#40jours #08 l ta nuit

Le métier amène plusieurs fois dans de nouvelles villes.

Tu vas à Kuala Lumpur en Malaisie dans son centre de convention. Tu te déplaces depuis l’Inde. Tu as une semaine.

Tu vas te rappeler de cinq points. Le premier est celui qu’on place à l’arrivée. De l’aéroport à l’hôtel. Tu fais attention au premier train rapide tu te souviens de la propreté des règles des écrans allumés. Les premiers plans de la ville toujours guidés sur les stations sur les embranchements sur les couleurs des lignes. Derrière la fenêtre la mangrove. Les images de Hong Kong qui reviennent. Après le hot spot des touristes la petite route qui monte autour la forêt l’humidité les lianes végétation si solide. Kuala Lumpur. Tu sors du train pour le métro. Vague souvenir de la station. Le trajet jusqu’à l’hôtel l’image restée des visages. Les origines mêlées de la Chine, de l’Inde, de l’Indonésie. L’hôtel facilement trouvé dans une petite rue. Chambre sans fenêtre tu dormiras sans la ville.

Point deux. Celui du soir de la rue de l’hôtel. Le restaurant indien où tu vas aller pendant une semaine toujours la nuit. La cuisine au fond porte ouverte les écrans des télévisions le comptoir à l’entrée où il faut payer. Plutôt des habitués et les touristes de l’hôtel. Le premier soir il faut toujours s’asseoir avoir le temps de regarder. Tu te souviens de ta pensée sur où se placer avec tant d’écrans. C’est très copieux très épicé tu t’es trompé de plats mais faut terminer. La petite boutique à côté l’achat des tongs plastique noir. À l’angle un vendeur de cuiseurs à riz. L’aisance après quelques soirs le restaurant le même patron la petite boutique allumée. Tu retrouves ici l’Inde. Tu peux maintenant juste commander à emporter tu sais que c’est au comptoir. Tu ne commandes que des naans le pain indien l’étonnement de la femme les questions sur même pas d’oignon.

Point trois. Pendant une semaine les vingt minutes de marche de l’hôtel au centre de convention. C’était en 2018 mais tu t’en souviens presque parfaitement. La petite rue de l’hôtel attrape un boulevard. Un premier carrefour plusieurs voies en bas et l’autopont là aussi familier des grandes villes. Tu te souviens les marques bleues au sol les repères blancs pour les piétons la station de vélos en libre-service. Tout est neuf. Tu comprends la ville vite refaite pour l’accueil des délégations étrangères l’ONU mais surtout les bailleurs de fonds pour là où tu vas la convention. Tu sais derrière l’État autoritaire. Après la peinture fraiche nouveau guide on te fait marcher dans un petit tunnel blanc. Un tunnel surélevé sans extérieur. Tu vois pas la ville. Au bout des policiers l’ouverture nouveau guide nouveau marquage pour l’entrée de la convention. C’est juste en face une rue à traverser. Tu as encore rien vu de la ville. Le premier jour rappel du policier toi pour la convention c’est cet escalier. Accueil poli faut juste suivre des grilles. Après quelques jours on marche plus vite. Dans le tunnel l’autre sortie la galerie souterraine mais toujours pas la ville. Toi de la convention on t’apprend à marcher dans l’État autoritaire. À ne pas t’arrêter aux routes aux carrefours.

Point quatre. Le travail dans le centre de convention tous ces gens ces délégations l’Afrique le Brésil le Kenya que tu connais les français de l’AFD ONU-Habitat les mêmes têtes des grandes organisations. Pas le temps de sortir et autour que des grilles. Un midi tu sors. Le centre de convention est devant les deux grandes tours l’image de Kuala Lumpur. Petronas. Elles sont immenses mais le souvenir est celui des images ou peut être de la tête levée. Par contre au pied le restaurant avec un bassin et des petits pédalos en forme de cygnes. Devant les tours un grand espace des bancs de pierre des parterres de fleurs travaillées. Plus loin la ville en chantier.

Point cinq. La balade. Le retour au touriste. Tu restes deux jours en plus pour voir la ville. Mais t’as rien vu. Tu as un guide mais en fait tu te sers jamais de guide alors pourquoi ici un guide. Peut-être pour aller vite. Oui le premier marché une sorte de quartier chinois. Des étals partout resserrés on parle mandarin on vend de tout. Souvenir d’un grand bloc de ciment un parking où on vend du poisson. Le choix de où la convention c’est très politique. Les peintures refaites le tunnel les bons exemples ça cache pas l’État autoritaire. Tu n’arrives pas à rendre les cinq fragments l’arbitraire d’une ville étrangère sur ta route de la convention. La mangrove le restaurant c’est aussi les images des autres villes. Peut être juste les premiers visages ton premier étonnement. Tu as même en tête un reflet sur la vitre du métro. Le reflet car derrière la nuit. Toi Kuala Lumpur tu seras tes visages et ta nuit.

A propos de Bérénice Bon

géographe à l'Institut de Recherche pour le Développement https://www.cessma.org/BON-Berenice

2 commentaires à propos de “#40jours #08 l ta nuit”

  1. Beaucoup de liens avec la peinture, l’abstraction, la notion de cliché d présente dans l’écriture comme dans la peinture.
    On n’a peut être que cette possibilité d’apprendre ( pas facile ça) à s’ôter du chemin.