevait encore quelques écailles de lumière éphémère au tout sommet des châtaigniers que je l’ai vue, j’allais m’en retourner vers la maison et reprendre position un petit moment dans le bureau avec les livres et la table à écrire qui rassure avant d’aller dormir quand j’ai distingué comme une découpe un peu Continuer la lecture #anthologie #08 | distinguer la porte

#anthologie #08 | Kafka, fiction en chambre

Sous la dernière couche de papier peint, elle apparaît, la porte. Juste dans le coin de la chambre à l’opposé de la fenêtre. Tu t’approches prudemment. Tu découvres une belle poignée ronde en bois avec un clou en cuivre en son centre, comme on en trouve dans les immeubles de la ville construits au début du vingtième siècle. Étrange une Continuer la lecture #anthologie #08 | Kafka, fiction en chambre

#anthologie #08 | Imprévisibles

J’en suis sûre et certaine la porte était bien fermée. Tout à coup un violent courant d’air la souffle vers moi. Elle se déplace, se multiplie, devient une cage, je suis enfermée. Ma cage de quatre portes est entourée de voix dans un brouhaha de langages que je ne connais pas. Garder son calme j’essaye, j’inspire, j’expire, je ne crie Continuer la lecture #anthologie #08 | Imprévisibles