proposition #01 | une phrase, des sols GEOGRAPHIE(S)

Encore quelques  pas ou pas,  dépasser l’appréhension, me serais-je égaré  , monologues interminables mais là, présents, sensations douloureuses des pieds fatigués, crispés, du sol urbain qui n’accueille pas, rudesse qui repousse, saleté qui dissuade, circule, circule, cet espace- là n’est pas fait pour les promeneurs, un urbain va de A à Z, ne s’arrête pas, le corps doit avancer , Continuer la lecture proposition #01 | une phrase, des sols GEOGRAPHIE(S)

Sols

Le premier sol un pavage de tomettes rouges tantôt poreuses et tantôt glissantes cirées entourées d’un trait blanc à l’endroit des joints , travail commenté avec ironie et peut être un certain mépris mots effilochés très au-dessus, très loin, alors que le corps replié de la mère appliquée à cerner chaque octogone est encore là, sans doute le premier d’une Continuer la lecture Sols

Sans

Noire, blanche, noire, blanche, blanche, les tomettes dix sur dix évitent les croches des pieds trente-huit sur quarante-quatre qui se suivent, se cherchent, avancent et se joignent , trois pieds puis deux en équilibre, quatre mains à terre qui glissent se cherchent et se trouvent, se trouvent et s’emmêlent, genoux à terre, les corps glissent et s’emmêlent, et une imperfection, Continuer la lecture Sans

ceci est

ce dont je me souviens à peu près : il y aurait eu, après m’être allongé, d’emblée  tout crispé, (te vlà bien sec et droit comme un coup de trique, celui que je devine en surplomb aurait décrété…), hésitant jusqu’au bout à m’encager au corps, pas encore paumé ni échoué mais heureusement soulagé de cette part d’invisible que sécrète l’obscur, et Continuer la lecture ceci est

Z.A.D.

Occupation des sols de l’enfance : bitume absurde des cours de récréation, obstinément gris, rajoutant du gris au gris les jours de pluie, raboteur, érafleur, écorcheur d’enfants, de fonds de culottes, que viennent crever quatre platanes, au pied desquels un carré épargné de terre brune ménage creux et bosses pour les parties de billes, et que vient attendrir – en vain – Continuer la lecture Z.A.D.

Empreintes

Elle aime être étalée de tout son long sur l’allée en béton granuleux qui descend du garage au portail, les bras flottent de chaque côté de son corps relâché, ses jambes sont juste assez attirées par la gravité pour donner l’impression d’une apesanteur bienheureuse et le soleil  la chauffe, par-dessus et par-dessous, tellement le mortier a ingurgité de chaleur pendant Continuer la lecture Empreintes

Toi, tu es faite de granit

« Toi, tu es faite de granit », il dit ça, puis s’en va et me laisse, il se moque, il s’absout, je sais la perfidie de ses mots, la distinction dont il se pare, lui l’enfant des pays calcaires, le petit garçon qui cherchait les fossiles dans les ruines romaines du Ksar El Amar, lui qui m’a montré ses ammonites, ses Continuer la lecture Toi, tu es faite de granit