#été2023 #05bis | quand quelqu’un me nommait

Quand quelqu’un me nommait… c’était Frank ou Franky. Personne ne pouvait… s’en souvenir vraiment. Non par ce que j’ai fait… mais par ce que je fus. Invisible et muet… indicible récit. Mélodie endormie… d’un chant à inventer. Je serai Pygmalion… je serai Galatée. Miroir ô mon miroir… sois ma plume sans peur. Frank hantait le couloir… d’une grande maison. Un gosse de nantis… formé par nous les filles. Ses parents jamais là… on l’aidait à grandir. Il savait obéir… sans jamais protester. Il effleurait les murs… se contentait de peu. Il aimait tout et rien… ne mangeait rien ou tout. Deux yeux noirs sans reflet… il absorbait le monde. Quoi et comment écrire… quand tout est dénigré. Franky l’adolescent… survolait le présent. Quand je lui racontai… la mauvaise nouvelle. Franky l’adolescent… survolait le présent. Ses parents étaient morts… il était orphelin. Franky l’adolescent… survolait le présent. Aucun accablement… seulement la surprise. Franky l’adolescent… survolait le présent. Pas un alexandrin… digne de ce récit. Le récit de sa vie… le récit de non-vie. Frank, je l’ai reconnu… les yeux noirs comme un gouffre. Sans fond sans fond sans fond… comme mon écriture. Difficile d’avoir… saisi son personnage. Il s’est décomposé… en lettres anonymes.

exercice de style qui ne donne pas satisfaction à la lecture à voix haute, sauf peut-être si la lecture est à deux voix... j'essaierai à mon retour de vacances

A propos de Claudine Dozoul

Se balade entre écriture et pratiques artistiques diverses. Animatrice depuis longtemps d'ateliers d'écriture.