#40jours #01 | derniers instants

Un carré rose ou plutôt beige crème avec, si on est attentif, tout un réseau de lignes qui forme des petites parcelles toutes uniques, de forme irrégulière et quelques points noirs au centre de ces espaces. Zoom arrière. Un tissu blanc en haut dans l’angle, le réseau n’est plus visible mais les points noirs forment une ombre recouvrant la partie basse. Zoom arrière. Le tissu blanc cache ses yeux. Il est adossé sur un poteau les bras derrière le corps avec les mains probablement liées. Il porte un pantalon léger qui flotte sur son corps maigre. Son torse est nu, son crâne rasé. Zoom arrière. C’est une cour de prison avec des hauts murs, d’autres poteaux sont alignés au sien mais vides pour l’heure. Des impacts de balles dans le mur de derrière se répercutent dans les yeux comme un ballet de damnés. Zoom arrière. Ils sont cinq. Cinq pour être sûr qu’au moins une balle sera fatale. Ils le tiennent en joug et attendent le signal. Sur le coté un homme porte des lunettes noires. Il ne bouge pas. Zoom arrière. La centrale est en cœur de ville. A cette heure écrasante de chaleur la sieste est de rigueur. Pas âme qui vive dans les rues. On est allé dormir ou alors simplement se boucher les oreilles pour ne pas entendre.

A propos de Véronique Hilly

Ça commence par une scolarité (lointaine) où écrire tenait du cauchemar. Il y a quelques années une amie propose un atelier d'écriture et pourquoi pas. J'y ai découvert d'avoir un plaisir immense à écrire. Alors je continue !