#été2023 #16 | La jeune femme au crâne rasé et l’homme en gris.

À l’attention du service culturel de La Rochelle

Voici en quoi consiste ce que cet auteur a écrit depuis le début de l’été : un récit, qui dans un premier temps était un conte. La rencontre d’un vieil homme et d’une jeune femme. Deux êtres qui ont perdu quelque chose, lui un fils, elle un avenir heureux. Les livres ont une grande place dans cette histoire, peut-être plus que les livres, les rêves qu’ils nous offrent. Cette illusion, à laquelle on croit, que l’on appelle la fiction, la fiction, cette empreinte du monde d’hier et le moule du monde de demain, mais un troisième personnage (une jeune femme blessée) est arrivé, un personnage qui ne voulait ni de cette empreinte ni de ce moule. Alors le conte est devenu un récit plus noir, plus réaliste, le vieil homme a perdu sa magie.
« L’étranger “et” King-long théorie » se sont heurté aux principes initiaux de légèreté, de rapidité, de poésie, de visibilité, de multiplicité d’Italo Calvino, qui avaient été accrochés à ce conte. Ce sont dans les deux cas, sûrement des poids trop lourds pour un jeune texte et un vieil écrivain.

L’auteur de ce récit est un gourmand, il aimerait inscrire cette histoire dans un monde plus grand que le monde réel. Mais est-ce que les histoires ne sont pas toujours écrites pour un monde plus grand que celui dans lequel nous vivons. Les questions ne donnent pas de réponses. Voilà donc les tâches qu’il va entreprendre pour finir cette histoire.
1/ Tous les matins (au moins cinq jours sur sept), écrire pendant deux heures (minimum 1000 mots, par semaine), écrire l’histoire comme elle vient.
2/ Objectif une première version pour Noël (cet auteur reste un enfant), cela veut dire, repasser aussi sur ce qui est déjà écrit, jouer de la baguette magique.
3/ Lire de la poésie tous les jours pendant une demi-heure (avec un minuteur), voler les mots, les idées, les images et plus si affinité.
4/ Réintroduire les livres dans ce récit (la magie doit venir d’eux), c’est eux qui décolleront cette histoire du réel. Pour cela, lire des récits qui donnent aux livres un rôle important (toi, qui le lis, n’hésite pas à l’aider, il te remercie d’avance, et puis as-tu quelque chose de plus important à faire).
5/ Continuer à cultiver son monde, la peinture et le cinéma apporte des images et des mots, la musique des émotions et des rêves, ne pas s’assécher et ne pas s’épuiser. Il doit continuer à écrire cette histoire, assis confortablement sur le pont d’un petit bateau, descendre un joli fleuve lent et prendre le temps d’observer sur la rive ce qui présente, avoir le temps de se tromper.

Il souhaite donc obtenir une place pour une résidence de quatre mois à la maison des écritures de La Rochelle, et un accès vingt-quatre heures sur vingt-quatre à la plus grande bibliothèque municipale, l’aide d’un bibliothécaire expérimenté serait un plus pour qu’il accepte votre invitation. Merci.

PS Il croit ce souvenir qu’il y a un excellent restaurant étoilé assez près du lieu de résidence, il est important de se nourrir convenablement.

A propos de Laurent Stratos

J'écris. Voir en ligne histoire du tas de sable.

4 commentaires à propos de “#été2023 #16 | La jeune femme au crâne rasé et l’homme en gris.”

  1. (personnellement, si je travaillais au service culturel et que je devais statuer sur cette candidature, je lui répondrais d’un oui, franc et massif)

    • Il en faut, j’en ai besoin pour transformer ce gâteau déjà constitué et ressemblant à un entremet industriel, en une pâtisserie raffinée, c’est ambitieux mais : « Quand on ne sait rien faire, il faut avoir de l’ambition ». G. Wolinski