#40jours #04 | écho sous la voûte plantaire

Pas en totalité d’abord le talon « un pied à terre, l’autre n’est pas loin », les chocs effleurent sous la longueur de la semelle, insensibles comme absorbés, le pas suivant sonore, dureté des carreaux de mosaïque freins des rainures des joints, modulation sur les escaliers en pierre polie arrondie sur le bord un claquement à chaque pas d’une balle dans une raquette de tennis, matériaux plats sous la voûte plantaire, petits carreaux de carrelage battent sous la semelle sur les murs dans les structures enfouies les longues tiges de fer, des ondulations parcourent de part en part, tournoi sur les escaliers de pierre, hall de petits carreaux moins vibrants de carrelage qui reposent sur une densité de plusieurs chapes de béton posé au sol tapis coco les pieds suspendus, puis sensation de glissement sur la margelle, crissements granulaires pour un pied puis restes d’enrobage pour l’autre encore des graviers, trottoir vieilli d’un bitume rouge grignoté géographie de zones encore planes, crevasse, creux avec graviers, des graviers qui se dispersent et roulent sous la semelle, puis la rue, les pieds sourds, le goudron laisse les oiseaux chanter, l’eau du ruisseau à côté, l’humidité de la pluie dessine sur le bitume des îlots sombres, micro topographie d’ancienne et récente saignée, des bourrelets glissent sous les pieds, la tranchée récente profonde sur la totalité de la rue afin de remplacer l’évacuation, deux mètres trois mètres sous l’enrobé des gros tuyaux, coupe transversale ruissellement canalisation, salubrité tapie au fond, cloaca minima, à peine quelques traces en surface de coulées d’enrobé pour restituer une route fluide, au bout c’est une impasse, des sentiers pour continuer à pied, rigoles de larges pneus forme le passage entre la route et la terre, frottement de l’herbe taillée les plus hautes frôlent les mollets puis sensation agréable sur la hauteur du corps de petits ressorts d’un matelas végétal, flaque de terre, le chemin se tord hésitant entre terreux et herbeux, nids de poule profonds, empreintes, dessin de tout un sentier aplati par les joggers de la période COVID.

A propos de Michael Saludo

Vis, écris et travaille à Angoulême. J'anime des ateliers d'écriture en lien avec le cinéma.