Une photo en noir et blanc refait surface. Pour qui ne connait pas l’histoire de ce moment-là, il y a matière à s’interroger. A chercher des indices.
Il y a le bateau dont on ne voit que la partie centrale, qui semble être un navire à vapeur, une grosse carcasse de métal.
Il y a foule sur le bateau, une foule immense, des hommes, beaucoup d’hommes, des femmes, des jeunes gens, peu d’enfants. Ils sont pour la plupart debout, serrés les uns contre les autres, regardant droit devant eux. On distingue sur les visages au premier plan quelques rares sourires. On dirait qu’on les regarde aussi.
Il y a les vêtements qui font penser aux habits des années cinquante, certains hommes sont en bras de chemise, d’autres engoncés dans des vestes ou redingotes, on discerne des casquettes par ci par là sur les têtes des hommes. C’est sûr on n’est pas en été. Une femme, au tout premier plan, le flanc contre la rambarde, porte un foulard sur sa chevelure.
Il y a un enfant, accroupi contre le bastingage auquel il s’accroche comme pour se cacher, comme pour ne pas tomber, comme pour se réfugier.
Il y a une longue banderole en tissu blanc attachée au garde-corps sur laquelle on peut lire écrit à la main en épaisses lettres majuscules noires: « The Germans destroyed our families and homes don’t you destroy our hopes »
Il y a une certaine inquiétude qui transparait sur la majorité des visages, on croit comprendre qu’ils attendent quelque chose, qu’ils demandent, en silence, quelque chose. Ils semblent venir de loin, ou revenir de loin.
Il y a au troisième et dernier plan de la photo, un drapeau que des hommes debout tiennent fermement dans leurs mains. On croit deviner sur ce morceau de tissu les traces de deux bandes horizontales de couleur grise en haut et en bas et au milieu une bande blanche avec en son centre un dessin.
Il y a dans le cœur de qui regarde cette vieille photo des mots qui résonnent dans le vide.
Au nom d’une histoire/On habite sur un bout de terre/Ceci est ma terre/Ceci n’est pas ton territoire/Ceci sera à nouveau ma terre/Ceci n’a jamais été ton territoire/Mais…Ceci pourrait être notre terre/Ceci pourrait être notre commune histoire/Ceci est un rêve/L’histoire de l’humanité est une répétition sans fin/C’est un fait/Un fait apparait, puis survient l’interprétation/L’histoire n’a ni début ni fin/L’histoire est un continuum avec des étapes, des pauses, des accélérations/L’histoire pourrait donner des leçons/L’histoire ne fait pas œuvre de réflexion/La réflexion se cogne contre le conditionnement/Le conditionnement est un aveuglement/L’aveuglement tient dans ses mains des croyances/La croyance ne se discute pas/La discussion est l’amorce de la fin d’un désaccord/Le désaccord reconnu est le début de la fin d’un conflit/Un conflit devient une guerre quand on ne se parle plus/On ne se parle plus lorsque les mots n’ont plus le même sens/Le sens du mot amour perd le nord dans les histoires du même nom/L’histoire des peuples est une histoire d’amour et de haine/L’amour pour une terre, la haine pour un peuple/Il n’est plus temps de crier qu’il faut faire l’amour pour éviter la guerre/Les slogans sont fatigués/Il n’est plus l’heure de faire de la paix une aimable suggestion/La paix !/Une obligation/Une sommation/Un ultimatum/Si non mortelle répétition/Fatale destruction/Alors l’histoire ne sera plus/Alors la terre nous oubliera/Alors la mer nous emportera.
***
L’histoire dira que la photo a été prise au printemps 1947. L’histoire dira qu’il y avait à bord de ce cargo de marchandises parti de la ville de Sète quelques jours plus tôt pas moins de 2500 juifs d’Europe de l’est, qui, arrivant aux abords du port d’Haïfa, demandaient à mettre le pied en terre de Palestine sous mandat britannique. L’histoire dira qu’alors que le navire était encerclé par des frégates de l’armée britannique l’empêchant d’atteindre le port, ces paroles du capitaine du bateau ont résonné dans le ciel depuis le haut-parleur : « Ceci est le navire Theodor Herzl, les personnes à bord sont des survivants juifs des camps de concentration nazis. Elles souhaitent retourner dans la terre de leurs ancêtres. Il y a de nombreux enfants sur ce navire qui sont malades ; la plupart sont orphelins. Ils souhaitent rejoindre leur peuple. Laissez-nous rentrer chez nous ». L’histoire dira qu’il n’en fut rien. L’histoire dira la suite, la suite de la suite, la suite de la suite de la suite, et ce sera sans fin.

Trois jours.
Les deux premiers, à chaque fois que je lisais le titre, j’allais écouter la chanson en boucle…comme d’hab, y’a toujours un truc coincé entre les dents du dedans.
Les jours passent, je reviens ce matin. J’ai la lecture en tête de la veille, je pense soudain à un vieux mail envoyé à une prof de « civi US » que j’estime et avec qui, des coups, j’essayais vraiment de « communiquer ».
Je pose là:
« J’ai repensé ce matin à ce que je vous ai dit de ma réaction probable à la question « que pensez-vous des islamistes? », vu que je n’étais pas totalement satisfaite de ma réponse…
Voilà ce que j’ai écrit ce matin pour répondre éventuellement à celui ou celle qui me poserait la question.
« Votre question m’est d’une violence mentale presque insupportable.J’ai juste envie de vous le faire comprendre en étant physiquement aussi violente pour ne pas garder cette énergie que vous m’avez envoyé dans votre question. Comment vous faire comprendre qu’en tant qu’individu que vous venez de me blesser sérieusement avec cette simple question?
Vous me demandez ce que JE pense DES islamistes. Vous me reconnaissez donc une certaine individualité (dont on pourrait discuter des jour et des nuits) et vous me demandez implicitement de renier cette potentialité à d’autres en les enfermant dans la dénomination « DES islamistes » en les caractérisant par une pratique considérée comme radicale d’une religion, ici et maintenant, en particulier.
Moi je vois des individus. Qu’ils se réclament de telle ou telle obédience. Avec des fêlures ou des constructions complexes individuelles.
Votre question me demande implicitement de justifier des peurs individuelles par un discours catégorisant. Ce que je refuse à titre individuel. »
Voilà, je sens bien que ça progresse. Bon c’est pas encore bien construit, mais l’idée est par là… »
J’ai envoyé ce mail il y a presque 10 ans, j’y suis encore.
10h32 au milieu de mes dossiers où on se dispute parfois pour rien ou presque, on n’en vient pas aux mains mais presque, on s’en remet à la » Justice » cette grande prêtresse… je lis ton message. Dans ces dossiers je ne vois jamais personne d’autre qu’un homme ou une femme en détresse, avec ses peurs, ses conditionnements, ses enfermements, ses limites et possibilités de voir plus grand. Quand une médiation réussit, mon coeur est, provisoirement, en joie.
Merci, grand merci toi pour cet écho.
debout depuis deux heures à peu près, j’ai à peine entamé ma journée. Pourtant, j’ai des listes de chozes à faire tellement longues que je ne les ai même pas écrites encore.
Notamment, prendre rdv chez le kiné pour deux tendinopathies aux deux épaules qui me limitent pas mal dans mes mouvements.
Sauf que. Impossible de trouver un kiné par ici, ça se fait encore plus rare que rare.
Sauf que. Je connais très bien els exercices à faire, je les ai fait l’année dernière déjà, mais la saison, tellement de chozes zimportantes, toussa. alors j’avais dit à mon kiné: « à la fin de la saison!!! j’aurais plus le temps!!! ». Mais lui en a moins.
Bref.
Je me suis enfin décidé hier matin à faire les exercices que je connais, pour avoir moins mal déjà, puis récupérer un peu de mobilité.
Si James (Joyce) n’avait pas tort, et les zautres médecines avec lui sans qu’il le sache consciemment plus que ça, alors.
et puis prendre 3’13, ne pas les prendre d’ailleurs, ça se saurait si que la tignasse de Kaïros toussa…mais quand même.
Ma filleule préférée m’a fait un cadeau hier, et un cadeau c’est encore meilleur quand c’est partagé, alors cadeau:
https://www.youtube.com/watch?v=l-j-tPbOfYQ
Okazou
Une pensée pour toi : https://youtu.be/8u04HFxut4s?si=6y9UnPeFdky0lcml
Merci!!