#été2023 #12bis | Des bébés « éligibles » au vaccin ?

Des bébés « éligibles » au vaccin ?

Ce que la radio déverse de bon matin dans tes oreilles relève de la caricature. Le monde est ulcéré en permanence par ses réactions surdimensionnées aux événements qui défilent et aux informations qui déferlent en cataractes. D’ailleurs le mot cataracte désigne aussi la plaque qui obstrue la vue par accumulation d’écrans opaques liés à des facteurs oxydants. En matière de destinées humaines, je vois de plus en plus mal car la saturation ambiante et l’exagération ajoutent du mal au mal, du malheur au malheur sans pause, sans pitié.

Hormis la voracité des lobbys pharmaceutiques,vouloir vacciner les bébés contre la bronchiolite n’aurait rien de scandaleux si la fabrique des affections O.R.L ne provenait pas de la pollution de l’air et de la prolifération des virus provoquée par le réchauffement climatique et des déréglements surajoutés des systèmes immunitaires. Bientôt les bébés seront promenés dans des scaphandres connectés, téléguidés par des drônes pour les placer au grand air, rangés comme des poupées tristes abandonniques, comme autrefois dans les sanatoriums. Je caricature par dépit et colère. Mais ce n’est même plus nécessaire.

Le délire est à nos portes. Je l’aborde comme tel. La fiction et les prédictions ont rejoint la réalité. La mort potentielle ou avérée des bébés fait aussi partie de l’histoire, de mon histoire et ce n’est pas un sujet léger .Le bébé encombrant est devenu le bébé roi qu’on maltraite passionnément au milieu des recommandations pédiatriques et psychologiques en vigueur. Les statistiques sur la mortalité infantile sont la caricature des inaptitudes à prendre soin de l’autre et des plus vulnérables en particulier. D’ailleurs Cynthia Fleury à la Grande Librairie de mercredi soir a bien souligné cette urgence absolue. Seuls nos corps individuels engagés quotidiennement dans le soin pourront pallier la pénurie de sollicitude et de secours prodigués à nos contemporains et à nos descendances. La détresse migratoire, celle des catastrophes naturelles et des hécatombes guerrières me rappelle chaque jour notre fuite en avant et nos graves manquements dans la protection de la dignité humaine. La méchanceté n’est que le masque de clown grimaçant d’une incompétence écervelée devant le chantier du vivre ensemble en paix et en solidarité. La violence banalisée s’infiltre partout et ne pas la refouler est suicidaire.

S’il faut alerter les bébés de nos outrances, il faut aussi les rassurer comme l’ont été trop brièvement les bébés inoubliables de notre histoire, ceux sans sépulture ni mémoire qui ont raturé la vie des familles et des femmes en particulier.

Lorsque les maisons s’écroulent sur les bébés et leurs proches, lorsque les balles perdues des cités dealeuses traversent les volets rouillés , lorsque la boue des eaux de tempêtes rayent des vies et que la terre tremble pour nous rappeler notre vanité, la question de la caricature est dépassée.

Si un simple dessin ou un discours ironique et pervers tue ou fait tuer me plonge dans un refus ardent, je n’en ignore pas les raisons et je demande à la littérature de cesser sa complaisance pour les livres qui attisent ce goût de la destruction via l’humiliation et la négation de l’autre par facilité, et lâcheté débile.Celle ou celui que tu caricatures et ridiculises, c’est toi au pilori

.La Nature humaine préfère l’amour et la compassion en actes. Ces deux conditions excluent la caricature qui mutile et anéantit. Toi et les autres sont toutes et tous éligibles à la tendresse, encore faut-il faire l’effort de la partager.Daumier bébé a-t-il été secoué ?

A propos de Marie-Thérèse Peyrin

L'entame des jours, est un chantier d'écriture que je mène depuis de nombreuses années. Je n'avais au départ aucune idée préconçue de la forme littéraire que je souhaitais lui donner : poésie ou prose, journal, récit ou roman... Je me suis mise à écrire au fil des mois sur plusieurs supports numériques ou papier. J'ai inclus, dans mes travaux la mise en place du blog de La Cause des Causeuses dès 2007, mais j'ai fréquenté internet et ses premiers forums de discussion en ligne dès fin 2004. J'avais l'intuition que le numérique et l 'écriture sur clavier allaient m'encourager à perfectionner ma pratique et m'ouvrir à des rencontres décisives. Je n'ai pas été déçue, et si je suis plus sélective avec les années, je garde le goût des découvertes inattendues et des promesses qu'elles recèlent encore. J'ai commencé à écrire alors que j'exerçais encore mon activité professionnelle à l'hôpital psy. dans une fonction d'encadrement infirmier, qui me pesait mais me passionnait autant que la lecture et la fréquentation d'oeuvres dont celle de Charles JULIET qui a sans doute déterminé le déclic de ma persévérance. Persévérance sans ambition aucune, mon sentiment étant qu'il ne faut pas "vouloir", le "vouloir pour pouvoir"... Ecrire pour se faire une place au soleil ou sous les projecteurs n'est pas mon propos. J'ai l'humilité d'affirmer que ne pas consacrer tout son temps à l'écriture, et seulement au moment de la retraite, est la marque d'une trajectoire d'écrivain.e ou de poète(sse) passablement tronquée. Je ne regrette rien. Ecrire est un métier, un "artisanat" disent certains, et j'aime observer autour de moi ceux et celles qui s'y consacrent, même à retardement. Ecrire c'est libérer du sentiment et des pensées embusqués, c'est permettre au corps de trouver ses mots et sa voix singulière. On ne le fait pas uniquement pour soi, on laisse venir les autres pour donner la réplique, à la manière des tremblements de "taire"... Soulever l'écorce ne me fait pas peur dans ce contexte. Ecrire ,c'est chercher comment le faire encore mieux... L'entame des jours, c'est le sentiment profond que ce qui est entamé ne peut pas être recommencé, il faut aller au bout du festin avec gourmandise et modération. Savourer le jour présent est un vieil adage, et il n'est pas sans fondement.

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