#photofictions #01 | Mocsouris depuis la Plaine

Le 2 septembre 2022 à 19h42.

Le XX de l’allée de Mocsouris, pris depuis le parking du gymnase de la Plaine, situé Rocade de Frileuse, coordonnées GPS d’après Google Maps, 48.6910xx, 2.1209yy . C’est une photo de lotissement prise depuis un parking. On peut observer qu’elle est découpée en tiers horizontaux et qu’il y a un effet d’optique qui place la maison au centre dans les délimitations d’une place de parking, qui sont reprises au premier plan par une autre place de parking et qui ramène le regard vers la maison au centre de la photo. Il y a une opposition qu’on retrouve dans toute la série entre le vert des haies, le gris du bitume et les maisons qui sont souvent en partie cachées. Le traitement du ciel est raté, bien trop saturé avec un bleu qui ne correspond en rien à l’effet recherché.

A ce moment précis, j’écoute une vidéo de François Bon, publiée sur le site Patreon où il évoque un atelier d’écriture photographique. J’avais résilié mon abonnement cet été, dès que j’ai vu l’annonce de cet atelier, j’ai repris mon abonnement.

C’est une coïncidence, je n’ai pas fait cette photo en réfléchissant à cet atelier, mais en projetant de l’inclure dans une série initiée au mois de mars et prenant pour décor le quartier de Chevry 2 à Gif sur Yvette, en Essonne.

Je suis à pied. Je finis mon tour rituel qui va de mon allée à celle-ci en faisant une boucle par le bois. J’ai croisé beaucoup de chiens en balade. L’un d’entre eux, un labrador crème appartenant à V, une copine de ma fille, est venue me renifler. J’ai posé ma main sur sa tête. Il est reparti aussitôt.

Avant d’écouter la vidéo de François, j’écoutais une playlist de morceaux acoustiques chantés par Billie Eilish dont : Your Power, TV, Male Fantasy, Billie Bossa Nova…

Avant de faire mon tour, j’ai déposé mes enfants chez leur mère après leur semaine chez moi.

Avant de les déposer j’ai travaillé, j’ai notamment pris un photo d’identité de A qui part en Inde et qui n’a plus de passeport valide. Je lui ai préparé une planche de six photos pour son passeport et une autre avec deux photos pour sa demande de visa pour l’Inde.

Après cette séance, j’ai mangé un sandwich préparé par mon fils dont il ne voulait plus.

Au cours de cette balade, j’ai repéré deux autres endroits intéressants que je n’avais pas vus en mars et en avril dernier, pourtant je passe là plusieurs fois par semaine. J’y retournerai dans la semaine, un matin, au moment du lever de soleil par cohérence avec les autres photos de cette série. Je referai aussi cette photo.

Elle a été prise avec un iPhone Xr. Pour la série, j’utilise un boitier Canon Eos 5D Mark IV acheté d’occasion, monté sur trépied avec un prolongateur pour que l’appareil photo soit à environ deux mètres du sol, avec un objectif TSE-45 mm à bascule et décentrement. La sensibilité du capteur sera de 400 Iso avec une ouverture de f8 ou f11. Le temps de pose n’a pas d’importance pour cette photo où j’utiliserai une télécommande sans fil. Il se peut aussi que je prenne la même photo au coucher du soleil pour reproduire le reflet dans la vitre.

La photo est un jpg (petit) en qualité 90% avec 2048 pixels sur le plus grand côté. Elle a été développée dans Lightroom CC. J’ai fait un cadrage en 4×5 pour être cohérent avec la série. Je ne toucherai à rien de plus sur cette photo, c’est une photo d’étude, un brouillon.

Une première série de neuf clichés a été exposée à la Fête des Artistes de Gif sur Yvette, au deuxième étage du Château de Belleville, dans une salle octogonale qui donnait sur l’allée principale du Château, prolongée au loin par le Mail, qui est sur le tracé de l’allée bordée de platanes qui menait au Château. On trouve encore ce type d’allée à Janvry, au milieu d’un champ de céréales ou de betteraves.  

La version papier de la photo définitive sera en format 40 cm sur 50 cm, tiré par Pxxx Online avec une imprimante jet d’encre Epson sur papier Hahnemühle Smooth de 305 grammes.

A propos de Antoine Ravet

Dilettante d’images, de lettres, de musique

7 commentaires à propos de “#photofictions #01 | Mocsouris depuis la Plaine”

  1. Bonjour Antoine
    Quelles précisions, tant dans la description de la photo que dans celle des conditions de réalisation !
    Merci.

  2. J’aime beaucoup le premier paragraphe avec la description presque clinique de l’image qui décortique le paysage du quotidien pour y chercher ce qu’on ne voit pas si on ne cherche pas.

    • Merci Laure pour le commentaire, c’est ce qui fait la particularité de ces lotissements, il y a le premier regard, celui sur une banalité très enneuyeuse et puis ce que l’on peut gratter en se posant et on les observant plus précisément.

  3. Bonjour Antoine,

    il y a dans le « chemin » de cette photo un entremêlement d’intime et de technique qui porte le texte,
    ça touche ces petits faits – les enfants, les sandwichs (c’est le deuxième des textes que je lis, le précédent montait se faire manger en haut du Stromboli, mais je digresse)
    mais ce qui articule le texte – pour moi – c’est la définition de « ce » cliché, son « statut » qu’on pourrait manquer dans le foissonnement général, étude et brouillon, on en cerne la fragilité, on en comprend la fausse banalité,
    à ce propos je vous conseille sur Facebook, le texte de Parick Blanchard sur l’esquise en peinture,
    Belle suite à vous,
    Catherine Serre