été2023 #08bis | carte de Bretagne & sardines à l’huile

Pourquoi, ou plutôt comment, Alexia n’avait-elle rien dit, rien fait ? Elle le sentait plein nez maintenant. Il était là, juste en face d’elle, mais elle ne bougeait pas, un verre de rouge pour table Marbre dans les mains, interdite, la bouche ouverte.

L’œil de Blanche

Sa tête se tourne vers Blanche qui, elle, continue la conversation comme si de rien n’était. Ça fait beaucoup de rien pour une odeur pestilentielle.

Sa tête tourne vers Blanche, qui, elle, continue la conversation comme si de rien n’était.

Sa tête tourne vers Blanche, qui, elle, dont les yeux n’ont pas cessé de regarder Alexandre, continue la conversation comme si de rien n’était.

Sa tête, et à l’intérieur ses yeux légèrement désynchronisés du reste du corps, tourne vers Blanche, qui, elle, dont les yeux n’ont pas cessé de regarder Alexandre, continue la conversation comme si de rien n’était.

Sa tête, et à l’intérieur ses yeux légèrement désynchronisés du reste du corps, tourne vers Blanche, qui, elle, dont les yeux n’ont pas cessé de regarder Alexandre, continue la conversation comme si de rien n’était, comme si l’air n’était pas empli de cette odeur nauséabonde.

Sa tête, et à l’intérieur ses yeux légèrement désynchronisés du reste du corps, corps dans lequel un liquide qu’elle reconnait trop bien s’insinue maintenant par-tout, tourne vers Blanche, qui, elle, dont les yeux n’ont pas cessé de regarder Alexandre, continue la conversation comme si de rien n’était, comme si l’air n’était pas empli de cette odeur nauséabonde.

Sa tête, et à l’intérieur ses yeux légèrement désynchronisés du reste du corps, corps dans lequel un liquide qu’elle reconnait trop bien s’insinue maintenant par-tout, bleu, visqueux, froid, trop froid pour l’intérieur de quoi que ce soit, tourne vers Blanche, qui, elle, dont les yeux n’ont pas cessé de regarder Alexandre, continue la conversation comme si de rien n’était, comme si l’air n’était pas empli de cette odeur nauséabonde.

Sa tête, et à l’intérieur ses yeux légèrement désynchronisés du reste du corps, corps dans lequel un liquide qu’elle reconnait trop bien s’insinue maintenant par-tout, bleu, visqueux, froid, trop froid pour l’intérieur de quoi que ce soit, tourne vers Blanche, qui, elle, dont les yeux n’ont pas cessé de regarder Alexandre, continue la conversation comme si de rien n’était, comme si l’air n’était pas empli de cette odeur nauséabonde, comme si il n’était pas devenu complètement opaque, irrespirable.

Sa tête, et à l’intérieur ses yeux légèrement désynchronisés du reste du corps, corps dans lequel un liquide qu’elle reconnait trop bien s’insinue maintenant par-tout, bleu, visqueux, froid, trop froid pour l’intérieur de quoi que ce soit, tourne vers Blanche, qui, elle, dont les yeux n’ont pas cessé de regarder Alexandre, continue la conversation comme si de rien n’était, comme si l’air n’était pas empli de cette odeur nauséabonde, comme si il n’était pas devenu complètement opaque, irrespirable, comme si ils n’étaient pas déjà tous en train de mourir, encore, connement, par jalousie.

Sa tête, et à l’intérieur ses yeux légèrement désynchronisés du reste du corps, corps dans lequel un liquide qu’elle reconnait trop bien s’insinue maintenant par-tout, bleu, visqueux, froid, trop froid pour l’intérieur de quoi que ce soit, tourne vers Blanche, qui, elle, dont les yeux n’ont pas cessé de regarder Alexandre, continue la conversation comme si de rien n’était, comme si l’air n’était pas empli de cette odeur nauséabonde, comme si il n’était pas devenu complètement opaque, irrespirable, comme si ils n’étaient pas déjà tous en train de mourir, encore, connement, par jalousie, sa tête se tourne vers Blanche.

A propos de Alexia

Chercheuse par diplôme (Master 2, 2018) en littérature anglaise du 20ème siècle à Tours, indépendante car pas rattachée à une université pour l'heure, je fais des mousses au chocolat, des îles flottantes, du pain perdu caramel, des meringues, des crèmes brûlées...un jour, j'arriverais au niveau de la tarte au citron de Blanche!!! je l'aurais un jour!!! je l'aurais!!! En attendant, j'épluche aussi des pommes...

4 commentaires à propos de “été2023 #08bis | carte de Bretagne & sardines à l’huile”

  1. Étonnantes, ces répétions par accumulation. Comme une mise au point progressive de la focale de l’objectif ou le lent élargissement du champ de vision. Je ne connais pas l’histoire mais la description répétée de l’action crée une sensation étrange pour le lecteur, hors du temps. Merci pour l’expérience.

  2. Merci du pas sage, je me suis rendue compte après que l’oeil que je décrivais n’était pas le bon, courage de refaire? pitêtre demain matin…

  3. Mer-ci, pourtant l’ai po retravaillé ce matin, ‘devais pis trop fatiguée…plus tard peut être.