#photofictions #01 | l’arbre noir

DESCRIPTION

Photo de format carré, en couleur, nette.

Les 9/10 de la photo sont occupés par la représentation d’une façade de maison rustique, ancienne et basse.

La façade, un mur, est photographiée presque frontalement, mais pas tout à fait.

La ligne de fuite est très réduite. Il n’y a quasi pas de perspective sur cette photo.

Cette façade, un mur sans fenêtre aucune, ni porte, uniquement composé de pierres jaune clair. Pierres partiellement recouvertes d’un crépi d’une teinte proche, un peu plus foncée.

C’est un profil de maison assez massive et en haut de la photo, celui, tout fin, de la toiture, telle une bordure, composée de tuiles romaines orangées. Toit assez plat.

À droite en haut de la photo, l’extrémité du faitage du toit, de profil lui aussi, à peine marqué.

Au dessus du toit, un petit bout de ciel, d’un bleu très vif, d’un bleu foncé. Pur et dense.

À droite du faîtage du toit, soit dans l’angle supérieur droit de la photo, le ciel forme un petit triangle.

Sur l’ensemble de la photo, une lumière violente, de teinte chaude, latérale (venant de droite).

En bas à droite de la photo, au pied du mur, une petite zone formant un triangle, de sol brun, assez indistinct, sombre. Entre le bas du mur et le sol, la délimitation n’est pas franche.

L’ensemble du mur est recouvert d’une ombre très grande, très sombre, dense et très dessinée de l’extrémité d’un tronc d’arbre, de ses grosses et moins grosses branches, de feuilles, aux ombres moins nettes, mais pas floues. Cette ombre d’arbre produit un effet graphique.

Cette ombre d’arbre s’avère élément primordial de l’image.

La façade de maison devenue la toile de projection de cette ombre, telle un arbre écrasé.

La lumière solaire créatrice de motif.

CONDITIONS DE PRISES DE VUE

Où ? Vieux village du Sud de l’Aude.

Quand ? Fin juillet 2022, début de soirée, 19/20 heures, en adéquation avec mon désir de lumière latérale, voire rasante. Éviter lumière écrasant le relief, durant la journée.

Pour quoi faire ? Franche intention de réaliser des photos du village. Attention flottante et priorité au visuel sur le reste. Intention de réaliser des photos en vue d’un projet photo professionnel et conséquent. Entre repérage et réalisation de photos pour la réalisation d’un dossier.

Comment ? Prendre le temps de passer plusieurs fois au même endroit, dans un sens et dans l’autre, de se poser ici et là et là et ici et encore ici ou là, à la recherche de détails d’espace qui  peuvent avoir un rendu en deux dimensions,

Intentions/ Rechercher l’impact de la lumière sur l’espace, dans cette région méditerranéenne. Chercher à représenter la chaleur estivale (qui n’est pas un élément visuel, il n’y a que les effets de la chaleur qui peuvent être photographiés) et l’atmosphère, l’importance de la pierre dans ce village médiéval. Et puis le motif de l’arbre en général m’intéresse et si je me laisse aller à surinterpréter un minimum la noirceur de l’arbre peut évoquer celle des arbres calcinés.

A propos de Pascale Sablonnières

photographe autrice et professeure dans une école d'arts plastiques, j'écris. j'écris, en lien ou pas avec des images, en lien ou pas avec des œuvres visuelles, ou avec ce qui se passe ou ne (se) passe pas. http://www.pascale-sablonnieres.fr/ https://montreuilsurpage.blogspot.com/ https://dungesteverslautre.blogspot.com/

9 commentaires à propos de “#photofictions #01 | l’arbre noir”

  1. Bonjour Pascale
    Voilà une parfaite description qui se passerait presque de la photo. Qui donne envie de la voir. Heureusement, tu nous la montres !
    Un grand merci.

    • Bonjour Fil,
      « Parfaite » est peut-être un peu excessif mais c’est toujours agréable de recevoir un écho de toi. Merci.

  2. Bonjour Pascale,
    la fin sur les arbres calcinés donne à l’ensemble du texte très analytique — que ce soit la description ou l’état de la photographe — ce qui est en jeu pour la narratrice, comme un jet de sens qui le modifie profondément, ça c’est écrire,

    • Bonjour Catherine
      Merci pour cette réflexion. Ça m’a touchée.
      La description de la photo ne pouvait qu’être ainsi, et celle des conditions de prise de vue aussi – pas liée pour moi à la relation affective avec ce/ceux qui est/sont représenté/s – .

      • Oui, j’ai bien senti ça, avec une narratrice « oeil » qui jusqu’au bout, continue à se protéger en restant « visuelle », mais nous disant de quoi, elle nous en offre « l’image »,
        belle suite pour cet atelier,

  3. C’était important de placer la photo à la suite de la description car je suis convaincue qu’on ne lit pas de la même man!ère lorsqu’on l’a déjà vue. Quant à Cézanne je n’y avais pas pensé mais c’est une belle association d’idées.

    • Je ne l’ai pas fait, ouvrant le texte avec une photo « détail » pas prise par moi, et voyant la tienne je me suis demandé s’il me fallait l’ajouter, c’est un thème que je voudrai aborder durant le zoom, merci à tous les deux pour l’échange