#été2023 #02bis | no man’s land

On aurait dit qu’il avait fallu partir vite. Le silence et le vent dans les arbres. Face à moi, un vaste espace laissé à l’abandon. Ancien hôpital militaire puis centre de formation. M’avait-on dit. Tout à coup, irréels mais bien vivants des cris et rires d’enfants dans ce lieu fantomatique. En bord de forêt et de ravine, une école maternelle en préfabriqué de couleurs, le temps que l’on rénove l’ancienne dans le bourg. C’est la récréation. J’avais compté. Sept ensembles de béton tour à tour traversés par le grand vent la pluie, les cris des enfants ou bien cuits dans le soleil. Et puis, au bord, après la volée de marches de l’impasse voisine, cette maison, un peu à l’écart, elle aussi à l’abandon.

A propos de Émilie Marot

J'enseigne le français en lycée où j'essaie envers et contre tout de trouver du sens à mon métier. Heureusement, la littérature est là, indéfectible et plus que jamais nécessaire. Depuis trois ans, j'anime des ateliers d'écriture le mercredi après-midi avec une petite dizaine d'élèves volontaires de la seconde à la terminale. Une bulle d'oxygène !

4 commentaires à propos de “#été2023 #02bis | no man’s land”

    • Merci Gilda. C’est drôle tu me devines…Le roman c’est difficile, décidément. Oser tout raconter. Le vertige de l’invention. A oser le roman et à force d’ateliers, je m’aperçois que je suis faite pour les formes fragmentaires, les formes courtes.