Everest

La première sensation c’est le vide _______ vous aspirez l’air _______ rien ________ un paysage désolé de glacier soudain dans la chambre ________ Une fois _______ deux fois ________ trois fois ________ rien ________ le bruit de tuyauterie __________ le cœur fait du bruit _________ vivre soudain fait du bruit _________ et puis se lever ________ poser un pied sur le sol ________ trouver la position ___________ complètement déplié ________ à l’inverse voûté ________ toujours le bruit caverneux __________ se lever _________ un autre bruit celui du cœur qui s’emballe __________ déjà reprendre son souffle _________ l’altitude vertigineuse _________ debout ________ assis ________ reprendre son souffle ___________ un pas _________ deux pas ___________ trois pas ________ et ___________ s’habiller __________ chaussette droite _________ chaussette gauche _________ pantalon _________ le poitrine qui se sert __________ le bruit plus fort _________ le cœur plus fort ___________ s’habiller dans un camp de base de l’Everest _________ finir de s’habiller _________ s’arrêter ________ impossible d’aller plus loin _________ pourtant si __________ continuer l’ascension _________ pas de sérac qui craque _________ pas de brouillard qui fait perdre son chemin à deux mètres de sa tente __________ pas de sherpa qui tire vers le sommet ________ juste des petites jambes d’enfant à bouger ________ la porte qui s’ouvre enfin _________ continuer dans le couloir ________ Il ne porte pas le nom de l’Alpiniste qui l’a ouvert ________ il n’y a pas de cordes fixes pour s’aider __________ la main sur le mur _________ tant pis pour labelle peinture blanche __________ avancer __________ l’appartement est vide _________ personne pour dire aujourd’hui tu restes à la maison ___________ il va falloir continuer l’aventure ________ affronter les cinq mètres jusqu’au sommet _________ aucune difficulté majeure _________ pas de couloir avec risque d’avalanche ________ pas de crevasse invisible _______ juste marcher ________ avec le souffle à reprendre tous les deux mètres ________ juste arriver à destination _________ l’arrête sommitale est proche _________ un dernier passage clouté _________ et puis à vue le sommet _________ le drapeau tricolore planté à quelques mètres __________ toujours ce même bruit _________ la brûlure dans la gorge impossible à calmer ________ une dernière pause _________ se dire qu’après il y aura un banc se reposer __________ ça repart _________ une dizaine de pas __________ et puis enfant __________ le portail __________ la cour derrière ____________ le banc au pied d’un platane __________ s’assoir et attendre.

A propos de Antoine Ravet

Animateur d'atelier il y a quelques années, photographe également, en recherche d'écriture.

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