#nouvelles | Pedro Tarel

1_De l’art de ranger ses livres
2_Histoires de mes librairies
3_Inventaire de choses perdues
4_livre dans sa matérialité

#01 De l’art de ranger ses livres

Matière de rangement

Pas de bibliothèque
ni municipale ni scolaire

Pas de librairies
des bars-tabac-presse

On ne range pas les livres
on les montre

On n’achète pas de livres
on s’abonne à France Loisir

Rien chez les amis

Une rangée de San Antonio
chez une grand-mère

Une poignée de Delly
chez l’autre

Des Veillées des chaumières sur la table basse du salon

Pourtant un meuble
Livres rangés derrière des vitres coulissantes
qu’on ne consulte pas, dont on nettoie la poussière
Sélections du Reader’s digest
Déstockage de classiques reliés à la va-vite
Versions abrégées pas d’appareil critique
Astérix, Tintin, Gaston Lagaffe tout en bas
Des livres sur la sexualité tout en haut
Abonnement Pagnol, un par mois
Le caporal épinglé
Pourquoi
Le chant du bourreau
L’éternel mari
Pour qui

Sur les étagères de la chambre d’enfant
Livres pour l’orthographe, pour le vocabulaire
Le bon petit diable
Pouah
Les vertes, les roses, aucun intérêt
Ça vient du grand frère
Décoration

Les albums qu’on nous lisait avant de s’endormir
Vite disparus
Pourquoi
Parce qu’on sait lire,
C’est autonome, c’est silencieux
Lire

Première victoire,
Le chat de Simulombula
Rien compris mais arrivé au bout.

Puis on décale vers le bas ou vers le haut
à mesure qu’on lit pour soi
Stephen King en haut
Jules Vallès en bas
L’ile au trésor en haut
Tistou les pouces verts en bas
Giono en haut
Le silex noir en bas

Salon du livre visité en classe de 3eme
Premier achat autonome
Moon Palace
Juste parce que c’est américain
Serrer le livre dans le bus du retour
Se sentir spécial
Et le lire quand même

Puis tout Paul Auster
Puis tout Giono
S’acheter une première pléiade sur ses économies
Mettre les pléiades ensemble, s’en faire offrir
Collection

Monter au grenier ce qui était sur les étagères du bas


Biennale d’art contemporain visité en classe de 2nde
L’homme approximatif
Poésie Gallimard
Nouvelle collection
Pessoa, Bonnefoy, Jammes, Michaux, Lautréamont, Guillevic, Frénaud, Jaccottet, Garcia lorca
Les user dans ses poches de lycéen
Les ranger ensemble
À l’intérieur, ce que les pages ont amassé
ticket de bus, prospectus, bouts de papier, article de journal
Pourquoi
Ça soulage d’avoir à comprendre, la poésie

La bibliothèque idéale de Pivot
Ce qu’il faut lire
Il faut
La montagne magique
Le loup de steppe
La femme des sables
Jacques le fataliste
Salammbô
Le nez
La métamorphose

Ça commence
les   il faut

Honte de lire Stephen King
En bas

Trouver les livres sur la sexualité
Les remettre à la même place derrière les vitres
Exactement

On ne lit que ce qu’on achète
On achète plus qu’on ne lit

Université
La culture littéraire
Des boites à remplir

Ce qu’on ne lit pas fait honte

Finalement, prendre une carte de lecteur
Découvrir, feuilleter, essayer,
Arrêter d’acheter
Vendre
Se concentrer sur ce qui compte

On n’est plus étudiant
On n’est plus personne
Lire s’avide

La bibliothèque
On la consulte
On l’interroge
On s’y réfugie


Poésie ici
Roman là
Le reste où ça peut

Nourrir un Kindle
Installer Calibre
Essayer de cataloguer par mots clés, puis non
L’emmener à l’étranger
Laisser ses livres dans la maison familiale

Ceux qu’on emmène quand même
Deux recueils d’Elisabeth Bishop
Pourquoi

Enfants en bas âges
Prioritaires pour le remplissage des valises
On met peu de livres à soi dedans

L’été
Profiter de sa bibliothèque
Voir des piles se construire autour du lit

Le reste de l’année, deux étagères à peine où
des bêtes rongent le papier
L’humidité le tache
Sauvé in extremis, un Ted Hughes
Les bêtes l’ont beaucoup aimé.

Expatrier sa bibliothèque, c’est la mettre en danger

Les enfants grandissent, on trouve un peu de place dans les valises
Chaque année quelques kilos

Sur les nouvelles étagères
peu de livres encore
On ne range rien, tout se mélange
Kasischke à côté de Joubert

10 ans de lecture numérique
Redécouvrir ce que c’est
Consulter sa bibliothèque

Déranger le nécessaire

Un Juarroz à finir de couper

Tout jaunit si rapidement.
Les palétuviers respirent à côté.

#02 Histoires de mes librairies

Villefranche-sur-Saône, Rue nationale

Porte de Belleville, une librairie-papeterie. Quelques livres de terroir en vitrine : Le beaujolais, les pierres dorées, les conscrits. J’entre. Sous les néons d’un après-midi pluvieux et dans l’odeur rassurante du papier neuf et des stylos à bille, je suis à la recherche d’un essai d’Yves Bonnefoy. Starobinski en parle dans sa préface à Du mouvement et de l’immobilité de Douve. Je demande au libraire s’il a l’ouvrage. Au soupir qu’il émet derrière sa caisse enregistreuse, je comprends qu’il ne connaît pas l’auteur. Il ne me propose pas de le commander. J’insiste. Pour me décourager et se débarrasser du lycéen trempé qu’il a face à lui, il me demande de payer d’avance. Je reviens le lendemain avec la somme et repasse ensuite chaque semaine. Le livre a mis un mois à parvenir jusqu’à Villefranche-sur-Saône. Ce n’était pas le bon endroit pour acheter ce type de livre. Je n’étais pas la bonne personne. Il n’était pas vraiment libraire.

Dans le creux de la rue nationale, une boutique de vêtements et de bibelots asiatiques. De celles qui sentent exagérément l’encens. Elle dispose d’une petite étagère de livres, tous reliés à la japonaise (éditeurs ?). Je désire ces livres avant de m’intéresser à leur contenu. Je m’imagine les lire sous les marronniers du lycée, un petit carnet ouvert sur les genoux, foulard violet et veste en daim. Une fille, un jour, remarquera que je lis de la poésie et trouvera cela très mystérieux. Elle sera grave et son regard assassin. Dans l’odeur d’encens, mes mains caressent les livres reliés à la japonaise.

Porte d’Anse, la librairie Develay. Je découvre le rayon Poésie Gallimard, mais n’y rencontre aucun libraire. Je passe à la caisse, c’est tout. J’ignore les tables de nouveautés qui ne me concernent pas encore. J’achète mon premier livre de Pessoa, sa tête en bleu et en orange sur la couverture. L’odeur de papeterie semble s’opposer à ce que je découvre dans les recueils. Du terreux, du salé. Fagots de bois flotté. L’odeur de la papeterie, les vitrines de fringues de la rue nationale, le discours scolaire, prennent alors le goût de carton-pâte. J’achète également dans cette librairie mon premier livre de la pléiade. La collection se trouve derrière une vitrine fermée à clef. Il faut demander. C’est solennel et personne ne sait bien où se trouve la clef. Je sors avec le tome consacré au journal et aux poèmes de Giono. Tandis que j’attends mon bus, le livre m’échappe des mains. Ma couteuse pléiade sur le goudron humide.

Lyon, Place Bellecour

Place Bellecour, Les nouveautés. Librairie fréquentée par Charles Juliet, je le saurais plus tard. Encore lycéen et dépenaillé, je demande conseil. Bonnefoy cite Heidegger, par quel titre commencer ? Regard ennuyé et hautain du libraire. Il doit se dire que je ne le lirai jamais, mais me tend du bout des doigts Les chemins qui ne mènent nulle part. Je n’aime pas ce lieu. Trop ciré. Trop rangé. Il est soumis à des codes que je ne maitrise pas. Longtemps je me sentirais plus à l’aise dans les allées de la FNAC plutôt que dans ces petites librairies à l’identité trop forte et à la clientèle sélectionnée. Pourtant, j’ai trouvé là, dans un panier d’occasions, un exemplaire de l’édition SKIRA de l’Arrière-pays légèrement corné. Les libraires des Nouveautés, au moment de prendre leur retraite, n’ont pas souhaité ou pas pu vendre leur fonds. C’est devenu une banque. Collé sur la vitrine, un vinyle adhésif représente les rayonnages d’une librairie.

Place Bellecour, Decitre. Je n’y faisais que remplir les boites que l’université créait en moi. Grande anxiété et fièvre acheteuse. Il fallait rattraper un retard qui avait moins à voir avec la constitution d’une culture que d’apprendre ces codes dont je n’avais pas hérité. J’achète des ouvrages que je lis laborieusement et dont je ne retiens rien. Je n’ai de souvenirs de cette librairie que vu de haut ; comme si je l’avais fréquentée, collé au plafond.

Maputo

Avenida 25 de Setembro, Minerva. Nouveaux locaux, nouveau concept. En plus des livres, on vend des ordinateurs, du café et des plats du jour. Beaucoup de vendeurs, peu de libraires. Aucun classement alphabétique. Des couvertures de livres texturées, brillantes et colorées sont mises en avant. Développement personnel. La littérature est hors de prix. Vous êtes clients, pas lecteur. Six mois après son ouverture, la librairie ferme définitivement. Le fournisseur de vaisselle et de couvert n’a pas été payé. À Maputo, toutes les librairies ferment les unes après les autres. Dans celles qui subsistent : de l’utile, du technique, du développement personnel. Et toujours pas de libraire.

#03 Inventaire de choses perdues

  1. Le petit couteau de M.
  2. La montre à gousset
  3. Le collier de K.
  4. Le galet
  5. Le ballon de baudruche au lac de P.
  6. Une photo de F.
  7. Les dents de laits
  8. La rue Beauséjour
  9. Les Charmettes
  10. Les cartes postales de la vieille
  11. Le pull aux manches trop courtes
  12. Les grenouilles des fossés descendant vers l’étang
  1. Le petit couteau de M.

Le perdu est d’enfance, il est d’amour et de mort. Ce qu’on perd n’est plus que du rien. Un creux où s’engouffre le vent. Et de cela nous faisons quelque chose. Un stabat mater par exemple. Aussi bien quelques larmes.

Perdre couteau, montre ou parent ; l’objet de la perte ouvre béance et de cela nous faisons quelque chose. On ne pleure ni l’objet ni le parent ; on se tient au bord du trou que le rien a creusé. Et de trembler, nous nous en étonnons.

De perdre, naissons-nous ; nous nous lamentons. Ce n’est pas le travail perdu ni le village incendié, c’est du rien dont nous tremblons, et de cela nous faisons quelque chose, comme de serrer les poings. Aussi bien quelques larmes.

Le petit couteau perdu, soit. Il avait un tire-bouchon tordu. Son manche était en bois que, le temps non, mais ta main avait patiné. Il était l’absence de celle qui te l’avait offert et tranchait dans rien tout en coupant le jambon de ton sandwich. Sa fonction était d’être un objet d’amour. Puis d’être l’amour perdu. Combien de non-sandwichs as-tu garnis de non-jambon avec ce couteau qui coupait le vide avant tout ? Le couteau voulait se perdre, mais sans cesse tu le retrouvais. Est-il vraiment perdu aujourd’hui, ou as-tu seulement arrêté de le chercher ? Dans quelles mains, quel terrain vaseux, au bout de quelle route, mais dans quelle doublure de sac à dos, au fond de quel tiroir, sous quel amas de chaussettes, serais-tu en mesure de le retrouver ? De ce rien où s’engouffre le vent, tu feras quelque chose. Et il sera commode d’appeler cela couteau.

Entre les jambes de tes parents, tu ne tombais pas vraiment dans le vide, car des mains serraient les tiennes au moment où leurs jambes s’ouvraient. On chantait : à la porte du château, j’ai perdu mon petit couteau. Ce temps est passé et nulle main ne retient plus. De cela, tu feras quelque chose, comme de faire rire tes enfants en les balançant de même entre tes jambes.

#04 Le livre dans sa matérialité

Côté fenêtre, dans le wagon clairsemé du Perpignan-Lyon, un lendemain de Noël, assis face à une jeune fille idéale, roulant sur l’eau entre Adge et Sète, une cimenterie à contre-jour prenant des airs de Cathédrale, tu sors de tes poches un livre de poèmes, fais en sorte que la jeune fille idéale puisse en voir la couverture tandis que tu feins de le lire. La jeune fille descend à Sète. La lumière d’hiver, derrière la vitre, est légère. Elle éclaire, au loin, un massif montagneux qu’elle teinte de lueurs orangées. Des vignes, rangées de doigts griffus, pas encore taillées ; quelques appartements aux lustres éclairés à l’abord des gares. Le livre est posé sur tes genoux ; une guitare, pour draguer, serait un meilleur investissement. Il t’est impossible de lire des romans dans un train. Ce serait comme tenter de suivre deux histoires simultanément, celle du train et celle du livre. Un magazine ferait mieux l’affaire. À défaut, tu as ce livre de poèmes. Não sou nada. Nunca serei nada. A parte isso tenho em mim todos os sohnos do mundo. Glisser un bout de poème dans la réalité d’un wagon semble possible. Tu n’arriverais pas à faire entrer l’odeur du sandwich au pâté de ton voisin dans un chapitre de Stendhal, mais celle-ci n’incommode pas la métaphysique du bureau de tabac. Le sandwich réel et la barre de chocolat imaginaire de la petite mal propre sont raccord. Come chocolates, pequena; Come chocolates! Olha que não há mais metafísica no mundo senão chocolates. Et la nuit tombe. Le wagon est une petite capsule de chaleur et de lumière qui traverse l’obscurité et le froid d’un monde plein de possibles et d’aventures remises à demain. On y discute sans s’en faire de sujets agréables qui ne te concernent pas. Tu glisses ton billet de train entre les pages du livre et penses à l’appartement dont tu as coupé le chauffage avant de partir. Tu penses aux objets familiers qui attendent dans l’obscurité. Ton visage se reflète dans la vitre. E o Dono da Tabacaria sorriu.

A propos de Pedro Tarel

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10 commentaires à propos de “#nouvelles | Pedro Tarel”

  1. Nous avons en commun la Librairie des Nouveautés, tenue par Robert Bouvier et Claude Lebrun, ce dernier a terminé sa carrière à la Librairie du Bal des Ardents, tout près du restau qu’il affectionnait,un bouchon célèbre car un peu coquin, connu du temps d’Edouard Herriot… Contrairement à vous, cette librairie m’a ouvert des horizons, j’y passais presque chaque soir, comme un sas, avant de rentrer chez nous. J’allais ouvrir les pages des livres en me faisant prêter un couteau au bar restaurant l’Espace, dans mes petites éditions préférées , non élitistes justement. Bien sûr beaucoup d’universitaires ont défilé dans cette Librairie bien placée, mais les vendeuses ne se laissaient pas impressionner, ni par eux , ni par qui que ce soit. C’est grâce à elles que j’ai pu déposer mon premier courrier à Charles Juliet et la suite a été passionante. https://la_cause_des_causeuses.typepad.com/attentivement_charles_jul/

    J’aime beaucoup votre premier texte qui déblaie le terrain poétiquement. Beaucoup de plaisir à vous lire.

    • Merci Marie-Thérèse pour votre retour. Concernant Les Nouveautés, disons que c’était ma montée à Paris à moi. Mais je me suis senti mieux, plus tard, au 86 rue de Marseille, librairie Terre des Livres, plutôt que Place Bellecour. Mieux à ma place, entouré d’une diversité de mamans à poussettes, d’universitaires, de militants de tout poil, d’égarés du ciboulot, de vieux, de jeunes, d’épiciers du coin de la rue, de poètes fonctionnaires, de bénévoles, de révolutionnaires, de solitaires en mal de causettes, de thésards désespérés (souvent désespérants), d’étudiants étrangers, de gros et de non lecteurs…

      • Les Nouveautés étaient pour moi un sas entre mon lieu de travail extra-hospitalier rue Victor Hugo,ou plus tard derrière Perrache, et mon domicile de banlieue lyonnaise sud au bord des terres Vénissianes. J’avais besoin de cette halte pour relier mes mondes si contrastés. Le livre me servait de passerelle et de ressourcement face à la complexité des êtres et des situations sociales désespérantes. Le livre est une sorte de pansement pour les pensées tuméfiées. J’exagère à peine… Terres de Livres a été aussi l’une étape, beaucoup plus tard. Mais occasionnelle. Je suis trop addictive aux livres pour ne pas me méfier du simple fait de pénétrer dans une librairie… Aujourd’hui je résiste mieux… J’ai beaucoup ri à vos appellations tendres et moqueuses dont ces « poètes fonctionnaires ». Je n’avais pas osé dire jusqu’ici , que le statut de fonctionnaire est en effet une sacrée chance de pouvoir se risquer à la littérature à la veillée. Mais les faibles émoluments en cas de charge de famille et les contraintes de la parentalité ne permettent pas d’emblée de profiter du temps laissé après une journée au contact du public si fatigant… Avoir son cerveau à soi pour écrire, un peu de vide pour permettre aux idées de ne pas se télescoper est un privilège. « Les gros et non lecteurs » s’ignorent la plupart du temps et si on réfléchit bien, il est rare qu’on lise les mêmes livres, pas plus qu’on ne fréquente les mêmes gens… Changer de librairie , comme on change de boulangerie mérite qu’on y réfléchisse… Quant à la révolution… ce n’est pas vraiment le moment… ça explose de plus en plus et à portée d’oreilles… Même avec une bibliothèque sur la tête ; pn n’est pas certain.e.s de s’en tirer… Grand plaisr à vous lire.

  2. plaisir itou pour moi, Pedro, de découvrir
    j’ai retenu du #1 le « consulter, déranger le nécessaire*, moi qui viens de reconstituer mon mur de livres et cherche à présent à le *déranger*
    et puis vient pour moi le #3 directement avec cet étonnant petit couteau qui me plonge dans le coeur, rejoint mon texte aussi d’une façon douce

  3. « Le chat de Simulombula » ( à la recherche du chat magique, autant dire à la recherche de son propre chemin dans la période soixtante-huitarde) et finir par Juarroz, ses fragments et poésies verticales, c’est un peu vertigineux, mais quelle mémoire dans votre texte sur les rangements successifs ! « Il faudrait laisser des livres partout, nous dit Juarroz, à un moment ou à un autre quelqu’un les ouvrira sans doute. Et faire de même avec la poésie, laisser des poèmes partout, puisque quelqu’un les reconnaîtra sûrement un jour. »

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