#rectoverso #07 | Le fait est que l’intime est difficile à dire

rectoLe fait qu’ils ne lui ont rien donné contre la douleur, ils l’ont laissée seule dans une pièce sans la soulager, sans lui expliquer ce qu’il se passait. On lui lançait des regards insultants. Sur un ton indifférent, une infirmière lui a demandé trois prénoms au cas où se serait une fille et trois autres au cas où se serait Continuer la lecture #rectoverso #07 | Le fait est que l’intime est difficile à dire

#rectoverso #07 | Lucy Ellmann & le fait que, très rapide, très lent

Je ne saurais dire si c’était par réflexe que je m’étais arrêté ou si, au contraire, l’habitude m’incitant à l’indifférence, j’aurais continué. Le fait est que pour continuer mon chemin, je traverserai son passage. Arrivé à une brèche dans le champ de maïs faite pour le tracteur, je ne pouvais passer sans regarder dans sa direction. Je m’immobilisa, saisissant l’instant, Continuer la lecture #rectoverso #07 | Lucy Ellmann & le fait que, très rapide, très lent

#rectoverso #07 | filage

Le fait qu’il ne puisse plus répondre aux questions qui saignent ; le fait que peu avant, il avait rejoint les célébrations; le fait qu’il ait pris la parole la deuxième fois devant l’écran du cinéma ; le fait que la canicule était annoncée ; le fait que la ville n’était pas encore secouée ; le fait que Joséphine était Continuer la lecture #rectoverso #07 | filage

#rectoverso #06 | Jamais bien longtemps

Quand on est infirmière on travaille en uniforme blanc. Quand ils se plantent à la centrale de lavage on doit mettre le même plusieurs jours ou une autre taille. J’ai la chance de ne pas être très épaisse et de pouvoir porter quasi toutes les tailles avec plus ou moins d’élégance. Chercher mon uniforme est une des étapes de la Continuer la lecture #rectoverso #06 | Jamais bien longtemps

#rectoverso #07 | Buffon

RectoLa décision, il ne va pas falloir que Maud dise que c’est moi, j’ai simplement dit que j’étais fatiguée, un peu fatiguée, que j’avais hâte d’arriver. C’est Estelle qui a décidé de ne pas faire le détour jusqu’à la forge de Buffon, on s’est juste arrêtées cinq minutes à la gare de Montbard pour acheter une bouteille d’eau, Estelle a Continuer la lecture #rectoverso #07 | Buffon

#recto verso #07 | le fait qu’il y a que c’était

Le fait qu’il y a les hélicoptères, du moins leur bruit ; le fait que ça tournoie, là-haut, derrière. Et le ciel d’un bleu. Pas un petit nuage, même pas. La chaleur. La mer. La mer on la dirait à l’arrêt, elle stagne; une heure qu’elle aurait dû commencer à monter, à peine de quoi barboter : Tu es sûre Continuer la lecture #recto verso #07 | le fait qu’il y a que c’était

#recto-verso #06 | Beau métis

Cette nuit j’ai rêvé que je marchais et que je me cognais à quelqu’un et que ce quelqu’un c’était moi qui, par le choc, éclatait. J’ai sursauté, j’étais mort.Serait-ce le signe de mon licenciement ? Viré. Un rêve prémonitoire ? Nanar a déclaré que la boutique était déficitaire. On l’aurait deviné : pas un chat dans les rayons ou seulement quelques curieux qui Continuer la lecture #recto-verso #06 | Beau métis

#rectoverso #05 | Rien n’a vraiment changé

Je cours au-devant de ma mère. Mes sœurs sont un peu en arrière. Toujours complices toutes les deux. Moi la cadette, moi la spontanée, je les agace. Ma joie les agace. L’école a deux portes bleues, l’une au-dessus de laquelle on peut lire « filles » et l’autre où l’on peut lire « garçons ». L’école élémentaire Saint-Lambert, lieu de rires, lieu de jeu Continuer la lecture #rectoverso #05 | Rien n’a vraiment changé

#recto-verso # 06 | à la demande

J’écris à la demande. C’est venu du bouche- à -oreille. Quelqu’un qui ne trouvait pas les mots a eu besoin d’un coup de main. Il n’avait pas de travail, il y avait urgence. Et malgré les bons conseils des pôles de l’accompagnement professionnel, rien. Rien pour assurer sinon l’avenir du moins un présent provisoire. Il voulait écrire au maire pour Continuer la lecture #recto-verso # 06 | à la demande

#rectoverso #05 | rue Louise de Kéroual

La maison est carrée comme toutes celles du lotissement de la rue Louise de Kéroual. Le jardin est bordé d’une haie de troènes. Ça sent le pipi de chat ! se moquent les gamins en passant. Pipi de chat vous-même ! murmure Emma. Elle tourne en rond dans ce pavillon de banlieue ordinaire, dans cette famille ordinaire, dans cette vie Continuer la lecture #rectoverso #05 | rue Louise de Kéroual