#rectoverso #01 | avec un petit signe d’au-revoir

RECTO Au milieu de la galerie marchande de carrefour, froide sans tellement de monde ni beaucoup de magasins ouverts non plus, reste le Pil’vite, enseigne lumineuse verte murs peints en jaune très pale. C’est le plus petit des magasins de l’allée, bien rangé, net, fonctionnel, les modèles de clé au mur bien présentés, au dessus, des pendules rondes carrées déstructurées Continuer la lecture #rectoverso #01 | avec un petit signe d’au-revoir

#rectoverso #01 | Pas normal

RECTO Lundi. On a donné à l’Ehpad un nom de ministre barbu. Après le parking et le laurier, la rampe et l’escalier, impérativement se laver les mains, dit l’affichette. 0852 : la seconde porte s’ouvre. Murmures de vaisselle et de chaussons en plastique, odeurs de javel et de couches; des employées blanches et roses s’affairent dans la salle à manger Continuer la lecture #rectoverso #01 | Pas normal

#rectoverso #01 | Madeleine

RECTO Le café des sports est un café sans sport. Il y a cependant un billard. C’est un café moderne en bois, en pierres apparentes, marron et gris. Une pancarte annonce quinze bières différentes, un hot dog maison, une burrata à la tomate. Il ne faut pas déborder sur la rue quand on s’installe en terrasse. Le serveur nous le Continuer la lecture #rectoverso #01 | Madeleine

#rectoverso #01 | où l’on parle de pâte de coings, de Mozart, de fenêtres et d’un rêve bizarre

RECTO Des jours d’été comme celui-ci, la chaleur anesthésie la ville. Elle est emprisonnée dans l’univers minéral que l’homme a édifié à l’endroit même où les arbres l’avaient accueilli quand il cherchait à fuir le temps figé de la pierre. Et elle l’emprisonne à son tour dans les grottes empilées qu’il s’est construites pour le condamner à vivre sa réalité Continuer la lecture #rectoverso #01 | où l’on parle de pâte de coings, de Mozart, de fenêtres et d’un rêve bizarre

#rectoverso #01 | dehors avec Annie Ernaux

RECTO Le tram laisse sortir les voyageurs devant une galerie commerciale en drôle de dôme. Un couloir couvert, à peine, commencé par une maison de la presse à gauche. En avançant, à droite, une inscription « Croc épic » et au bout de cet à-peine-couloir – « Wazabi » – au dessus d’une porte ouverte d’où parvient une odeur de cuisine. Derrière, en face, Continuer la lecture #rectoverso #01 | dehors avec Annie Ernaux

#rectoverso #01 | traverser le canal

RECTO Le garçon secoue doucement l’air avec un éventail uniformément gris, rien d’espagnol, ni fleurs ni toro, plutôt japonais. Qu’est ce que j’y connais au Japon et ses éventails ? Comment le replie-t-il ? Les ongles de la fille à côté de lui sont longs et fins, artificiels et verts, elle est belle, élégante. Ses grands cils doivent mettre en Continuer la lecture #rectoverso #01 | traverser le canal

#rectoverso #01 | Beez

RECTO En haut du champs de Pré-Chanté à la lisière des arbres, des herbes hautes et des ronces, il a posé les ruches. Des caisses de bois blond, à peine inclinées, alignées comme un silence rural. Rien ne signale leur présence, sinon le bourdonnement bas, continu comme une respiration. Autour, quelques pièges à frelons, suspendus aux branches basses des noisetiers, Continuer la lecture #rectoverso #01 | Beez

#rectoverso #01 | Une semaine bien ordinaire

Vendredi matin, je sors la voiture de la cour, je descends la rue et rejoins la D723 pour me rendre à R, petite ville semi-rurale à 20 minutes de la grosse agglomération. J’y arrive sans difficultés. Je suis dans le bon sens de circulation. Les techniciens que j’ai eu l’habitude de fréquenter parlaient de « mouvements pendulaires ». L’art consiste à ne Continuer la lecture #rectoverso #01 | Une semaine bien ordinaire

#rectoverso #01 | Dur Dur

RECTO Depuis hier et aujourd’hui, j’affronte les choses. Je ne voudrais pas qu’elles m échappent à nouveau. Avec cette forte chaleur, elles vacillent puis s’évanouissent nous laissant avec une vision tremblotante. La ville déserte se liquéfie, s’écroule à mes pieds. Les immeubles, toutes persiennes rabattues, semblent sortis d’une mutinerie. Calfeutrés, ils restent. Sur une place, telle une perplexité, un fougueux Continuer la lecture #rectoverso #01 | Dur Dur

#rectoverso #01 | trois images, une scène

RECTO La fin d’après-midi, il fait encore chaud. L’installé est enthousiaste, il serait capable de donner encore plus d’indications pour arriver jusque chez lui. Sa barbe est blanche comme doit l’être la montagne qui est en face de lui en hiver. La jeune fille paraît indifférente aux personnes, ne s’intéresser qu’aux chiens qui demandent à sortir de l’enclos qui a Continuer la lecture #rectoverso #01 | trois images, une scène