#40 jours #06 | Le choix de l’erreur

Plan et sphère, huile et eau. Vous avez déjà essayé d’emballer une orange dans du papier sans faire de plis dans le papier ou d’étaler la peau de l’orange bien à plat sur la table sans la déchirer ? Cartographier, choisir les étirements du support, ses rétrécissements, ses points ou ses routes privilégiées qui gardent intacts ceci ou cela. Des choix. Faire une carte c’est choisir son erreur, privilégier une manière de se tromper, de représenter du faux, dès la mise en place du cadre, avant même le choix de ce qu’on va représenter, de ce qu’on va présenter, ou non. Les marchands de cartes et d’applis de nos jours n’annoncent plus aussi ouvertement leur imprécision. Les anciens avaient l’élégance de la préciser, cette inexactitude choisie comme base.

Projection de Mercator

Projection transverse universelle de Mercator

Projection de Peters 

Projection de Mercator oblique

Projection cylindrique équidistante

Projection conique conforme de Lambert

Projection stéréographique

Projection gnomonique

Projection azimutale équivalente de Lambert

Projection sinusoïdale

Projection de Bonne

Projection orthographique

A propos de Juliette Derimay

Juliette Derimay, lit avidement et écrit timidement, tout au bout d’un petit chemin dans la montagne en Savoie. Travaille dans un labo photo de tirages d’art. Construit doucement des liens entre les images des autres et ses propres textes. Entre autres. À retrouver sur son site les enlivreurs.

9 commentaires à propos de “#40 jours #06 | Le choix de l’erreur”

  1. « Faire une carte c’est choisir son erreur, privilégier une manière de se tromper, de représenter du faux, dès la mise en place du cadre, avant même le choix de ce qu’on va représenter, de ce qu’on va présenter, ou non… » Une manière de se tromper ( ça me plait) et toutes ces projections énigmatiques (ça me plait aussi)

    • Des erreurs partout ! En résumé, c’est l’horreur, les cartes 😉
      Blague à part, je pense surtout que c’est d’une richesse incroyable pour dire les humains et le monde

      • et graphiquement ça peut être tellement beau… Tu as lu la BD la frontière invisible de Schuiten & Peeters? J’ai adoré!

  2. Que c’est vrai !
    Vrai comme une orange ou une mappemonde.
    Je suis émerveillée de ce paragraphe qui l’explicite si bien.