A propos de Catherine Plée

Je sais pas qui suis-je ? Quelqu'un quelque part, je crois, qui veut écrire depuis bien longtemps, écrit régulièrement, beaucoup plus sérieusement depuis la découverte de Tierslivre et est bien contente de retrouver la bande des dingues du clavier...

#rectoverso #05| L’adieu aux furtifs

C’était à côté du café Rey, où parfois l’on s’offrait une grande crêpe à la crème de marrons préparée à la devanture. On y jetait un œil vague en traversant le faubourg pour se rendre au petit Franprix de la rue de la Roquette, curieuses de la clientèle plus que du cinéma lui-même, les hommes voulaient tellement être discrets qu’on Continuer la lecture #rectoverso #05| L’adieu aux furtifs

#rectoverso # 04 | ma mort m’a prise

Les corps-morts qui contiennent les bateaux au mouillage. Le chat aplati par un camion en bordure de route, plat et sec comme dans un Tex Avery et les mouches qui s’y agglutinent. Mon chat Numéro 1 qui a disparu et regarder ces galettes de chat pour voir si pas lui… La petite voisine hospitalisée après avoir été bousculée par une Continuer la lecture #rectoverso # 04 | ma mort m’a prise

# rectoverso #03 | le sourire de Zanzibar

Il y a cette table qui me regarde Il y a cet homme jeune couché dans son lit et qui n’a qu’un seul désir n’ayant plus de désirs, demeurer couché dans ce lit. Il y a les œillets qui se dessèchent dans le vase Il y a l’air qu’on ne voit pas mais qui pèse Il y a que tout Continuer la lecture # rectoverso #03 | le sourire de Zanzibar

#rectoverso #02 | nostalgie et gratitudes

A ce stade de la nuit, je débite mes gratitudes, des petites choses faisons notre miel, quatre il en faut, parait-il : 1 vu mon fils étonnamment gentil prévenant m’aidant à enfiler mon imper, ramassant ma canne, bref enterrant la hache de guerre face à la détérioration généralisée, soucieux de moi je vois. Merci. 2 Retour compliqué problème sur la ligne Continuer la lecture #rectoverso #02 | nostalgie et gratitudes

#rectoverso #01 | la ville de D.

Après une semaine d’enfermement à Paris, j’ai pris au débotté un billet de train pour le nord épargné par la canicule. Et me voilà à D, ville de la côte que je ne connais pas. Le dehors y reprend ses droits, même pour moi qui sort si peu. Au sortir de la gare, une dame m’indique mon chemin Tout droit Continuer la lecture #rectoverso #01 | la ville de D.

# boost#15 | Au bout de mon aiguillée

Tirer l’aiguille. Et derrière moi voilà des millions de têtes penchées mimant la dentellière de Vermeer, yeux écarquillés dans la lumière descendante, portant camisole et coiffe, berthe de dentelle délicate aux épaules, puis il y a la Singer aux pieds de fonte tarabiscotée dans l’appartement de Nice et ce jeu interdit d’appuyer sur la pédale pour savourer le doux cliquetis Continuer la lecture # boost#15 | Au bout de mon aiguillée

#boost #14 | face aux foutus thuyas

Assise sur la chaise bien tranquille, au repos, mains détendues comme coquilles enveloppant les genoux, le regard content vogue du papier peint façon Liberty au semainier bois de rose puis au grand lit drapé de bleu un peu en arrière arranger un peu les choses, concevoir l’avenir des choses, déplacer ce tableau-là fixé trop bas ou trop haut trop à Continuer la lecture #boost #14 | face aux foutus thuyas

#boost #13 | Non mais qu’est-ce que tu crois?

Tu as entendu cette phrase ? Clairement, distinctement énoncée, elle t’a réveillé. Ou l’étais-tu déjà ? Tu t’es levé machinalement Tu es allé aux toilettes Tu t’es recouché, et la voix encore dans les oreilles, sonore et nette, comme un couperet, une question qui accuse. Non mais qu’est-ce que tu crois ? Un voisin peut-être ? à cette heure ? et si nette si Continuer la lecture #boost #13 | Non mais qu’est-ce que tu crois?

#boost #11bis | en chantant

Nous marchions aveugles et debout, dressés presque, nous marchions en silence, reprenant l’habitude de nous parler à nous-mêmes, nous invectiver nous-mêmes, nous rassurer nous-mêmes et finalement laissant fuser nos pensées désordonnées et absurdes que nous ne comprenions pas nous-mêmes. La nuit vide nous enfouissait sous sa peau épaisse, nos mains hagardes fouillaient son noir, espérant un contact, une chose, un Continuer la lecture #boost #11bis | en chantant

#boost #11 | nous rampions

Nous marchions parmi les radeaux nous marchions dans les décombres les méduses étaient du feu, des orties nous lacéraient les jambes nous avancions comme nous pouvions parmi tous ces débris et les ronces qui nous griffaient nous transperçaient les chairs nous blessaient, nous marchions têtus pour où pour quoi nous n’en avions aucune idée sauf que ce n’était pas possible Continuer la lecture #boost #11 | nous rampions